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- Style : Tomaso Albinoni , Johann Sebastian Bach , Arcangelo Corelli
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Antonio VIVALDI - Nisi Dominus Rv 608 (scholl, Dyer) (1720)
Par CHIPSTOUILLE le 17 Août 2018          Consultée 2781 fois

L'ennui avec des compositeurs oubliés puis redécouverts tels que VIVALDI, c'est que l'on ne possède que très peu d'informations à leur sujet. Comme nous l'évoquions dans la chronique du Magnificat, le prêtre roux n'a eu que peu d'occasions de composer de la musique sacrée. On pourrait croire que ces occasions ont été soigneusement cataloguées, il n'en est rien. Ainsi, on suppose que son Nisi Dominus fut écrit durant la première période de son activité, celle qui s'achève en 1720. Une bonne moitié de son répertoire sacré vit le jour durant ces premières années. Il fut destiné en grande majorité à l'Ospedalle della pieta, hospice où il travaillait en tant qu'enseignant.

A l'époque, la plupart des œuvres sacrées étaient destinées à des voix aigües (le plus souvent d'hommes: castras, enfants ou contre-ténors). L'Italie baroque favorisait les voix solistes - manière de représenter la prière - contrairement aux usuels rassemblements en chœurs qui ont auparavant été et sont depuis la norme. A l'image du Stabat Mater ou du Salve Regina, le Nisi Dominus a donc été écrit pour une voix d'alto.

Son inévitable "tube" est l’impressionnant "Cum Dederit", au souffle chaud de l'été, plombé par des sourdines du même métal. Impossible de parler de ce mouvement sans en citer l'utilisation fort a propos dans le "Spectre" de Sam Mendes. Accompagnant avec grâce l'excellente Monica Belluci, belle à en crever dans sa parure de veuve fatale, certaine de son sort funeste. Elle traverse au gré du chant susurré sa maison luxueuse, comme un fantôme. L'aurore y étouffe dans une obscurité jaune et brumeuse, dont notre héros en smoking profite pour repousser l'échéance de justesse.

S'il est bien question de fermer les yeux dans les paroles originales, VIVALDI souhaitait par cet excès de douceur exprimer la bienveillance du tout puissant. "Cum Dederit dilectis suis somnum" se traduit en effet par "Quand il accorde le sommeil à ceux qu'il chérit". Point de sentence fatale ici, mais une récompense. Le mouvement a également été repris dans l'O'Stravaganza d'Hugues de COURSON pour un résultat plus relevé.

On a légèrement plus de réserves concernant le "Gloria Patri", second et seul autre mouvement qui s'autorise à dépasser les 3 minutes. Michael Talbot, auteur du texte inclus dans le livret de la version de Scholl et Dyer, que nous prenons en référence (1), n'hésite pas à parler de "sommet de l'ouvrage". L'emploi de la viole d'amour accompagnant le chant profondément triste y est pour beaucoup. On a ici à faire à un VIVLADI très proche de BACH dans la démarche. le passage est très technique certes, mais certainement pas aussi bouleversant que le "Cum Dederit". Le mouvement s'avère toutefois réussi.

Le reste est donc formé de séquences plus expéditives, à l'image de ce qu'on trouve en abondance dans les réalisations de ZELENKA. C'est assurément le premier mouvement, à la ritournelle mémorable, repris dans le "Sicut erat in principio", qui retient le plus notre attention. Le mouvement final ("Amen") jouit d'une verve que l'on aurait souhaité plus présente par ailleurs. Les autres mouvements, agréables et variés, peinent légèrement plus à passionner l'auditeur.

L'ensemble forme une œuvre agréable, relativement inégale sur la durée. Faute de violons galvanisants auxquels le compositeur nous a par ailleurs habitués, il est facile de passer à côté du Nisi Dominus. Dans un registre plus subtil et intime, VIVALDI ne manque pourtant pas l'occasion d'effleurer nos sens, notamment grâce au superbe "Cum Dederit". Assurément le "sommet de l’œuvre".

(1) Philippe Jarrousky est tout aussi poignant dans son interprétation.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Andreas Scholl (contreténor)
- Australian Brandeburg Orchestra
- Paul Dyer (direction)


- nisi Dominus En Sol Mineur Rv 608
1. Nisi Dominus: Allegro
2. Vanum Est Vobis: Largo
3. Surgite Postquam Sederitis: Presto
4. Cum Dederit Delectis Suis Somnum: Largo
5. Sicut Sagittae In Manu Potentis: Allegro
6. Beatus Vir Qui Implevit: Andante
7. Gloria Patri: Larghetto
8. Sicut Erat In Principio: Allegro
9. Amen: Allegro



             



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