Je ré-explique parce que c'est vrai que j'ai été un peu trop vite dans la question, en fait, j'avais entendu qu'un moment donné les Velvet Underground et Frank Zappa (et les Mothers Of Invention), ont été virés de la même maison de disque où ils étaient parce que le directeur avait décidé de faire un genre de "grand nettoyage" en virant tous les artistes un peu underground et rapportant pas assez pour sa boîte (je sais pas laquelle c'est).

Mais j'ai eu ma réponse merci

Je n'ai jamais entendu cette anecdote, je pense surtout que c'est du au fait que Zappa n'a jamais pu sacquer la mode hippie et le business fait autour. Alors, tu penses bien que la sortie de "Sergeant Pepper" et le raffut que ça a fait étaient l'occasion idéale pour lui de se payer leur tête.

Pardon de ne répondre que maintenant, je n'avais pas vu la question... Bernard Denimal est présent sur ce premier album de The Dice sous le pseudonyme Bart Poloch. On l'entend chanter sur "Broken Rules", "It's Your Money I Love", "Walking on Ice", "High Time", et "Funny People".

Je pense que meme si ce n'est pas donné à tous le monde d'être si productif, il s'agit surtout des maisons de disques qui musèlent les artistes.
Il n'y a qu'à voir Prince qui enchaînait les albums à une vitesse hallucinante dans les années 80. Le pire étant le double Sign of the Time de 87 suivi du Black Album et de Lovesexy (88).
La maison de disque avait refusé le projet du black album à l'époque. Je citerais également son triple album de 96 : emancipation.

Il y a aussi dans l'univers de la musique électronique AFX (un des dizaines de pseudos de Richard David James) avec les 11 Analords (cela dit je sais pas s'ils ont tous été écrits et enregistrés en 2005, faudra demander à Saskatchewan).

Le record absolu, à ma connaissance, et dans un genre différent, est quand même Chris Réa avec "Blue Guitars" ensemble de 11 albums. Qui dit mieux ?

Je persiste et signe : qui serait capable d'en faire autant aujourd'hui, tous genres confondus !
En effet, les années 1960-1970 ont été des années fantastiques tant au niveau de la qualité que de la productivité des artistes : Frank Zappa, Pink Floyd (en particulier entre 1969 et 1973), Van Der Graaf Generator, Hawkwind, Deep Purple, Uriah Heep, The Stranglers (entre 1977 et 1982), etc. Ces groupes sortaient, à l'époque, parfois deux albums studio la même année ou enchainaient un album studio et un double album live ! Alors, effectivement, il y a aussi les groupes "intellectuels" du genre Boston et Asia, avec des musiciens très techniques, qui nous sortent un album hyper sophistiqué une année bissextile sur deux (soit dit en passant, j'apprécie beaucoup la musique de ces groupes, ce qui ne m'empêche pas d'apprécier aussi The Clash, The Ramones, Lou Reed, Iron Maiden, etc. ; en fait, quelque soit le genre, certains groupes sont plus créatifs et/ou productif que d'autres).

"Tous styls confondus"
Alors là non attention. Justement c'est là où il y a l'astuce. D'accord les Clash ont beaucoup de talent et d'inspiration pour savoir mettre en boîte un gros nombre de chansons par session d'enregistrement, tout en étant de qualité, soignées, et efficaces. Mais ça reste du punk, c'est simple, peut-être très inspiré (surtout pour Sandinista), mais techniquement simple à jouer et enregistrer.
Par contre pour les groupes à style plus intello de la même époque comme Rush, les débuts du métal progressif avec 5 à 20 minutes la chanson c'est clair qu'ils n'auraient pas su faire un triple album par année ou autant que ce que les Clash sortaient par année.

Durant les années 70 et même jusqu'au début-milieu des années 80, beaucoup de groupes étaient très productifs, sortant au moins un album studio par an. Les maison de disques n'avaient par ailleurs pas encore réussi à imposer aux groupes un laps de temps entre deux albums afin de sortir x singles, permettant ainsi de rentabiliser un album. Quand on voit qu'en à peine quelques années, un groupe comme The Clash réussissait à sortir autant de très bons, voire d'excellents albums : The Clash (1977), Give 'Em Enough Rope (1978), London Calling (1979) - double album ! -, et Sandinista (1980) - triple album ! Qui serait capable d'en faire autant aujourd'hui, tous genres confondus ?

