C'est déjà le troisième album de Whitney HOUSTON qui est, en ce début des années 90, au sommet de sa carrière. Son succès ne s’est jamais démenti, et elle est toujours la chouchoute des Américains. Elle interprète même l’hymne américain, dans une émotion collective lors du Superbowl, tout un symbole. Après avoir traversé tranquillement les années 80, elle met un pied dans une nouvelle décennie avec l'objectif de renouveler le son de sa musique. Pour cette tâche, elle s’associe au producteur BabyFace, très en vogue à l’époque, qui lui ficèle un son plus rythmé, des mélodies plus urbaines, sans non plus oublier des titres très dansants. Un joli résultat. Ce n'est bien sûr pas un hasard si elle a choisi ce producteur : il a réalisé auparavant l’album de son petit ami de l’époque, le polémique Bobby Brown, qu’elle rencontre avant la sortie de ce disque.

Le premier single, qui devient vite un énième hit pour la diva et porte le nom de l’album, s'avère instantanément efficace. La production peut sonner quelque peu datée aujourd’hui mais, pour l’époque, c’est un son nouveau, assez surprenant pour du HOUSTON. La chanteuse qui se renouvelle continue de faire des miracles avec sa voix, à la fois douce et si puissante. Le plus gros tube de cet album est une ballade, le puissant "All the Man That I Need", un énième classique pop à mettre dans sa riche discographie. Tous les ingrédients sont réunis : c’est pop et soul, le refrain vibrant et les high notes de Whitney vertigineuses. "My Name is not Susan" remporte un moindre succès, mais c’est un single efficace, sympa et différent de ce que l’artiste a l’habitude de présenter depuis ses débuts.

Autre ballade, "Miracle" est plus convenue, moins prenante, sauvée de l'oubli par son interprétation quasi parfaite, même si l’ensemble manque de soul. Je lui préfère le single "I Belong to You", semblable à ce que Whitney pouvait chanter au début de sa carrière. C’est joli, entêtant, et surtout ça groove. Même constat pour "Lover For Life", petite ballade soul qui sonne bien, fleurant bon la fin des années 80. Le dansant "Anymore" rappelle le deuxième album, et ce n’est pas gênant, la transition est bien faite.

Si la première partie du disque constitue une vraie réussite, les derniers titres, plus faibles, n’apportent pas énormément à l’ensemble de la galette. "Who Do You Love" est un autre titre dance, comme on en trouve des centaines à cette époque, sans véritable plus-value de la part de HOUSTON. Petite déception aussi pour "We Didn’t Know", un duo avec - excusez du peu - la légende Stevie WONDER. Ce morceau aurait pu être tellement plus fort avec ces deux immenses artistes. C’est sympa, mais pas légendaire. Le dernière piste "I’m Knockin’" redresse la barre, refermant plus que correctement l'album.

Avec I’m Your Baby Tonight, Whitney commence une nouvelle décennie placée sous le signe de l’évolution musicale. Tout en restant fidèle à son passé, elle prend quelques risques, et c’est plutôt réussi. La production de BabyFace est salutaire et, en dehors de quelques pépites, de nouveaux tubes sont au rendez-vous. De quoi confirmer son statut de légende féminine de la soul.