Je n'ai pas vécu en direct la sortie de cet album - Ouais j'étais pas encore branché new wave, ça vous la coupe hein ? Il a manqué quelques mois. -, mais le changement de Look de Debbie m'aurait bien traumatisé si j'avais eu la chance de connaître le groupe correctement. On sent donc dès le premier regard que ce "Hunter" sera différent des autres opus de BLONDIE. Il sera d'ailleurs le dernier avant la reformation de la fin des nineties... Il a un concept pourtant bien chiadé, celui de la chasse et de la poursuite sous bien des aspects, éléments qui lui donne un rendu "pressé" ou "urgent", pas un des traits de caractère majeur chez les new yorkais.

Deux singles seulement seront extraits de cet album. Le premier est le très calme et tranquillou "Island of lost souls", qui jongle comme souvent avec les influences caribéennes du groupe, nous y sommes habitués, certes, mais bien que sympa, le titre manque de mordant pour en faire un véritable hit. Le second single est "War child" un morceau d'obédience beaucoup plus rock, avec un beat électronique assez novateur, mais qui manque certainement un peu d'originalité. Aie ! Ca fait deux sur deux qui ne percent pas la couche d'ozone... On constate immédiatement le manque flagrant des refrains poppy si aisément mémorisables que Chris, Debbie et les autres savent en principe composer.

Le petit reggae festif "Little Caesar" est plus mémorable, mais la voix de deb est trop assourdie pour maintenir une érection de bon aloi. Dur. Pas mal de fillers sans saveur : ainsi un "danceway" sans intérêt, un chant presque faux sur "English boys" dédiée aux BEATLES, "The beast" plus que transparente. Ca craint un peu... En revanche, Debbie et Chris ont bossé avec John BARRY sur la composition de la BO du James Bond de l'époque "Rien que pour vos yeux" - ouais celui avec Carole Bouquet, la classe ! -. Donc le titre "For your eyes only" est très réussi, et aurait certainement mérité de terminer sur le film, mais il ne fût finalement pas retenu, et c'est Sheena EASTON qui a hérité du job... Pppfff... On signalera aussi la version pas mal de "The hunter gets captured by the game" du géant de la soul Curtis MAYFIELD.

Tous cela mis bout à bout a crée une situation conflictuelle immédiate irrémédiable au sein du groupe, pas du tout habitué à cette conjoncture. Les égos s'envolent et BLONDIE se dissout six mois après la sortie de ce chasseur, qui aura finalement eu sa peau. L'album est donc peu recommandable pour débuter la disco de l'icône Blondinette, et va recevoir la sale note de 2 étoiles, en faisant incontestablement le moins réussi de l'oeuvre des new yorkais.