Petit instant d'émotion en attaquant la kro du dernier album studio des koalas de l'outback. Ah cette science du produit marketing estampillée "huile de minuit". Ce joli minois de mignonne vachounette australienne ayant certainement subit les pires traitements de la part des méchantes multinationales de l'alimentation... C'est qu'il faut une bonne paire de Cojones pour oser faire une couverture pareille les gars ! Imaginez -vous avec votre groupe de Rock sans concession en train de travailler sur le look de votre album... Et d'aboutir à la saine décision de positionner l'appétissante Marguerite en photo sur un fond maronnasse assez dégueu... Le concept est tiré du roman du même nom sur les cultivateurs du Queensland écrit par Xavier Herbert.

Capricornia présente un groupe dans la fleur de l'age, les musiciens sont tous dans la maîtrise de leur art, Garrett est moins omniprésent que d'ordinaire et la plupart des titres sont cosignés par le valeureux batteur Rob Hirst et par le guitariste Jim Moginie. Le morceau éponyme "Capricornia" est agrémenté de jolis refrains et d'une bonne humeur assez inhabituelle chez le géant chauve, que nous avons connu plus revendicateur. Quand à "Golden age", il sera le premier single de l'album, on y retrouve les trademarks du légendaire combo aussie, refrain super efficace, guitares ciselées, basse monumentale... On a pas fini d'en entendre parler.

"A crocodile cries" est un court instrumental différent de ce à quoi nous ont toujours habitué les aussies, un piano y discourt sur l'état du monde... "Mosquito march" est sympa mais c'est avec "Been away too long" ou le frénétique "Under the overpass" que MIDNIGHT OIL dit au revoir à la face du monde et de ses fans qui auront beau jeu d'attendre que Peter Garrett ne devienne pas premier ministre de son pays pour reprendre en main les destinées de son groupe... Unlikely... Le talent 'est pourtant toujours là. Pas de doutes, les guitares de Jim et Martin sonnent justes comme jamais, le métronome Hirst est toujours aussi efficace et présent.

Je retrouve un peu de l'ambiance de "0123456789" et de "Red sails in the sunset" sur ce dernier album officiel. C'est flagrant sur "Poets and slaves" ou la basse monolithique drive la mélodie frustre, laissant ainsi libre court à la voix de Peter, comme sur "Harrisburg" ou "Horns and bells in the back of beyond"... Il y a une éternité... On notera aussi la jolie rythmique folk de "Luntja way", le refrain hypnotique de "World that I see", la perle qu'est l'autre single "too much sunshine" et sa fin dantesque.

Hélas, la politique aura raison de MIDNIGHT OIL. Ils n'ont toutefois pas à rougir de leur dernier opus, très réussi et qui s'insère à merveille dans leur discographie. Peter Garrett va trouver dans les responsabilités ministérielles une plus grande audience encore qu'au sein de la scène musicale. Cela a le mérite de poser une question essentielle car le chanteur est désormais souvent la cible de ses anciens camarades écologistes qui l'accusent de mille maux et en font volontiers leur bouc émissaire. Il parait complexe de croire qu'un mec aussi charismatique que Garrett ait pu se laisser corrompre par la politique alors que sa fortune était faite et sa réputation mondialement établie. C'est troublant. j'avoue ne pas savoir qu'en penser, il faudrait le vivre au quotidien pour comprendre.

Un point final ? Espérons que non !