Recherche avancée       Liste groupes



      
POP  |  STUDIO

Commentaires (3)
Questions / Réponses (1 / 1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Unkle
- Style + Membre : Birdpen
 

 Site Officiel (974)

ARCHIVE - Lights (2006)
Par CTHN429 le 12 Juin 2006          Consultée 11302 fois

Ce qui est merveilleux avec Archive, c’est que chaque album ou presque est une nouvelle découverte du groupe. Pas tant à cause de changements musicaux mais à cause de changements de chanteur qui influent directement sur les albums. Jugez plutôt : en 1996 Londinium, premier opus du groupe, sort avec Roya Arab et Rosco John dans un album qui marque le début du son Archive. Trois ans plus tard, premier contre-pied du groupe : les leaders-créateurs-concepteurs Darius Keeler et Danny Griffith choisissent Suzanne Wooder pour Take my Head. Un son plus pop, plus léger ne plaira pas aux fans de la première heure, qui voit encore cet album comme un accident de parcours du groupe. En 2001, Craig Walker devient le chanteur officiel sur You all look the same to me qui renoue avec les sonorités du groupe, tout en donnant une sensation plus pêchue. Walker va-t-il devenir un membre permanent du groupe ? On peut le croire puisqu’avec lui sort la B.O. de Michel Vaillant (si le film est nul, la musique vaut le détour) en 2003, l’album Noise en 2004 et un live justement appelé Unplugged la même année.

Mais alors que la tournée de promotion de l’album allait reprendre, Walker est évincé. Maria Q, éphémère choriste sur Take my head, et Dave Penney, leader des Birdpen (vous n’en avez jamais entendu parler ? Moi non plus !) sont recrutés en catastrophe. Si la chanteuse permet de (re)découvrir certains morceaux plus anciens du groupe, la prestation de Penney fut pour le moins inquiétante à tel point que l’avenir du groupe s’annonçait sombre. Et pourtant Lights arrivent en ce mois de mai 2006 avec Maria Q (cool), Dave Penney (arf) et Pollard Berrier, membre du groupe autrichien d’instrumentalistes vocaux Bauchklang (!?).

Ce point sur l’histoire du groupe est important pour comprendre Lights. Keeler et Griffith sont les boss, ils font ce qu’ils veulent de leur groupe, de son fonctionnement. Et pour la musique, c’est pareil. Puisqu’ils produisent leurs albums, ils peuvent se lâcher comme certains morceaux de Lights en témoignent. Il s’agit ici essentiellement des trois premiers morceaux. Pour moi Lights ne commence pas avec le premier titre mais avec le quatrième (comme Deadwing de Porcupine Tree ne commence selon moi qu’avec Lazarus, troisième morceau). Ces trois premières chansons ne sont pas inaudibles, elles sont décevantes. "Sane" ouvre donc l’album dans un rythme rapide, plutôt rock, avec quelques sons made in Archive mais l’ensemble est trop facile. "Sit Back down" lui succède et on a l’impression qu’Archive s’imite mal. Tempo lancinant et répétitif entrecoupé de synthés habituels. Le fan est en terrain connu mais presque trop. Quand à "Veins", troisième morceau, il est sans doute le plus particulier de la carrière d’Archive. Il n’est pas mauvais mais il est d’une autre époque. Je me vois bien écouter ce titre une bière à la main sur la plage autour d’un feu de camp après une journée de surf bien remplie. Seulement je suis dans la grisaille parisienne, je n'ai jamais aimé le surf et j’ai du coup beaucoup de mal à accrocher.

Bon les trois morceaux problématiques étant évacués, passons au reste d’excellente facture. Vous voulez des chansons rythmées ? Essayez "System" qui réussit là où Sane et Sit Back down échouaient : nous procurer du plaisir à écouter du « rock électronique » avec un refrain qui marque. Vous pouvez prendre "Programmed", dont les premières notes font penser à du Depeche Mode. Enfin "Black" vous tend les bras avec un changement de rythme très important (rare pour une chanson qui ne fait pas 3mn) : un départ répétitif laisse place à une montée en rythme qui nous montre des similitudes entre les voix de Dave Penney et de Craig Walker (au moins sur ce morceau, car en live sur les anciens titres du groupe, c’est beaucoup plus problématique !).

Mais si vous voulez déprimer en écoutant de la musique tristounette, Archive a également pensé à vous. Fold est une ballade mélancolique fort sympathique. "I wiill fade" est le seul morceau chantée par Maria Q et nous renvoie directement au meilleur de Take my Head, "Cloud in the sky". "Headlights" est sans doute la chanson la plus tourmentée de l’album. Une prédominance des synthés, un peu de batterie par-dessus et la voix de Pollard qui est vraiment parfaite : de l’Archive comme on les aime ! Enfin "Tast of blood" clôt l’album de manière triste, entre guitare sèche et synthés plutôt discrets…avant que les dernières secondes ne permettent à ces derniers de s’exprimer plus gaiement malgré une fin brutale (et prématurément diront certains).

Et au milieu de tous ces morceaux trône "Lights", titre éponyme de l’album. Ce que "Again" (sur YALTSTM) touchait du doigt, ce que "Waste" (Noise) approchait, ce Lights y réussit pleinement. C’est le chef d’œuvre de ce groupe qui mériterait presqu’une chronique à lui tout seul. Pourquoi ? Déjà par la longueur : 18mn29. Mais par la qualité du morceau. C’est du progressif comme on n’en a jamais entendu avec une prédominance de l’électronique sur l’électrique. C’est un voyage auquel nous convie le groupe : un début lent, une accélération progressive pendant plus de huit minutes avant que la voix de Pollard ne se fasse entendre. Le rythme reste alors sensiblement le même pendant plus de 4mn, nous donnant ce qu’Archive fait de mieux. Finalement une nouvelle rupture dans le titre, on a presque l’impression qu’on nous chuchote musique et paroles. Avant de reprendre l’accélération pour terminer finalement sur quelques notes de pianos qui nous permettent d’atterrir en douceur…

Même si Lights ne clôt pas l’album, sa magie l’entoure en globalité. Du coup on a envie de réécouter ces trois premiers morceaux qui sont découverts sous un nouvel angle à la deuxième écoute. Bon c’est sûr qu’ils ne marqueront pas l’histoire du groupe mais ça se tient plus qu’à la première écoute.

Ces 11 morceaux nous prouvent une nouvelle fois qu’Archive a une âme plus forte que la personnalité du chanteur ; ils nous prouvent que le groupe a inventé son propre son - et le réinvente à chaque album. Ils nous prouvent finalement qu’Archive est simplement un des plus grands groupes à l’heure actuelle!

A lire aussi en POP :


RENAISSANCE
Time-line (1983)
Pop eighties et dernier album régulier




JELLYFISH
Bellybutton (1990)
Bouche bée.


Marquez et partagez





 
   CTHN429

 
   SUNTORY TIME

 
   (2 chroniques)



Non disponible


1. Sane
2. Sit Back Down
3. Veins
4. System
5. Fold
6. Lights
7. I Will Fade
8. Headlights
9. Programmed
10. Black
11. Tast Of Blood



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod