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- Style : Ensemble Minisym
 

 Moondog, Le Viking De La Sixième Avenue (508)

MOONDOG - Moondog And His Friends (1953)
Par ERWIN le 29 Novembre 2016          Consultée 2125 fois

MOONDOG... Une minute de silence... Une heure plutôt... Un pur instant de recueillement avant de débuter la légendaire discographie du plus grand ovni de la musique populaire du 20eme siècle. Je suis partial ? Pas tant que ça en fait. On pourrait écrire des romans, des essais sur chaque aspect de la personnalité de cet artiste hors normes. Louis Thomas Hardin aka MOONDOG aka "le viking de la sixième avenue" est un Américain du Kansas né en 1916. De son enfance rurale, on retiendra une expérience de danse du soleil partagée avec les Arapahos, où, assis sur les genoux du chef, il tape sur des percussions en peau. Il en restera marqué à vie. Puis à 16 ans, le destin lui fait ramasser un bâton de dynamite qui lui explose au visage et le rend aveugle. Il part former son oreille à l'école pour aveugle de l'Iowa puis il débarque à 27 ans à New York où il va forger sa légende pendant les 30 années suivantes.

Il se fait déjà appeler MOONDOG "Le chien de la lune" quand il débute sa carrière de clochard céleste. On le retrouve habillé dans de droles de nippes genre ecclésiastique, les cheveux et la barbe très longs dans un premier temps. Il vend sa poésie et joue des instruments de son cru - la fameuse Trimba, le Oo et d'autres, nous y reviendrons - sur ses propres compositions. Forcément remarqué, le gars est un colosse de plus d'un mètre quatre-vingt dix, aveugle et fringué tel l'as de pique en plein milieu de la grosse pomme, impossible de passer inaperçu. Et il est remarqué par les musiciens en premier lieu. Il se lie notamment avec le chef d'orchestre du philarmonique local Arthur Rodzintky. De fil en aiguille, ses connexions lui permettent d'enregistrer plusieurs EP qui le mènent à ce premier 33 tours qui sort en 1953. Il est le maître absolu de la technique du contrepoint au 20eme siècle. Attendez-vous à des compositions mêlant du classique, du jazz, et des éléments épars amérindiens, notamment dans l'usage des fameuses percussions Trimbas. Un seul qualificatif : unique !

Nous débutons notre analyse du premier album avec les chansons ici présentes. Nous avons là deux de ses classiques : "All is loneliness" déguisée en "Instrumental round" pour le moment tout d'abord, traitée en canon, impose une douceur étonnante de la part d'un personnage aussi charismatique qu'impressionnant. Les paroles s'imposent d'elles-mêmes, sur une très jolie mélodie. "Why spend the dark night with you" est traitée de la même manière en canon et la mélodie capricieuse marque aussitôt au fer rouge les auditeurs. Même si ces versions sont pour l'instant embryonnaires, elles étonnent déjà par leur incroyable candeur. On remarque aussi la belle ambiance dramatique déployée sur "Oasis".

Les percussions sont omniprésentes de bout en bout : le Dragon's teeth - instrument de la pochette - et la trimba. Elles sont la première chose que l'on remarque dans la musique de l'artiste. Le simple fait pour un aveugle de fabriquer lui-même ses instruments révèle un tempérament d'une créativité exacerbée, ainsi qu'une énergie pour le moins originale. Et l'originalité est bien le maître mot ici. Vous ne comprendrez pas ou vous allez adorer. La douceur et la sensibilité déployées par la trimba sont à cet égard phénoménales. Ecoutez cet improbable effet de grenouille sur "Tree frog"ou le "Dragon teeth" qui met en scène l'éponyme instrument.

Les deux suites sont d'une limpidité rares et déjà révélatrices des évolutions à venir de la musique de MOONDOG. Canon, chaconne, on se croirait milieu 18eme, aux cotés d'HAENDEL et de BACH. Leurs sonorités classiques ne laisseront personne indifférent. Le traitement en canon, un des éléments fondamentaux de la musique de MOONDOG, rend déjà de manière magistrale. C'est on ne peut plus classique, carrément baroque. Bien sûr, la trimba confére à l'ensemble une identité inclassable. On distingue tout l'art du contrepoint mis en place par le compositeur sur la "Suite N°1" qui n'a rien à envier aux compositeurs cités plus haut. Chaque suite se compose de plusieurs mouvements différents, déjà des mini symphonies ou "Minisym" ainsi qu'il les dénommera plus tard. On ne peut qu'être sensible à ces violoncelles qui débutent la suite N°2.

On ne peut passer sous silence la présence lumineuse du "Theme and variations", qui, plus qu'une profession de foi, est une ode à sa manière de vivre, elle évoluera au fil des années pour prendre sa forme définitive au tournant de l'immense carrière de MOONDOG... Ce sera une autre histoire. En attendant, les percussions et la mélodie ne laisseront personne indifférent, le futur "Theme" a déjà une sacrée belle gueule !

Si ce premier essai n'est pas recommandé pour découvrir MOONDOG, il n'en demeure pas moins qu'il révèle le compositeur dans toute sa démesure, avec des moyens pourtant très limités. On prend contact avec les percussions, qui resteront à jamais le trademark de sa carrière, les chansons à caractère souvent naïfs et idéalistes, les thèmes classiques qui nous replongent au 18eme siècle et dont la démesure jouxte la simplicité des chansons.

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   ERWIN

 
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1. Dragon's Teeth - Voices Of Spring
2. Oasis
3. Tree Frog - Be A Hobo
4. Instrumental Round - Double Bass Duo - Why Spend T
5. Theme And Variations - Rim Shot
6. Suite No 1
7. Suite No 2



             



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