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- Style : The Lickerish Quartet
- Style + Membre : Xtc/dukes Of The Stratosphear

XTC - Oranges & Lemons (1989)
Par ARP2600 le 8 Août 2015          Consultée 3374 fois

Si on ne connaissait pas l'attachement de XTC à l'époque psychédélique, la pochette d'Oranges & Lemons se chargerait de nous le faire savoir... Pourtant, c'est un peu trompeur, cet album marque un certain retour à la réalité après Skylarking et les deux mini-albums pastiches publiés sous le nom DUKES OF STRATOSPHEAR. Il a d'ailleurs connu un meilleur résultat commercial que ses prédécesseurs et c'est à cette époque que le groupe est passé au plus près de revenir sur scène.

XTC a toujours été un groupe culte, ayant d'abord marqué quelques esprits en Australie avant d'être remarqué dans tous les autres pays anglo-saxons. Black Sea et English Settlement ont vu l'apogée de ses ventes au Royaume-Uni comme aux États-Unis. Ce n'est qu'avec « Dear God », single de l'époque de Skylarking, mais plus rythmé que le contenu de celui-ci, qu'il a de nouveau fait un tube outre-Atlantique. Sur cette lancée, et un peu déçus dans un premier temps de leur expérience avec Todd Rundgren, les XTC ont préparé Oranges & Lemons, un album à la fois frais, décontracté et quand même bien rythmé, présentant un bon équilibre entre qualité mélodique, diversité pop et un zeste de mordant rock.

La recette a donc bien marché, en particulier aux États-Unis où le single « The Mayor of Simpleton » a fait un beau petit carton. L'album a eu pas mal d'airplay, ce qui a permis au groupe de faire un genre de tournée... pendant deux semaines, en mai 89, ils ont en effet enregistré des sessions radio dans plusieurs villes d'Amérique du Nord, jouant même une unique fois devant 200 personnes à la fin. C'est sans doute le plus que pouvait se permettre le fragile Andy Partridge, et XTC n'a de nouveau plus connu une activité aussi publique par la suite.

Précisons encore qu'Oranges & Lemons est un double album vinyle, mais très court : une heure pile pour quinze chansons, à une époque où le CD commençait à se faire fréquent. Quoi qu'il en soit, on ne peut que faire le parallèle avec English Settlement. C'est une barre qu'ils ne pouvaient guère effacer à ce stade de leur carrière, néanmoins Oranges & Lemons ne souffre pas tant que ça de la comparaison. À mon avis, c'est même leur meilleur album entre 1983 et 2000 (sans compter 25 O'clock des DUKES). Le groupe a lui-même fourni des éléments pour caractériser leurs disques... Skylarking est un gâteau, Oranges & Lemons des fruits... si on préfère les fruits à la pâtisserie, la préférence ira forcément au second, ce sont à tout le moins deux façons très différentes de faire de la musique estivale. Skylarking se passe à la campagne, Oranges & Lemons à la plage.

Plus concrètement, la production est plus légère et directe ici, et en même temps les éléments rythmiques retrouvent l'importance qu'ils avaient perdue. Dès « Garden of earthly delights », on est plongé dans une ambiance entraînante et positive. Notons qu'on y retrouve une proximité avec Talking Heads qui avait disparu avec les années. L'ensemble est pop rock à saveur psychédélique, avec pas mal de fantaisie, ce qui permet également une comparaison avec certains groupes progressifs comme Yes voire King Crimson. Au fait, signalons que les percussions sont assurées par Pat Mastelotto, ex Mr. Mister et futur membre de KC. On trouve par ailleurs sur Oranges & Lemons quelques éléments jazz plutôt bien intégrés (comme la pochette le suggère également, avec cette contrebasse et ce pavillon d'instrument à vent).

Tout l'album s'écoute avec plaisir sans vraie mauvaise surprise. Comme bons moments, on pourrait citer l'ouverture « Garden of earthly delights », la swinguée « King for a day », l'entraînante « Poor skeleton steps out », la syncopée « Scarecrow people », la tribale « Across the antheap » ou le final beatlesien « Chalkhills and Children ». La dernière face est un peu plus étrange, surtout la minimaliste et jazzy « Miniature sun », mais tout est au minimum intéressant et divertissant. Ce disque a vraiment été une bonne surprise pour moi, je m'en suis voulu d'avoir tardé à l'écouter simplement parce que la chanson de Skylarking où on entend les mots orange and lemon, « Ballet for a rainy day », me déplaît. Que personne ne commette la même erreur, il s'agit bel et bien d'un petit sommet dans leur carrière, le point culminant de leur « âge d'argent », avant qu'ils ne sombrent dans le manque d'inspiration sur un Nonsuch à peine plus long et pourtant interminable.

Note : 3,5/5

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- Andy Partridge (chant, guitare)
- Colin Moulding (chant, basse)
- Dave Gregory (guitare, synthétiseur, piano, chant)
- Pat Mastelotto (batterie, percussions)


1. Garden Of Earthly Delights
2. Mayor Of Simpleton
3. King For A Day
4. Here Comes President Kill Again
5. The Loving
6. Poor Skeleton Steps Out
7. One Of The Millions
8. Scarecrow People
9. Merely A Man
10. Cynical Days
11. Across This Antheap
12. Hold Me My Daddy
13. Pink Thing
14. Miniature Sun
15. Chalkhills And Children



             



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