Clash de 1977 à 1982 a toujours composé beaucoup plus de morceaux qu'un album ne pouvait en contenir, d'où une grosse quantité de singles et EPs inédits en 33t. Le groupe composait aussi pas mal sur la route lors de leurs nombreuses tournées, et cette frénésie d'idées amena donc la formation à sortir un double puis un triple album à 1 an d'intervalle.

Tout habitué du groupe aura reconnu Ian Anderson dans le personnage de la couverture. Cette peinture a été conçue spécifiquement pour l'album, par l'américain Burton Silverman, à partir d'une photo du chanteur-flutiste.

Ben, en fait c'est une oeuvre originale conçue pour l'album.

Selon une chronique de Marc YSaye (de Classic 21 une radio Belge très branchée dans ces époques-là), il avait raconté l'anecdote d'un des lives du groupe où il s'était passé ce truc, et qu'en revenant dans les coulisses à la fin du concert, Waters dit à son manager qui était présent ce soir-là, très énervé : "Parfois j'aimerais qu'il y ait un mur entre nous et le public"... et le manager ayant répondu ironiquement "Bah, fais le tiens..."

Un peu trop "romancé" pour être convaincant mais vu leur originalité, et le fait qu'ils étaient, surtout à cette époque là bourrés de fric, ça pourrait tenir...

Comme le dit Ozozo, je ne pense pas qu'on puisse dire que WATERS avait prémédité son coup à l'avance. C'est du pur hasard, et pour moi cette histoire de "Fan/soupe = FAN" est du même acabit que toutes les légendes autour des BEATLES et Cie.

On peut dire ce qu'on veut, mais je ne pense pas que The Wall était déjà dans la tête de WATERS à l'époque de Animals. ême si les thématiques ne sont pas si éloignées ...

Bah, comme le principe le veut, c'est pas parce qu'on a beaucoup de talent dans un truc ou l'autre qu'on est tout beau tout gentil ...

Ceci dit je pense pas que son geste ait été prémédité des mois avant pendant la composition de l'album ... ou peut-être en intro au concept The Wall (mais là aussi ça serait absurde et un peu gros).

Maintenant faut voir le contexte, Animal a été écrit en s'inspirant fortement de "La ferme des animaux" de Georges Orwell traitant sur les riches et les pauvres et les mésententes entres les classes de la même façon que 1984 pour autre chose (fort pessimiste), il y a peut-être un rapport avec ça ...

On pourrait aussi remarquer une filiation avec le "Kozmic Blues" de Janis Joplin sorti en 1969

Il s'agit d'un sample d'ISAAC HAYES (le créateur de la BO de "Shaft") extrait de son album "Black Moses".

Peut-être ici
http://www.atelierphilidor.com/contents/en-uk/p87.html

Bonjour,

Stefano Landi n'étant pas vraiment ce qu'on peut appeler un compositeur connu, je pense qu'il y a de très faibles chances de pouvoir trouver ce genre de partitions sur internet.

Le mieux est de s'adresser à des libraires spécialisés, et le seul que je connaisse est un petit magasin nommé Pugno situé 19, quai Grands Augustin près de la place St Michel à Paris.
Avec une recherche sur les pages jaunes, j'ai réussi à en trouver 8 dans le même arrondissement, il y a une catégorie "édition, vente de partitions de musique" donc le mieux est de commencer par là je pense...
Sinon il y a toujours le courrier des lecteurs de Diapason ou du Monde de la Musique, je suppose.

Ou sur discogs

http://www.discogs.com/sell/list?master_id=219953&ev=mb

A priorie, il n'a pas été réédité en cd donc il reste le vinyl qui est trouvable à partir de 7 euros sur CDANDLP ou à 10 euros sur PRICEMINISTER ... bonne recherche !

