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TEXAS BLUES  |  LIVE

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Freddie KING - Live At The Electric Ballroom 1974 (1995)
Par LE KINGBEE le 8 Janvier 2017          Consultée 2580 fois

Cet album publié 21 ans après les faits se compose en réalité de deux chapitres bien distincts. Nous retrouvons Freddie KING lors d’un show pour la radio KZEW-FM animé par Jon Dillon, l’une des voix de Dallas. Spécialisé dans le Rock Prog et le Rock Underground, Dillon se livre à trois interviews spontanées du guitariste qui se montre particulièrement affable comme à son habitude. Si Jon Dillon n’est pas un animateur féru de Blues, il parvient toutefois à créer une ambiance décontractée entrecoupée par les rires des accompagnateurs présents. Suite à une exécution en acoustique et en solo de « That’s Alright », le disc-jockey demande au colosse le nom du créateur de ce standard. Freddie dévoile le nom de Jimmy Rodgers (longtemps compagnon de route de Muddy WATERS), une réponse sympathique et pleine de bienveillance. Lors de ce même radio show, KING délivre une seconde chanson en solo et en acoustique de « Dust My Broom », un incontournable d’Elmore James. Cette séance est suivie de deux autres interviews dans lesquels Dillon, dans un rôle de Candide, parvient à faire parler Freddie KING au sujet de son jeune frère, le bassiste Benny Turner. Nous devons cette partie, passée depuis à la postérité, aux recherches des frères Scott, patrons du label Black Top Records.

Ce live capté en 1974 à L’Electric Ballroom d’Atlanta commence donc à la piste 6. On ignore avec exactitude la date de ce concert, la salle avait ouvert ses portes la même année et Alex Cooley, propriétaire et programmateur des lieux, privilégiait presque exclusivement des jeunes groupes de Rock en devenir (Badfinger, HAWKWIND, STEELY DAN et KISS sont les premiers à s’y produire). L’Electric Ballroom devient rapidement l’un des bastions du Rock géorgien. En 1974, Freddie est une vedette internationale. Le guitariste ne cesse de se produire sur toute la planète. Adulé en Angleterre depuis la fin des sixties, le guitariste se produit donc en 1974 à Atlanta pour une unique date. Après une brève présentation à l’américaine, le colosse débute son show avec « Big Legged Woman », une composition du tandem Leon Russell/ Chuck Blackwell figurant sur l’album « Texas Cannonball ». Depuis deux ans, le colosse a pris l’habitude de jouer ce titre sur scène, c’est donc une interprétation bien rôdée que nous offre le texan. Le colosse chauffe le public avant d’attaquer « Woman Across The River », une compo Soul de Bettye Crutcher enregistrée par Johnnie Taylor dans un registre Soul. La version du KING pleine d’amplitude n’a plus rien à voir avec celle de Taylor, là on nage en plein Texas Blues. Si « Key To The Highway », un standard revendiqué par Charlie Segar, Jazz Gillum et Big Bill Bronzy, figurait dans l’album « Getting Ready…», cette version Live nous paraît beaucoup plus enjouée et spontanée que celle délivrée en studio. En fait, la troupe d’accompagnateurs jouant ce jour-là avec le guitariste s’avère un cran au dessus de l’ancienne équipe Shelter. Les claviers de Lewis Stephens n’ont de cesse de mettre le guitariste sur un piédestal.
En 2015, Stephens déclarait lors d’une interview que les trois années passées auprès de KING, alors qu’il n’était qu’un jeune débutant, l’avaient marqué à jamais. Quand on connaît l’impressionnant curriculum du pianiste depuis cette époque, on imagine aisément comment Freddie KING pouvait élever le niveau et la créativité de ses accompagnateurs par sa seule présence. C’est ensuite une vibrante version de Come On (Let The Good Times Roll », grand succès d’Earl King pour Imperial et futur bestseller de Stevie Ray Vaughan, que nous assène le colosse. Si le morceau figurait dans l’album « Burglar » avec une multitude de chœurs et une section cuivre alourdissant la sauce, cette interprétation Live paraît plus sincère, plus brute de décoffrage dans le plus pur style texan. Formidable performer, Freddie KING savait aussi tempérer le tempo quand le besoin s’en faisait sentir. Il reprend « Ain’t Nobody’s Business » (déjà présent sur l’album « My Feeling For The Blues ») sous la forme d’un super slow blues. Si ce titre était à l’origine un vaudeville, sa reprise en Jump Jazz par Jimmy Witherspoon dans les années 40 lui aura permis de connaître une seconde vie. Le genre de morceau idéal pour impliquer le public et Freddie KING ne se prive pas pour haranguer son auditoire tout en rendant hommage aux versions de Bessie Smith, Jimmy Witherspoon et BB King. Un titre plein de feeling, capable de mettre n’importe quel public à genoux. Le géant reprend ensuite « Sweet Home Chicago », l’un des grands classiques de Robert Johnson largement inspiré par le « Kokomo Blues » de Scrapper Blackwell et le « Baltimore Blues » de Charlie McCoy. Quoiqu’il en soit, ce classique du Blues sera repris au fil des années à toutes les sauces. On se souvient que le morceau clôturait dans la joie et la bonne humeur le film « The Blues Brothers » (Ackroyd et Belushi donnent un concert dont les bénéfices sont destinés à sauver l’orphelinat de leur enfance). Souvent repris sur un tempo dynamique débouchant sur une atmosphère joyeuse, le titre d’origine s’avérait nettement plus sombre. KING nous livre ici un mixte entre gaité et tristesse. Excellente et longue reprise plus de 11 minutes) de « Dust My Broom » entrecoupée de slide et de solos fulgurants. Le concert s’achève sur un medley de folie largement consacré à « Hide Away », l’un des titres fétiches du colosse. Bon Prince, le guitariste permet à ses accompagnateurs de s’illustrer avec un gros passage de basse et un duel piano orgue démentiel.

Ces titres Live avec la présence d’un combo géométriquement resserré constitué de cinq accompagnateurs sont indiscutablement supérieurs aux enregistrements Shelter. Le jeu de guitare de KING associé à une présence scénique charismatique font de ces archives une réussite enthousiasmante. Pour plus de précision, ce Live à Atlanta contient 5 doublons avec le « Live In Antibes 1974 », publié lui en 1988, 14 ans après le passage du guitariste. Un dernier mot pour signaler la cohésion et la complicité des différents sidemen : la section rythmique avec Benny Turner, le frère de Freddie, à la basse et le batteur Mike Kennedy (futur Ricky Skaggs, Doug Kershaw et George Strait) sans oublier le tout jeune pianiste Lewis Stephens qui deviendra au fil des ans le propriétaire d’une affolante discographie (toujours en activité avec Mike Zito et Teresa James). Ce CD a été réédité en 1995 par Top Cat avec une pochette différente et en 2006 par Shout Factory Records.

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- Freddie King (chant, guitare)
- Benny Turner (basse)
- Mike Kennedy (batterie)
- Lewis Stephens (piano)
- Alvin Hemphill (orgue)
- Sam (seconde guitare)


1. Introduction.
2. That's Alright (radioshow Solo Et Acoustique)
3. Interview.
4. Dust My Broom (radioshow Solo Et Acoustique)
5. Interview.
6. Big Legged Woman.
7. Woman Across The River.
8. Key To The Highway.
9. Let The Good Times Roll.
10. Ain't Nobody's Business.
11. Sweet Home Chicago.
12. Dust My Broom.
13. Hide Away Medley.
14. Interview.



             



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