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- Style : Tomaso Albinoni , Johann Sebastian Bach , Arcangelo Corelli
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Antonio VIVALDI - Magnificat Rv 611 (muti) (1729)
Par CHIPSTOUILLE le 20 Juillet 2013          Consultée 5942 fois

On parle souvent des requiem, de MOZART (youpi !), VERDI (ouais…), FAURE ou BERLIOZ (Zzzz !), il ne faudrait surtout pas oublier ceux d’Antonio LOTTI et Michael HAYDN. Mais qu’en est-il des autres messes ? En effet, l’ère classique a progressivement consacré les œuvres instrumentales ou profanes au détriment des œuvres sacrées. On connaît quelques messes, des passions, des Stabat Mater qui ne valent pas celui de PERGOLESI (VIVALDI, HAYDN). Des Ave Maria ou des Te Deum, mais qui n’associe pas directement GOUNOD au premier et CHARPENTIER au second ? Il est une messe particulière dans laquelle deux compositeurs se seront illustrés avec autant de panache, chacun avec sa propre patte, c’est le Magnificat. Vous aurez donc deviné VIVALDI pour le premier compositeur, le second n’étant autre que Johann Sebastian BACH.

Il faut préciser que VIVALDI, bien que prêtre, n’était pas en charge de la musique d’église, mais uniquement instrumentale. Côté œuvres vocales, il composa de nombreux opéras (certains ayant été perdus), et quelques messes et motets. VIVALDI a donc été assez avare en musique sacrée. Les rares œuvres qu’on lui connaît ont été probablement écrites à l’occasion de remplacements effectués lorsque le poste de directeur du chœur du conservatoire de la Pièta était vacant. Le Magnificat fait partie du lot, je dirais même qu'il en sort.

Sachez tout de même qu’il en existe 4 versions différentes, nous parlons ici de la dernière à avoir vu le jour, à savoir le RV 611. Les autres sont référencées RV 610, RV 610a et RV 610b. Les RV 610 se distinguent très légèrement par l’instrumentation ou le nombre de chœurs (2 à partir de la RV 610a, chacun doté d’un orchestre). La RV 611 en revanche, ne conserve que les chœurs du RV 610 et se dote de nouveaux airs. On estime la date de composition de ces nouveaux airs, d’après leur style, à la fin des années 1720, probablement après la mort de C. P. Grua en 1726, directeur que nous évoquions précédemment. Pour les avoir écoutés d’une oreille attentive, les airs des versions RV 610 n’ont rien à envier à leur version alternative. L'interprétation devrait orienter votre choix plus que la partition.

L'œuvre débute sur un magistral « Ma-gni-fi-cat » et c'est le choc, l’apothéose. Dès l’intonation première du mouvement dont le pathos est gravement marqué, la foule prend possession de vos deux enceintes. Amateurs de chant choral qui a du punch, réjouissez-vous, nous tenons ici un vainqueur.

Comparé au Magnificat de BACH, les chœurs donc, étonnamment généreux et graves, contrastent. Ici l’impression est plus large et volumineuse, robuste, loin peut-être de la finesse sculptée de celui de son contemporain allemand. Si l’on devait comparer avec BACH, on penserait d’ailleurs plus volontiers à la cantate BWV 4 (antérieure, probablement 1707), qui partage ces chœurs généreux et enthousiastes. Pour le lien avec VIVALDI, elle est même dotée d’un violon particulièrement entrainant sur son troisième verset « Jesus Christus, Gotes Sohn ».

Transition toute trouvée pour rappeler que bien entendu, du côté du Vénitien, en sus des chœurs et des airs de soprano, les violons ont la part belle. Le clavecin vient rythmer le tout, basse continue oblige, discret. On pense en particulier aux « Et Misericordia » et « Suscepit Israel », où la force du jeu de cordes s'équilibre avec les deux groupes de chanteurs, rajoutant à la puissance de l’ensemble. De même, on pense aux orages estivaux sur le trop court « Fecit Potentiam ». Pour le reste, la majeure partie, les airs en particulier, est plus dans le ton jovial habituel du compositeur. Les violons et leurs trilles viennent nous rappeler régulièrement l’origine ensoleillée et italienne de ce chef-d’œuvre.

Répétons encore : chef-d’œuvre, donc. Incontournable.

Un petit mot sur l’interprétation très particulière. A l’instar de la cantate BWV 4 de Bach (toujours elle), j’ai opté pour une interprétation romantique de ce Magnificat, merci Riccardo Muti. Chœurs surnuméraires, mezzo-soprano en lieu et place de soprano, venant du monde de l’opéra. Tout est ici réuni pour rendre cette messe puissante, et que c’est bon ! Contrairement à Richter chez BACH, les violons ne sonnent pas électriques et l'ensemble est plus naturel. Mentionnons cependant que malgré le remaster, le son n’est pas parfait, mais cette patine vinyle donne aux chœurs encore plus de majesté. Le tout est accompagné du Gloria RV 589, un brin moins à l’aise dans cet exercice de style tout en puissance. On a de toute façon un duo gagnant, vous pouvez foncer tête baissée.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Teresa Berganza (mezzo-soprano)
- Lucia Valentini Terrani (alto)
- New Philarmonia Chorus
- Norbert Balatsch (chef des choeurs)
- Leslie Pearson (orgue, clavecin)
- Norman Jones (violoncelle)
- New Philarmonia Orchestra
- Riccardo Muti (direction)


- magnificat R.611 (ed. Malipiero)
1. Magnificat
2. Et Exultavit
3. Quia Respexit
4. Quia Fecit
5. Et Misericordia
6. Fecit Potentiam
7. Deposuit Potentes
8. Esurientes
9. Suscepit Israel
10. Sicut Locutus
- gloria R.589 (ed. Malipiero)
11. Gloria In Exelsis Deo
12. Et In Terra Pax Hominibus
13. Laudamus Te
14. Gratias Agius Tibi
15. Propter Magnam Gloriam
16. Domine Deus
17. Domine Fili Unigenite
18. Domine Deus, Agnus Dei
19. Qui Tollis Peccata Mundi
20. Qui Sedes Ad Dexteram
21. Quoniam Tu Solus Sanctus
22. Cum Sancto Spiritu



             



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