Et l'anecdote de "et caetera" : il regardait (Serge Gainsbourg) les paroles de la Marseillaise dans un dictionnaire car il ne connaissait pas les paroles, et un moment il était indiqué "etc", il a trouvé bon (et collant à son style provocateur) de mettre etc aussi.

Composée par Serge Gainsbourg, sur une reprise de la Marseillaise elle-même composée par ce bon vieux Claude Joseph Rouget de Lisle, enregistrée à Kingston (Jamaïque) en 1979 ...

Wikipédia n'est pas ton ennemi, tu peux l'utiliser, tu auras certainement plus de réponses.

Ce qui a fait nettement monter Genesis en Belgique c'est lors de leur tournée après l'album Selling England à Forest National

Les critiques ont été plutôt bonnes, mais si GENESIS était alors plutôt méconnu dans son Angleterre natale, alors que Trespass caracolait en tête des ventes en Belgique, Nursery Cryme faisait un malheur en Italie, 4ème du classement des ventes je crois, avec le Pawn Hearts de Van Der Graaf Generator (1er), le Storia di un Minito de PFM (2ème), le Pictures at an Exhibition de ELP (3ème) et le Islands de King Crimson (5ème), tandis que le Fragile de Yes était 11ème...
Mike Rutherford dira d'ailleurs "L'Italie nous a sauvés".

Mes sources sont l'excellent livre La Boite à Musique de Frédéric Delâge, entièrement consacré à GENESIS et recommandé à tous les fans du groupe.

Je fais ici allusion à Tales From Topographic Oceans de YES, à ce que m'évoque sa musique et sa pochette.

La musique classique, Dieu merci, n'est pas qu'une affaire de codes. Ce n'est pas parce qu'un compositeur, dans un élan d'audace, a renouvelé un style d'écriture pour un style nouveau, inconnu et incompris à son époque, qu'il faut forcément crier au génie. Chaque courant a ses balbutiements avant d'être pleinement exploité. Alors certes, le chroniqueur doit en prendre en compte les avancées, les nouvelles techniques ou manières d'aborder une œuvre, mais il doit en plus la placer dans son contexte, créer un corolaire avec les autres pièces du même compositeur ou du même courant, enfin, il se doit de juger l'interprétation même, rendre compte de la capacité de l'orchestre ou de son chef à retranscrire l'essence de la partition. C'est ce qui fait toute la complexité de l'exercice, un compositeur a écrit une symphonie qui, selon les choix des interprètes, deviendra soit grandiose, soit insipide. A y ajouter la subjectivité du chroniqueur, on obtient un beau foutoir apte à diviser les foules et à soulever les meilleurs débats.

En fait elle est d'autant plus indispensable qu'elle réunit principalement les morceaux non présents sur "Unknown Pleasures" et "Closer". Cette compilation permet donc de compléter l'oeuvre de JD pour tendre vers l'intégrale !

Bien sûr ! Joy Division a beaucoup de pépites plus ou moins connues dans sa discographie, alors il serait dommage de s'en priver ! "Autosuggestion", "Atmosphere", "Komakino" et même leurs anciens morceaux punk-rock sont des merveilles.

Donc oui je confirme, cette compilation est autant indispensable que les deux albums studio et permet de mieux comprendre l'évolution du groupe.
La seule chose regrettable, c'est que l'ordre chronologique des morceaux n'a pas été respecté comme sur l'autre compilation Substance sur New Order. Mais c'est sans doute la seule critique qu'on peut lui faire.

Etrange, je n'ai jamais entendu parlé d'une édition de WYWH avec la photo du foulard comme pochette principale.

La photo du vinyle est logiquement une photo légerement différente de celle du CD, l'homme en feu est plus droit et fait vraiment face à son partenaire. De plus la photo est cadrée au centre du carré plan de la pochette.

Les photos du livret ont, si je ne me trompe pas, été prises en même temps que la poignée de main pyromane, mais je n'ai jamais la photo du voile en couverture. C'est peut être une rareté... j'irai voir sur Discog...

Un lecteur avait déjà posé la question. Regarde dans les réponses plus bas, tu y trouveras sans doute ton bonheur :)

J'ai finalement écouté l'interprétation de Rojdestvenski et elle est également excellente. Elle a l'avantage d'être un peu plus répandue et de ne pas faire partie d'une intégrale. Mais Kondrachine reste un sommet.

