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PUNK-ROCK/POP  |  STUDIO

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- Style : The Lickerish Quartet
- Style + Membre : Xtc/dukes Of The Stratosphear

XTC - White Music (1978)
Par ARP2600 le 15 Novembre 2014          Consultée 2464 fois

Quelle époque compliquée et passionnante que ces années 76-80 en rock. Après un milieu de décennie où dominaient des grands noms du hard rock, du rock progressif et un peu du glam, l'électrochoc punk a permis à toute une génération d'éclore. Certains, surtout les plus jeunes, ont versé dans le punk proprement dit, réussissant parfois à muter en new wave ou en post-punk/gothique par la suite. D'autres, plus âgés, ayant dans les 20-25 ans en 75, étaient trop jeunes pour avoir pu se faire connaître auparavant et ont simplement profité du mouvement, tout en proposant une musique assez éloignée des standards du courant new wave, souvent plus variée et intellectuelle. C'est le cas des STRANGLERS avec leur pseudo punk doorsien, bien vite devenu pop, c'est le cas de TALKING HEADS et de leur art rock halluciné, c'est le cas de JAPAN avec leur glam/funk ayant muté en new wave délicate...

C'est aussi le cas de XTC, groupe de pop anglaise héritière du rock psychédélique. On fait d'ailleurs souvent la comparaison avec les BEATLES : inventivité, deux compositeurs/têtes de proue, arrêt des concerts au milieu de leur carrière... pas étonnant qu'ils soient un chouchou de la critique, mais il y a quand même un détail qui bloque l'analogie. XTC est un groupe culte, leur succès commercial est resté faible même si leurs fans sont très fidèles... oh ils se sont bien un peu classés dans les charts, mais il n'y a qu'en Australie qu'ils ont vraiment eu la reconnaissance publique qu'ils méritaient.

Leur premier album ainsi que la personnalité de certains des membres peuvent en partie l'expliquer. Le leader incontestable du groupe est le guitariste Andy Partridge, né en 1953. Les deux fondateurs sont pourtant ses cadets de deux ans, le bassiste Colin Moulding et le batteur Terry Chambers. Après un petit moment à trois, ils ont recruté le claviériste Barry Andrews et ont fini par adopter leur nom après avoir joué une pop glam costumée sous divers noms bizarroïdes. Partridge est quelqu'un de doué et créatif, mais il a également toujours été névrosé, les deux vont de paire... tout au long de l'existence du groupe, il a écrit bien plus de chansons que nécessaire, ce qui n'a jamais laissé énormément de place aux compositions du plus modeste Colin Moulding. D'autre part, Partridge a carburé au valium pendant les années où le groupe se produisait en public, et il a fini par craquer en 82. Cette nervosité pathologique se traduit immanquablement dans sa façon de chanter et de jouer, assez dingue sur ce premier album en particulier. Il faut aimer... le grand public aura sans doute eu un léger problème avec cette tension (ce qui est également mon cas, je peux juger leur travail à sa juste valeur, mais ils ne seront jamais mon groupe favori...).

White Music, un titre assez provocateur mais il ne faut pas y voir de malice. Les textes du groupe n'ont eu de cesse de dénoncer divers problèmes de notre monde moderne. En ce sens, on peut y voir un lien avec la new wave, même si XTC ne s'est que très rarement montré futuriste. White Music, donc, datant de début 78, est presque un album punk. Plus encore que les STRANGLERS, on peut dire qu'ils ont triché à leurs débuts... ces rythmes agressifs et ce chant survolté ne peuvent cacher la nature profondément pop de leur musique, déjà à cette époque. Et malheureusement, ça ne colle pas vraiment. Entendre des belles mélodies avec un son «coup de poing», c'est bizarre et épuisant, un disque vraiment difficile à écouter.

Quand on connaît leurs albums ultérieurs, cela a un sens, cependant. Il y a déjà beaucoup d'idées ici, et il ne faudrait surtout pas se montrer trop dur. Si on excepte la répugnante reprise de «All along the watchtower» de BOB DYLAN, qui s'étire sur près de six minutes à la fin de la première face, toutes les chansons présentent de bons éléments, surtout celles de Partridge. Sur ses trois titres, Moulding se montre le plus punk des deux, «Cross Wires» étant d'une folie assez inaudible. Les singles sont sans doute les titres les plus intéressants : La coquine «Statue of liberty» est leur première grande mélodie tandis que «This is pop?» résume le problème de l'album. «I'm bugged» est un drôle de machin un peu funky, qui rapproche d'ores et déjà le groupe de leur équivalent américain, TALKING HEADS. Ensuite, «Radios in motion», «Into the atom age» ou «New town animal in a furnished cage» sont toutes très honnêtes.

White music peut difficilement être considéré comme un bon album, objectivement. Son caractère rentre-dedans insensé le dessert... il faudra les PIXIES pour réussir à axer de la musique là-dessus, mais chez XTC, c'est plutôt raté. Certains aimeront la baffe, mais sans doute pas la majorité... il est long le chemin qui mènera aux ambiances lénifiantes de Skylarking, et cependant logique. La deuxième étape, Go 2, sera à la fois moins folle et plus libre, pour un résultat cette fois épatant.

Note : 2,5/5

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   ARP2600

 
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- Barry Andrews (claviers)
- Terry Chambers (batterie)
- Colin Moulding (basse, chant)
- Andy Partridge (guitare, chant)


1. Radios In Motion
2. Cross Wires
3. This Is Pop
4. Do What You Do
5. Statue Of Liberty
6. All Along The Watchtower
7. Into The Atom Age
8. I'll Set Myself On Fire
9. I'm Bugged
10. New Town Animal
11. Spinning Top
12. Neon Shuffle



             



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