AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Vous avez négligemment remarqué que j'ai gardé la B.O de 1984 pour conclure la courte discographie du duo britannique. A l'époque, ce disque m'avait fort déçu. Je l'ai donc sciemment laissé de côté, comme une belle bouse au milieu de la chaussée. Hélas, l'exhaustivité me force à revenir sur mes pas et à me coltiner le stronzo en question. Qui sait ? Peut-être sera-ce une surprise. Elle sera de taille, si tel est le cas !

Il faut admettre que j'ai toujours conchié le single "Sexcrime", probablement le pire de toute la carrière d'EURYTHMICS, cette manière de faire 'boum boum' sur des sons synth pop, je trouve ça super déprimant quand on a la voix et le talent d'Annie LENNOX. Et je ne suis pas plus convaincu par David qui sussure 1984 au vocoder, un titre totalement naze pour moi. L'introductive "I did it just the same" est du même acabit.

Intro bien ambient sur "Winston's diary", mais pas folichonne, qui débouche sur "Greetings From a Dead Man", assez monolithique et donc bien dans l'air de 1984, de la new wave traditionnelle, bien dans l'esprit. Mais cela manque un peu de relief, et j'ai à nouveau du mal avec les vocalises d'Annie qui sortent un peu de nulle part. Un traitement par l'absurde quand on dispose de la plus belle voix en activité sur le marché de la musique. Je ne comprends pas, cela doit être sensé faire futuriste, mais le résultat est vraiment médiocre.

"Julia" est le seul bon souvenir que j'avais gardé de cette B.O. Le traitement de la voix de miss LENNOX ne me choque pas, l'ambiance n'est pas vilaine, mais quel écart avec la compo homonyme présente sur We too are one quelques années plus tard ! Tiens, le rythme de "For the Love of Big Brother" n'est pas désagréable, et le chant d'Annie, bien que détaché, ne sonne pas si mal. La composition se laisse écouter, même si le refrain ne casse pas des briques, mais cette petite gratte est sympa, voilà donc le meilleur titre de l'opus.

"Room 101" est carrément pompier, tout ceci a fort mal vieilli, exactement le contraire de ce qu'il fallait pour ce grand classique de la science-fiction qu'est le bouquin de George Orwell. Le rythme des synthés sur "Ministry of Love" est assez sympa, mais là encore, les voix brisent l'ambiance. Quelle idée étrange que de vouloir à tout crin ajouter des vocalises sans réelle identité ! Voilà maintenant des percussions caribéennes sur "Doubleplusgood", mais l'aspect trop délirant des lignes vocales de l'Ecossaise ne me séduit pas. C'est très B.O mais, à part une influence directe du "Radio Gaga" de QUEEN, il n'y a pas trop d'idées novatrices là-dedans.

Pour la petite histoire, il faut savoir que ce n’était pas l'utilisation de la bande son d'EURYTHMICS qui était prévue au départ, mais une musique plus traditionnelle composée par Dominic MULDOWNEY. Richard Branson a imposé le choix des icônes de la new-wave, alors en pleine bourre. A mon sens, ce fut une erreur grossière. Je suis pourtant un fan inconditionnel du duo mais, ici, le résultat est vraiment foireux. D'ailleurs, quelques milliers de DVD sont sortis en Amérique du nord avec la B.O de MULDOWNEY en lieu et place de celle-ci. Je ne suis visiblement pas le seul à détester cet opus.
A mon sens donc, évitez cette B.O !