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- Style : Marianne Faithfull , Bob Dylan

Lucinda WILLIAMS - Little Honey (2008)
Par LE KINGBEE le 24 Avril 2016          Consultée 1735 fois

A peine un an après avoir enregistré « West », LUCINDA WILLIAMS remettait le couvert avec « Little Honey », donnant ainsi l’impression de mettre les bouchées doubles. La quinquagénaire décidait de retourner dans le même studio, au Village sur West Los Angeles, aucune raison de changer. Si le guitariste Doug Pettibone et Rob Burber (claviers, accordéon) sont toujours présents, le line up a subi quelques changements avec les arrivées du batteur Butch Norton, du guitariste Chet Lyster, tous deux en provenance d’Eels. Pour remplacer le bassiste Tony Garnier, la chanteuse opte pour David Sutton, un ancien membre des Motels qui a longtemps tourné dans le giron de Stan Ridgway et de Melissa Etheridge. Les manettes de la production sont confiées à Eric Liljestrand et Tom Overby, le nouveau compagnon de la chanteuse. La présence rassurante d’Overby et les qualités de Liljestrand, un ingé-son producteur qui a déjà bossé avec Elliot Murphy, John Cale et qui vient de connaitre une fulgurante réussite sur un album de Corinne Bailey Rae, apparaissent d’entrée de jeu comme de bons atouts.

Dès les premières écoutes, on se rend compte que quelque chose a changé dans la vie de Williams, le répertoire s’annonce plus gai, plus électrique et moins dépressif. Alors qu’on a parfois l’impression que Lucinda semble parfois porter toute la misère du monde sur ses épaules, là le ton est plus décontracté.
D’entrée de jeu, l’ironique « Real Love » s’annonce plus énergique. Sur ce titre d’ouverture, Lucinda peut pleinement se concentrer sur son chant, le timbre voilé fait merveille. Lucinda a décidé de faire appel à Susanna Hoffs (une ex. BANGLES) aux chœurs et celle-ci amène sa verve et sa joie.
La ballade « Tears Of Joy », entre Blues et Americana Alternatif, impose elle aussi une atmosphère plus clémente, la brutalité primitive presque animale semble avoir totalement disparu de l’esprit de la chanteuse.

Lucinda alterne les genres au gré des morceaux, passant de la Pop à la Country Alt, au Blues pour aller puiser aux frontières du Rock. Elle semble totalement libérée artistiquement et dans sa vie quotidienne.
Elle n’hésite pas à durcir le tempo, « Honey Bee » pourrait par exemple figurer au répertoire de Doug Fieger, l’ancienne tête pensante des Knack. La chanteuse semble se complaire à casser les codes et les tempos, la preuve avec « Well Well Well », un hillbilly Blues sur lequel interviennent le vieux Charlie Louvin et Jim Lauderdale dans des rôles de choristes. Là, la basse de Sutton et la guitare de Lyster et le jeu de slide de Pettibone contribuent à nous asséner une bonne claque. Autre moment plus intimiste avec « Heaven Blues », un talk blues où la slide est tempérée par l’accordéon de Rob Burger.
Les tranches de vie font partie intégrante du répertoire de la chanteuse, celle-ci s’offre un bon duo avec ELVIS COSTELO dont le timbre à moitié parodique vient en contrepoint du vocal de Lucinda. Une section cuivre intervient sur deux ballades « Knowing » et « Rarity » apportant du liant aux deux passages les moins folichons de l’album.
« Plan To Marry », une ballade folk et poétique sur laquelle Lucinda officie en solo à la guitare et au chant constitue le parfait contrepoids au final de l’album. Pour conclure, Williams s’offre un petit feu d’artifice rockandrollien et déjanté avec la seule reprise du recueil « It’s A Long Way To The Top », succès d’AC/DC. Là Lucinda fait monter la pression crescendo, les choristes Gia Ciambotti et Kristen Mooney, pourtant réputées sages, lui emboitant le pas pour un pur moment de folie.

Alors reste à savoir comment étiqueter cet album ? En Country, en Rock, en Blues ? Peu importe, les vignettes et les timbres sont faits pour être décollés un jour ou l’autre. Si l’on dissèque correctement « Little Honey », il s’agit tout simplement d’Americana Bluesy, comme le disque précédent. Nous classerons cependant cet opus en Blues, pour plus de cohérence. En 2008, LUCINDA WILLIAMS constituait alors la meilleure alternative face à une production Country FM insipide et indigeste, portée par le succès d’émissions genre « American Idols ».

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   LE KINGBEE

 
  N/A



- Lucinda Williams (chant, guitare)
- Doug Pettibone (guitare)
- Chet Lyster (guitare)
- Butch Norton (batterie)
- David Sutton (basse, contrebasse)
- Rob Burger (claviers, accordéon, vibraphone)
- Bruce Fowler (trombone 9-11)
- Albert Wing (saxophone 9-11)
- Susanna Hoffs (choeurs 1-4-11)
- Matthew Sweet (choeurs 1-4-11)
- Gia Ciambotti (choeurs 3-8-13)
- Kristin Mooney (choeurs 3-8-13)
- Elvis Costelo (chant 8)


1. Real Love
2. Circles And X's
3. Tears Of Joy
4. Little Rock Star
5. Honey Bee
6. Well Well Well
7. If Wishes Were Horses
8. Jailhouse Tears
9. Knowing
10. Heaven Blues
11. Rarity
12. Plan To Marry
13. It's A Long Way To The Top



             



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