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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1995 Songs From The Lions ...
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ARENA - Pride (1996)
Par BAKER le 15 Juin 2018          Consultée 2330 fois

Le succès du premier album Songs From The Lions Cage a changé la vie de Clive Nolan et Mick Pointer. S'écoulant à plus de 50.000 exemplaires en un an, ce qui est énorme pour un tel groupe, il a permis au duo de prendre confiance en son projet et de le transformer en véritable groupe pérenne. Pérenne ? Autant qu'un line-up de groupe de néo-prog le puisse : au moment d'entamer son second album, ARENA voit partir son bassiste et son chanteur. Si les 4 cordes ont rapidement trouvé un remplaçant de luxe en la personne de John Jowitt, sûrement un des bassistes les plus doués de Grande-Bretagne, le choix du vocaliste était autrement plus compliqué. Nolan retient Paul Wrightson dont la diction typiquement anglaise correspond à ses desideratas. Mais, plus important encore, allait être la constitution de ce second album : comment ne pas décevoir les fans ?

C'est là que ce Pride divise, et qu'il vous charmera ou vous repoussera selon vos attentes. En effet, inutile de tourner autour du pot : oui, Pride fonctionne sur le modèle de décalcomanie de Songs. On retrouve tout : les 4 segues "Crying..." dont trois instrumentaux avec les mêmes sons, un mélange de chansons épiques de 9 minutes et de single-wannabes de 5, et un pavé final. L'agencement des titres est quasiment le même, jusqu'à la direction artistique : tout est fait pour que l'amateur se retrouve en terrain connu. Sur ce point, certains pourront critiquer le groupe de n'avoir pris aucun risque. Et c'est en grande partie vrai : les gars ont joué la sécurité presqu'à fond. Ce qui ne correspond pas du tout au terme "progressif".

Une fois ce constat digéré, quid du plaisir pur que l'on peut prendre à son écoute ? Sincèrement, si le niveau n'est pas aussi haut que Songs, on peut se laisser emporter et prendre quelques jolies gifles. Notamment avec les deux titres "format peplum". "Empire..." avec son intro mystique, voire flippante, façon La Momie, propose un pont mélodique assez poignant qui tranche avec les couplets curieux et hachés, et si le coup du final sur boucle de solo de guitare est désormais un peu cliché, il marche quand même. Quant à "Fool's Gold", outre son intro d'un kitsch consommé mais devenu fan-favourite, il est propulsé au sommet par un riff central d'anthologie. Et vocalement, c'est l'occasion de découvrir les premiers "Wrightsonisms".

Ah, ceux-là ! Ils vont jalonner cet album... et le suivant. Mais chut ! La diction du chanteur ? Ah oui, elle est anglaise et conforme aux souhaits de Nolan, pas de doute. Ce qui donne parfois du grand-guignol à la limite du comique. FOOLZZZGOLLD, AH AH AH AH AH ! FOUUUUUUUUUUULZ GOLLLLD ! C'est terriblement kitsch... et étrangement contagieux. Bon chanteur mais également performer extravagant, Wrightson donne vie à quelques passages qui pourtant ne devraient pas marcher. Comme ce single d'ouverture "Welcome to the Cage", très ouvertement commercial et putassier, mais rempli de virtuosité gratuite et de peps purement rock. Ou encore "Medusa", rock hard pataud qui veut réessayer, à perte, ce que "Midas Vision" n'avait déjà pas réussi : atteindre le top 40. Ce n'est pas génial. Mais ça se laisse vraiment bien écouter. Et chanter par-dessus, devant son miroir, en en faisant des péta-tonnes.

Les "Crying" sont dans l'ensemble dans la lignée des précédents, eux aussi. On notera juste le VIII qui n'est en réalité qu'une longue intro à "Sirens" mais qui fait l'objet d'un traitement sonore particulièrement réussi, en plus d'une écriture classique très belle. Les voix opératiques synthétiques ont une texture particulière qui file le frisson. Mais il faut surtout ne pas oublier "Crying VII", qui reste encore aujourd'hui un sacré coup de bluff. A l'époque, en découvrant l'album vierge de tout préjugé, je n'y croyais pas. Et pourtant, ils l'ont fait : cette chanson est entièrement a capella. Trois minutes avec juste un chanteur, pas de contrechant, pas de guitare, pas de bruitages, RIEN. Et ça MARCHE. Le statement est clair : bonjour, on est ARENA, on met l'accent sur les mélodies, on sait écrire de vraies chansons, tiens mange ça mon petit, fais gaffe ça coule du nez tu vas tâcher ton Petit Bateau.

Le copier/coller du format de l'album précédent est donc à la fois un acte de lâcheté, car sans prise de risque (à part "Crying VII"), et un cran de sûreté pour éviter les dérapages. Dommage donc que "Sirens", qui clôt l'album, veuille à tout prix être le nouveau "Salomon", à tous les niveaux. Ca marche parfois : la première explosion mélodique, après une intro ambiancée mais trop longue, est magnifique. Et le solo blues, un peu CLAPTONien, de la partie centrale file le frisson. Pour en avoir parlé directement avec lui, je sais que Keith More met l'accent sur la tonalité, base de tout son de guitare et qu'il choit particulièrement ; sur ce solo bien plus au feeling que "prog by the numbers" il fait preuve d'un talent insolent.

Un talent qui hélas ne sera plus mis à contribution. Peu après ce second album, Keith, pour des raisons tout à fait compréhensibles, quittera le navire ARENA, et Clive Nolan devra se résoudre à un nouveau changement de line-up. Il en profitera pour étendre aussi le vocabulaire du groupe ; et c'est aussi important que regrettable. Car c'est paradoxal, mais si Pride a pour défaut principal de se reposer sur une formule préexistante, icelle ne sera plus jamais réutilisée. Il serait d'ailleurs très intéressant de voir ARENA de nos jours (2018) tenter dans le futur de refaire un album reprenant les mêmes codes. En attendant, Pride est-il un bon album ? Il est en tout cas une façon très agréable de passer le temps, et ça, ce n'est pas forcément donné à tout le monde.

Note finale : 3,5/5

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- Paul Wrighston (chant)
- Clive Nolan (claviers, choeurs)
- Mick Pointer (batterie, choeurs)
- Keith More (guitare, choeurs)
- John Jowitt (basse, choeurs)


1. Welcome To The Cage
2. Crying For Help V
3. Empire Of A Thousand Days
4. Crying For Help Vi
5. Medusa
6. Crying For Help Vii
7. Fool's Gold
8. Crying For Help Viii
9. Sirens



             



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