Le treizième album de Robert PALMER … Nous sommes déjà en 1999, sonnent les cinquante ans de notre séducteur. Cinq années se sont écoulées depuis son dernier effort en date. Il faut être clair : après une telle discographie, il est bien difficile de rester au sommet, de se renouveler, de proposer des idées originales ou novatrices. Sur Honey, le beau Roberto avait réintégré son champ d’investigation favori, une soul rock agrémentée d’influences caribéennes, nous nous situons sur ce rhythm’n’blues dans cette même ligne. J’aurai tendance à dire, l’originalité en moins ! Chez PALMER l’originalité est une manière de vivre, donc…gare à tout ce qui sonne banal.

Et cet album est tout sauf original. Le single « True love » qui l’introduit n’est certes pas désagréable, mais il pêche par manque d’envie, c’est une évidence. Finalement le natif de Malte est lié par contrat avec sa nouvelle maison de disques Pyramid, je vois donc plus cet opus comme une livraison que comme un réel déchainement de passion. Je ne suis par exemple pas du tout réceptif à sa version de "Let’s get it on" du regretté Marvin GAYE, manque de relief, manque de couilles, un comble quand on est un séducteur impénitent, du moins dans l’esprit des fans…."Stone cold", “Dance for me", "You’re not the onlmy one", "Mr wise guy" ou« Sex appeal » sont autant de titres sans le moindre intérët. "All the will in the world" sonne dance pop, avec un peu plus de succès. Le seul morceau qui provoque chez moi un haussement de sourcil dans un premier temps est le "Work to make it work" au refrain imparable. Mais ce n’est pas avec un titre, qui plus est d’une trempe convaincante mais pas exceptionnelle, que nous allons remplir un album.
Dieu merci, la lumineuse présence de "Twenty millions things" fabuleuse chanson de Lowell GEORGES, - habitué des efforts vyniliques de notre britannique- sauve ce disque du désastre, c’est un slow de toute beauté, propice aux sentiments les plus glorieux, et que je vous recommande chaudement.

Au bilan, nous voici face à un des albums les moins importants de Robert PALMER. Le titre promettait pourtant. Hélas en termes de rhythm n blues, nous n’avons ici à nous mettre sous la dent que quelques élans plus blue eyed soul orientée pop qu’autre chose. Ca sent furieusement la fin de carrière, et il va falloir rebondir sous peine de passer pour un has been.