Salut,

Le lien de Monsieur N est bon, c'est l'ancienne version CD de cet enregistrement. En fait il y en a deux :

- Première version CD sortie en 1994 par Mélodiya. Pochette jaune, avec le portrait du compositeur. L'enregistrement date de 1966, avec l'orchestre philharmonique de Moscou. Aujourd'hui, on peut trouver ce CD d'occasion entre 15€ et 20€ sur le net (cf. Monsieur N ou rechercher "kondrashin shostakovich 4" sur Amazon).

- Seconde version CD sortie en 2006, deuxième CD de l'intégrale des symphonies de Chostakovitch dirigées par Kondrachine et sortie par Mélodiya. L'enregistrement est le même. Cette intégrale reste un peu chère (entre 70 et 80€ en neuf selon les sites), mais c'est la meilleure actuellement. Rechercher : "Chostakovitch : intégrale des symphonies" sur la plupart des sites de vente en ligne (je crois que le prix le plus avantageux est proposé par la FNAC). Pochette blanche, avec une paire de lunettes rouge en motif.

Enfin, en plus de ces deux versions du même enregistrement il existe un autre enregistrement avec Kondrachine, que je ne possède pas. Références :

- Dmitry Shostakovich, Symphony n°4 in C minor op. 43, Staatskapelle Dresden, Kyrill Kondrashin, Edition Staatskapelle Dresden Vol. 8, 2006. Cet enregistrement a l'avantage d'être un peu moins cher (entre 10 et 15€).

Il existe d'autres interprétations intéressantes, mais qui sont loin d'égaler le génie de Kondrachine. On peut citer celle de Barchaï, de Haitink, voire celle de Jansons (quoique très sage...).

Il paraît que l'interprétation de Gennadi Rojdesvenstki est également excellente, mais je n'ai jamais eu l'occasion de poser une oreille dessus. J'attends avec impatience que Mélodiya se décide à sortir son intégrale des symphonies de Chostakovitch, qui, si elle égale son travail sur les symphonies de Prokofiev et de Glazounov, risque de faire une grosse concurrence aux versions de Kondrachine.

A+

Salut. Je ne sais pas si c'est la même interprétation, mais j'ai trouvé une version avec Kondrachine au xbaguettes.

http://www.priceminister.com/offer/buy/94040/Chostakovitch-Dimitri-Symphonie-No-4-Philh-De-Moscou-CD-Album.html

Je ne sais pas si ça t'ira...

Merci de ton intérêt.

Alors déjà, il faut savoir que dans l'oeuvre de Zorn (bien pire que Zappa en terme de quantité et de désordre), il y a très peu de disques qui sonnent comme Bungle ou Zappa (aucun pour Zappa à ma connaissance)...

Naked City est en effet une porte d'entrée possible, c'est d'ailleurs ce projet de Zorn qui a vraiment influencé Bungle, surtout ce premier album. Les albums solos de Zorn sont très très inégaux, il y a beaucoup de styles très différents, donc ça dépend de ce que tu cherches..

Une bonne idée pourrait etre d'écouter les albums récents comme Six litanies for heliogabalus, Moonchild, the crucible... Patton y chante sur presque tous les morceaux...

Salut, un an plus tard,

Comme les chroniques de Chostakovitch s'entassaient les unes sur les autres dans un désordre insupportable, j'ai décidé de changer le classement chronologique.

Désormais, plus qu'une seule oeuvre par chronique, les chroniques étant classées chronologiquement par date de composition. On trouvera toujours la date d'enregistrement et la référence précise de l'interprétation à la fin de la chronique.

La catégorie studio/live/dvd dépend toujours du format du disque choisi.

C'est plus clair comme ça.

Salut,

Effectivement la répartition des chroniques classiques n'est pas très claire. En fait, pour chaque oeuvre, j'essaye de mettre la date d'enregistrement, où s'il y a plusieurs oeuvres, la date de sortie du disque. Cela tient au fait que la chronique, bien qu'elle traite de l'oeuvre au premier plan, a pour support une interprétation précise. Du coup, sur la page du compositeur, les chroniques sont classées par date d'enregistrement, et non par date de composition (avec une indication d'interprète entre parenthèses).

