Recherche avancée       Liste groupes



      
MUSIQUE BAROQUE  |  OEUVRE

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Tomaso Albinoni , Johann Sebastian Bach , Arcangelo Corelli
- Style + Membre : O'stravaganza

Antonio VIVALDI - Stabat Mater Rv 621 (spivakov) (1712)
Par CHIPSTOUILLE le 9 Janvier 2014          Consultée 3994 fois

On connait peu d’œuvres sacrées de la main de VIVALDI, pourtant ecclésiastique. Les rares occasions qu’il eut de composer pour l’église le furent en général dans le cadre de remplacements temporaires (cf. chronique du Magnificat). Dans tous les cas, ces compositions furent destinées à être interprétées par les demoiselles de l’Ospedalle de la pieta, l’un des 4 orphelinats de Venise. Tous sauf un, car le Stabat Mater fait figure d’exception. En effet, entre 1709 et 1711, VIVALDI écrivait ce qui deviendra son 3e opus, l’Estro Armonico. Ce travail fut réalisé en dehors du cadre de la Pieta. A l’occasion de la parution, Antonio et son père, lui-même violoniste virtuose, partirent pour une tournée promotionnelle. C’est à Brescia, où ils donnèrent plusieurs de ces concerts, qu’on lui fit la commande du Stabat Mater.

Texte à l’origine prononcé lors du vendredi Saint (celui qui précède Pacques), celui-ci était interdit à la mise en musique pour cette même raison. A la fin du XVII siècle, cependant, l’habitude fut prise de prononcer le même texte lors du 15 Septembre à l’occasion de Notre Dame des douleurs (Dolores en espagnol, d’où le prénom). Ce qui explique sa mise en musique plus fréquente à partir de la fin du XVIIe siècle, le texte sera finalement officiellement réintégré dans la liturgie catholique en 1723, après en avoir été écarté lors du fameux concile de Trente.

A l’image donc d’Alessandro SCARLATI ou plus tard PERGOLESI, VIVALDI va donc mettre ce texte en musique, chronologiquement sa première œuvre sacrée célèbre. Le compositeur alors n’avait à sa disposition qu’un orchestre très réduit de 8 musiciens et quelques chanteurs, d’où la teneur très intimiste de la messe, contrairement aux futurs Magnificat ou Gloria. On peut en revanche le rapprocher du Nisi Dominus, qui verra le jour dans les années qui suivent entre 1713 et 1719. A l’opposé de ses contemporains et successeurs, on ressent cette affinité instrumentale, en particulier pour les cordes. VIVALDI sait signer ses œuvres d’un style personnel et reconnaissable.

Découpé en 9 mouvements, le Stabat Mater fait l’objet d’une structure assez particulière. En effet la musique des trois premiers mouvements sera reprise à quelques variations près pour les 3 suivants, quand bien même le texte chanté est différent. L’ensemble de ces 3 mouvements forme ce que l’on appelle une aria, formée de deux airs entourant un récitatif (qui reste très mélodique malgré son appellation). Créant une forme de familiarité pour l’auditeur, le changement de ton du 7e mouvement, le "Eia Mater", ne s’en fait que plus ressentir. Le texte, en effet, passe de la description à l’implication : « Ô mère, source de tendresse, fais moi sentir grande tristesse pour que je souffre avec toi ». VIVALDI traduit ceci par des cordes caressées, souffreteuse, dont on ressent la peine accablante, allant decrescendo vers des notes lentes et graves. La deuxième reprise accompagne le chant plaintif. Un passage réellement prenant, beau à pleurer, et particulièrement touchant.

L’autre caractéristique singulière de ce Stabat Mater est son dernier mouvement. Il s’agit en effet d’un des rares mouvement fugué de la musique sacré du compositeur. La voix répondant aux instruments sur un autre niveau, donnant presque une note d’optimisme sur la fin. Malheureusement cette œuvre, coincée sur disque entre le Stabat Mater et le Salve Regina de PERGOLESI, peine à sortir véritablement du lot. De VIVALDI on préfèrera son Gloria et son Magnificat. Peut-être a-t’il plus de sens sur une interprétation de Philipe Jarrouski accompagné du Nisi Dominus. La comparaison avec son contemporain ne fait que mettre en exergue les défauts et qualités habituelles du compositeur. Les évidences dans les mélodies dotent l’œuvre à la fois d’une évidente facilité d’accès mais malheureusement d’une date de péremption.

A lire aussi en MUSIQUE CLASSIQUE par CHIPSTOUILLE :


Joseph HAYDN
Symphonie N°81 (antonini) (1784)
Un "sturm" de renouveau




Felix MENDELSSOHN
Symphonie N°3 Ecossaise (haenchen) (1842)
"en ma fin gît mon commencement"


Marquez et partagez





 
   CHIPSTOUILLE

 
  N/A



- Nathalie Stutzmann (contralto)
- Les Virtuoses De Moscou
- Vladimir Spivakov (direction)


- stabat Mater (pergolesi)
1. Stabat Mater Dolorosa
2. Cuius Animam Gementem
3. O Quam Tristis
4. Quae Morebat
5. Quis Est Homo
6. Vidit Suum Dulcem
7. Eia Mater
8. Fac Ut Ardeat
9. Sancta Mater
10. Fac Ut Portem
11. Inflammatus Et Accensus
12. Quando Corpus
- stabat Mater (vivaldi Rv 621)
13. Stabat Mater: Largo
14. Cuius Animam: Adagissimo
15. O Quam Tristis: Andante
16. Quis Est Homo: Largo
17. Quis Non Posset: Adagissimo
18. Pro Peccatis: Andante
19. Eia Mater: Largo
20. Fac Ut Ardeat: Lento
21. Amen: Allegro
- salve Regina En Fa Mineur (pergolesi)
22. Salve Regina
23. Ad Te Clamamus
24. Eia Ergo
25. Et Jesum
26. O Clemens



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod