Qu'est-ce qui a décidé les boss de Capitol à signer la jeune Katy ? Le christian rock pratiqué par la jeunette n'avait guère de chance de percer la couche d'indifférence des masses locales, nourries à coup de coke et de Superbowl. Il fallait quelque chose qui casse la baraque, il fallait transformer la petite américaine et en faire un personnage de cartoon. Le tour de poitrine était le bon, les yeux savaient lancer des regards osés, il ne restait qu'à virer les gros gaudios de la petite pour des escarpins et lui acoquiner quelques compositeurs ayant l’expérience du billboard. Nous voici face au résultat, qui va dépasser toutes les attentes philanthropiques des cadors de la géante du disque. L'album sort au début de l'été 2008.

Le succès vient forcément des singles qui font danser la planète. Cet album en contient un paquet, et le principal restera à jamais comme un des grands classiques des débuts du 21eme siècle. "I kissed a girl" est cette chanson, la voluptueuse Katy s'y voit associée à Dr LUKE pour la compo - le Doc a déjà fait ses preuves avec BON JOVI ou CLARKSON, puis avec MINAJ, et bien sûr, le top du billboard est atteint. Les couplets très New Wave avec ce rythme en carton typique est taillé pour plaire à toutes les générations... Quand au message, ma foi, je vous laisse lire les paroles, petite ode à la bisexualité. Un vrai petit chef-d’œuvre qui tient ses étoiles.

Mais le doc lui donne aussi "Hot 'n' cold" qui parviendra à la troisième place du billboard. À peine moins efficace, il reste très agréable. Puis les arpèges de guitare et la batterie martiale de "Thinking of you" déboulent, la construction est assez similaire, mais curieusement ce titre aura moins de succès. C'est au tour de "Waking up in Vegas". Composée par le célébrissime DESMOND CHILD - KISS - dont on reconnaîtra les efficaces gimmicks mélodiques... C'est sûr, rien n'aura été laissé au hasard. Enfin l'éponyme et efficace "One of the boys" sortira dans quelques pays en faisant à peine moins de flambard, sur un rythme toujours aussi catchy ! Bref, au pays des singles, nous aurons percuté : la petite Katy n'a rien d'une gourgandine...

Mais le reste de l'opus est remarquablement achalandé. Nous retrouvons l'immense Dave STEWART sur "I'm still breathing", la chansonnette est très réussie et donne envie de la réécouter, elle est douce et presque "nocturne", l'atmosphère y est prenante. "Fingerprints" pêche vers le hard et ce n'est pas désagréable d'autant que la voix de la miss gironde s'y prête bien, un des sommets de l'album. On signalera les mignonnes "Self inflicted" au refrain très addictif, ainsi que la mid tempo "Lost" où Katy fait preuve d'un joli grain de voix, puis la jolie mélodie de "Ur so gay" aux paroles à nouveau polissonnes... On n'en est plus à ça près avec cette petite coquine qui, nous pouvons l'annoncer fort à propos, "cherche les problèmes".

Cet opus s'est vendu à la bagatelle de 5 millions d'unités, de quoi vivre bien pendant quelques générations. Et la petite Katy n'est pas du genre à se reposer sur ses lauriers, ce n'est que le début. Ainsi entourée et jouant sur son physique de Lolita nympho, l'américaine va se faire une place au firmament des divas de la musique, dont elle sera même la seule représentante "pop -vaguement- rock", sacré destin.

Vous avez le meilleur album de la brunette entre les mains.