En ce qui concerne la distinction live/studio, c'est encore une fois une question d'interprétation. Certaines interprétations sont des concerts enregistrés puis sortis en disque (c'est souvent le cas avec Mravinski), d'autres sont des enregistrements "studio", avec l'orchestre seul (comme avec Bernstein).

J'essaye d'indiquer à chaque fois dans les chroniques la date de composition des oeuvres, et de glisser quelques mots sur l'interprétation, mais j'ai bien conscience que la présentation est un peu déroutante si l'on veut suivre pas à pas la carrière du compositeur. Pour cela il faudrait pouvoir classer les chroniques par numéros d'opus ou par dates de composition, mais pour l'instant, ce n'est pas possible.

A+

Saskatchewan

De toute façon le rock progressif est une continuité du psychédélique.Un peu comme le hard rock fut une des suites du blues-rock...

Historiquement parlant, c'est impossible puisque le rock progressif, où le concept qui s'y rattache, est apparu après le rock psychédélique. On considère, bien que cela puisse aisément se discuter, que le courant progressif démarre avec la sortie du premier album de King Crimson en 1969. Le rock psychédélique est quant à lui apparu quelques années plus tôt, entre 1966 et 1967.

Le rock psychédélique est d'ailleurs une des nombreuses influences du rock progressif, et on aurait donc plutôt tendance à dire que ce dernier est sous-genre du rock psychédélique. Néanmoins, le rock progressif est tellement vaste et varié, et ses influences tellement nombreuses, que je préfère que ce soient deux styles à part entière.

On retrouve tout de même quelques groupes qui ont navigué entre progressif et psychédélique. Citons The Nice, Pink Floyd avec ses deux premiers albums, Can, Procol Harum, Traffic... pour ne citer que les plus connus.

Plus ou moins.

En fait, pendant l'été 1937, Chostakovitch a été convoqué par le NKVD (police politique dans les années 30), pour être interrogé sur un prétendu complot contre Staline. Il est questionné une première fois, et apparemment, on lui aurait demandé de dénoncer des « complices » sous peine d'être lui-même arrêté. Il ne le fait pas. Il reçoit une seconde convocation. Mais dans l'intervalle, l'officier du NKVD en charge de son dossier est arrêté et fusillé... donc la procédure tombe à l'eau.

Il faut savoir que c'est aussi à ce moment-là que Staline lance les purges dans l'Armée rouge, qui faisait trop d'ombre à son prestige. Un ami intime de Chostakovitch, le maréchal Toukhatchevski, est fusillé en 1937 (« maréchal » est le plus haut grade de l'armée soviétique jusqu'en 1945). Et en URSS, connaître un inculpé, c'est déjà un motif suffisant pour être inculpé soi-même ! Les gens sont envoyés en Sibérie pour 25 ans, ou pire, fusillés, sur la base d'accusations complètement grotesques et aléatoires : complot contre l'Etat, trotskisme, espionnage en faveur des Japonais, sabotage. Et, comme on le voit avec l’exemple de Chostakovitch, les agents du NKVD eux-mêmes peuvent partager le sort de leurs victimes !

Bref, une atmosphère riante et joyeuse… D’ailleurs, certains membres de la famille de Chostakovitch (ses grands-parents maternels, sa sœur) ont été envoyés en relégation ou dans des camps ; des amis ont été fusillés : Toukhatchevski, le metteur en scène Meyerhold, le musicien Jylaïev… Si Chostakovitch a échappé à la Grande Terreur, alors qu’il avait sans doute l’un des dossiers les plus chargés d’URSS, c’est sans doute parce que Staline lui-même ne l’a pas voulu. Peut-être parce qu’un musicien de cette envergure était trop précieux pour le prestige de l’Union soviétique.

Pour plus de précisions, lire les chapitres XI et XII (pages 199 à 233) de la biographie de Chostakovitch écrite par Krzysztof Meyer (Fayard, 1994).