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COTTON BELLY'S - This Day... (2013)
Par LONG JOHN SILVER le 4 Mai 2015          Consultée 2184 fois

Publié en 2013, This Day… le deuxième long format des COTTON BELLY’S saisit d’emblée l’auditeur avec un titre lourd comme le plomb, puissant comme un direct en pleine poire, bâti sur un riff sombre et répétitif par dessus lequel se chevauchent guitares et harmonica, appuyés par une section rythmique au cordeau. La voix s’impose à mesure que s’alourdit la texture de « Greatness », titre caché du premier album, développé ici, coécrit par Jérôme Perrault alors parti vers une autre vie.
Coup dur, c’est certain…

Fort heureusement Yann Malek n’est pas du genre à se laisser abattre, il peut compter sur le soutien sans faille de Christophe Etienne, bassiste aussi efficace que rayonnant sur scène. Michel Descamps est encore présent à la guitare rythmique et si Julien Andral (auquel succède Romain Pamart) s’est éloigné de son tabouret de batteur, il tient un rôle capital dans la composition des morceaux d’un disque bluffant de maîtrise tant au niveau de l’écriture que du son ou encore de ses arrangements dont la complexité n’a d’égal que leur aptitude à passer au second plan.

Aussi et puisque j’en suis à citer le noms des musiciens -et ex- du groupe, il semble parfaitement logique de louer dans la foulée le travail effectué aux guitares par Alexis Maréchal qui nous régale par des interventions de grande qualité tout du long et pas simplement sur le solo de « Greatness », moment où il est mis le plus en évidence. L’alchimie se tisse de cordes grattées/pincées qui font le lit de chansons impeccables et même merveilleuses s’agissant de certaines. Ce qui fait plaisir c’est qu’à brûle pourpoint on n’est loin de se douter qu’on a affaire à un groupe « bien de chez nous », vu qu’on est propulsé quelque part dans le nouveau monde entre "Nouvelle Orléans style", Southern Rock, Folk rural, Blues/Rock électrique et rythmiques sombres par delà lesquels la voix interprète de splendides et envoutantes mélodies. L’emploi quasi systématique du bottelneck, la présence affirmée de l’harmonica peuvent parfois rebuter certains non-initiés au blues, or le tour de force de cet album est justement d’accommoder ces ingrédients de façon à ce que l’auditeur tombe sous le charme sans jamais avoir l’impression de devoir se forcer avec des caractéristiques psychorigides, le propos étant toujours mis au service d’une diversité d’influences faisant parfois défaut à certains artistes de cette catégorie.

« Greatness » plante une ambiance sombre et électrique sur l’entame du disque, les trois titres suivants laissent de côté l’électricité, on reconnaît la face folk du premier album des « p’tits gars », cependant l’aspect parfois purement festif du premier opus a disparu; en revanche le son a gagné en amplitude. « Uncle And Aunty » est une ballade doucereuse dédiée à des proches sur lesquels on peut s’appuyer et avec lesquels on passe du bon temps entre deux étapes sur la route poussiéreuse. On claque des doigts sans même s'en rendre compte et voilà « Nothing » au tempo plus soutenu ainsi qu’aux silences qui en disent plus long que le fracas et la démesure. « Nineteen Forty Nine » se fait complainte mélancolique, sa mélodie, ses arrangements de guitares façon mandoline sont autant d’incitations à l’introspection contemplative. Ce n’est pas « Wild Camels » - titre parfait pour la route à l’instar de l’entièreté du disque – au balancement Reggae qui va nous extraire de la méditation entamée , l’ambiance enveloppante et l’ajout de percussions conférant un groove hypnotique au titre de même que les couches de guitares slide finales prolongent l’enchantement. S’ensuit « Mr Bedman », petit bijou folk joué en finger picking, sorte de blues du geek vissé dans son plumard, happé par le monde virtuel et en fin de compte tellement seul…

Au dehors le ciel se couvre, « Three Times » toujours jouée en acoustique est clairement menaçante, pas de quoi être rassuré par le monde de fous qui nous entoure et d’ailleurs « Feel Down » se charge à nouveau d’électricité orageuse, l’harmonica vibrionne, la guitare slide frissonne, installant la grande dépression décrite dans le texte afin de prolonger le plaisir... Puis « Old Blossom » laisse pointer l’amertume après la tempête, on se dit que tout ça risque de « re-péter » à chaque instant, mais non… et c’est magnifique, mais pas autant que ce qui arrive.

Car la contrebasse qui initie « This Day… », chant épique et carcéral, résonne par delà la lande, la voix de Yann va chercher le blues dans l’antre des âmes blessées par la vie. La lap-steel joue un thème pénétrant comme le vent qui balaie la plaine en hiver, le rythme s’emballe sans devenir frénétique, la voix pose une sublime mélodie avant une nouvelle rupture en lourdeur qui réintroduit le thème instrumental souligné par des accords de puissance, puis celui-ci est doublé à la slide, les guitares se mêlent avant de stopper net. Fin.

On peut penser aux grands moments des OUTLAWS, voire à BLACKFOOT après avoir écouté pareil moment de bravoure, on peut… mais on remercie avant tout Yann et ses amis de nous avoir fait partager 7’20 d'un bonheur intense et musical avec cette chanson hors normes, parmi les plus belles qu’il m’ait été données d’entendre dans ce genre. Point barre.

Les COTTON BELLY’S passent donc haut la main le cap délicat du deuxième album en livrant un opus digne des grands notamment en mettant en valeur l’amplitude de compositions de grande qualité. Ce disque ne contenant AUCUN titre ne serait-ce que passable, ou juste bon, ou en trop – les erreurs de jeunesse apparentes sur le premier album ne sont que des souvenirs-, son orchestration étant d’une justesse jamais démentie, le son étant impeccable, la présence de morceaux phares étant avérée (« Greatness », « Mr Bedman », « This Day »), il va sans dire que je lui attribue la note maximale… Oui mais après tout : ça va quand même mieux en le disant !

Vous savez ce que vous avez à faire désormais.

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Yann Malek (chant, harmonica, guitare, lap steel)
- Michel Descamps (guitare,voix)
- Christophe Etienne (basse, contrebasse,voix)
- Romain Pamart (batterie)
- Alexis Maréchal (guitare, résonateur,banjo)
- Julien Andral (percussion)


1. Greatness
2. Uncle And Aunty
3. Nothing
4. Nineteen Forty Nine
5. Wild Camels
6. Mr Bedman
7. Three Times
8. Feel Down
9. Old Blossom
10. This Day...



             



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