De n'importe quelle brailleuse issue de n'importe quel casting pourri mais bourré d'inconcevables moyens financiers, il est recommandé, surtout si la brailleuse en question est passée par l'incontournable étape d'un jeu télévisé 2.0, de dire du bien, le plus grand Bien. Elles sont des Reines, des Impératrices, des Déesses inaccessibles - et inaccessibles tout en premier lieu pour le pauvre branleur de fan de base.

Mais Nico, de son vrai nom Christa Päffgen, n'a pas eu droit à tous ces grandiloquents superlatifs. D'elle, il est permis de dire que c'était une toxicomane, une pseudo-chanteuse, une catin voire pire encore : une mère indigne (c.f. la très triste, atroce affaire Christian Aaron Boulougne). Toute la mauvaise conscience d'une société totalement pourrie par les médicaments, la propagande américaine et la bio-junk-food se lâche sur cette pauvre Allemande.

Peu importe ; tout ici est dit avec classe, solennité et bien sûr avec cette toute petite patte de mouche érotique. Ce disque si pourpre, si étranger à la stupide bestialité de son époque, devrait, dans l'impossible idéal, être un absolu classique, un incontournable bien mis en avant au lieu d'être un objet de curiosité perdu dans la masse inhumaine des productions sous-humaines.

Mention spéciale à "Das Lied Der Deustchen" - jamais un hymne national n'aura été aussi intensément transcendé. C'est d'ailleurs ce titre qui à la fois sublime et résume le mieux cet obscur diamant pas vraiment féministe mais parfaitement, magnifiquement Féminin.