A Moneyland, la brocante spéciale O.M.D continue. Après avoir brodé une compile pour la donner en pâture aux fans et aux fainéants (The OMD Singles), il faut maintenant s'orienter vers les vaches à lait que sont les fans. Il faut donc trouver un album suffisamment intéressant à leur refourguer en échange de quelques papiers et morceaux de métal.
C'est alors qu'arrive l'idée de génie : sortir une autre compilation. Mais pas n'importe laquelle, puisque l'album sorti en l'an 2000 rassemble des enregistrements effectués à la BBC pour le légendaire John Peel. Cela apparaît d'ailleurs de manière explicite en guise de titre. Mesdames et messieurs, voici donc Peel Sessions 1979-1983 qui réunit quatre passages d'O.M.D chez Peel.

Je suis tout de même mauvaise langue. Car derrière une ambition commerciale évidente (et déplorable) se cache une collection d'archives des plus intéressantes. A chacune des sessions, Andy McCluskey et Paul Humphreys ont pris soin de jouer des morceaux avant la sortie des albums dont ils sont issus. Cela sonne comme de la promotion, mais aussi comme une lecture alternative de leur musique. Autre chose, si "Bunker Soldiers" a été joué lors de la quatrième session, cette interprétation ne figure pas ici, sans doute pour éviter une certaine redondance.
Une caractéristique commune lie chacune des sessions, à savoir le côté « work in progress ». Si certains titres sont bien trop proches de leur version finale pour proposer quelque chose d'original, d'autres en revanche poussent à se demander pourquoi on les a retravaillés. C'est le cas de "Pretending to See the Future", entre autres. Le son est clairement meilleur, et surtout la batterie remplace aisément la boite à rythmes. De même pour "Off All the Things We've Made", l'augmentation d'effets sur la chanson n'était pas nécessaire sur Dazzle Ships.
Parmi les chansons qui ont été jouées, la présence d'un certain "Annex" est à relever. Il s'agit d'un morceau qui s'est retrouvé en face B du single "Enola Gay". Elle remplit plutôt bien son rôle, à savoir boucher une face de 45- tours pour faire croire qu'y claquer son argent est rentable, sans plus. Encore que la fausse harpe en arrière-plan reste intéressante. Quant à "Electricity", il s'agit d'un intrus complet, puisqu'il s'agit en réalité de la version parue en single en 1979. Au vu du mixage, mettant clairement trop en avant la basse, il est de bon ton d'avoir rejoué ce titre.

Il y a parfois du bon à vouloir grappiller de la menue monnaie. Les visions alternatives de ce que certains pourraient considérer comme le meilleur de l'âge d'or d'O.M.D sont des plus intéressantes. On pourrait également parler du son, mais ce serait faire offense aux studios Maida Vale que de douter d'eux. Quel dommage cependant qu'il n'y ait pas eu de session juste avant la sortie de Architecture and Morality ! L'éclairage n'apparait pas de facto comme complet, c'est rageant.