Recherche avancée       Liste groupes



      
AVANT-GARDE  |  STUDIO

Commentaires (3)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Membre : John Cale , The Velvet Underground

NICO - The End... (1974)
Par DERWIJES le 30 Janvier 2020          Consultée 1414 fois

Sa relation avec le cinéaste français Philippe GARREL dans les années 70 permet à NICO de se stabiliser. Stable est un grand mot pour elle, surtout dans la description que donnent leurs amis de cette relation, entre Garrel qui est un extra-sensible se bloquant facilement et Nico un tyran qui ne supporte pas qu’on la contredise sur le moindre point.
Les deux alternant malgré tout entre Paris et Londres, Nico jouant dans les films de Garrel. Des années après son apparition dans La Dolce Vita elle renoue avec le cinéma mais n’oublie pas la musique : Si les ventes de ses albums ne décollent toujours pas, sa collaboration avec John CALE lui permet d’attirer la curiosité de quelques particuliers amateurs d’avant-garde qui lui permettent de donner des concerts régulièrement.

Malgré sa popularité underground, sa réputation difficile retient les maisons de disque de la signer. Il faudra toute l’influence de John CALE et surtout celle de Brian ENO pour la faire entrer chez le label Islands, le premier label indépendant de Grande-Bretagne qui signa ROXY MUSIC et KING CRIMSON, pour qu’elle puisse revenir en studio. Si quatre ans séparent The End… de Desertshore, cet album est considéré comme la conclusion d’une trilogie amorcée par The Marble Index. Ce n’est pas sans fondement si l’on prend en compte le changement de style radical depuis Chelsea Girl et l’aspect plus accessible que prendra sa musique à partir de Drama of Exile en 1981.
Là où The Marble Index était gothique, Desertshore plus psychédélique, The End… se révèle le plus avant-gardiste des trois. Le triumvirat NICO, John CAlE et Brian ENO laisse rêveur mais ne laisse pas la place à la facilité. Certains passages de l’album, et plus particulièrement "Valley of the Kings" et "We’ve Got the Gold" sont presque bruitistes plutôt que minimalistes.

The End… est un album marqué par le deuil, celui de Jim MORRISON. Des nombreuses pertes que la chanteuse a connu dans sa vie celle-ci est peut-être la plus tragique, le chanteur des DOORS étant à la fois son ex-amant, l’un de ses meilleurs amis, son mentor et son âme sœur. Plutôt que sa présence c’est l’absence de Morrison qui hante cet album : "You Forget to Answer" est la tentative de NICO de s’exprimer sur cette journée où elle tenta de le joindre par téléphone avant d’apprendre peu de temps après qu’il venait de décéder.

Les textes portent son influence, reprenant ses inspirations Romantiques et son côté abscons ("We’ve Got the Gold"), NICO y ajoutant une dose d’influence teutonique wagnérienne ("Valley of the Kings"). La reprise de "The End" est aussi éloignée que possible de la chaleur psychédélique de l’originale. L’orgue de Ray MANZAREK est remplacé par un piano aussi froid que possible, l’instrumentation, gardée à son strict minimum, se tourne vers le bruitiste. NICO devient un spectre errant sans but, une sorte de banshee perdue dans le brouillard. Même après plusieurs écoutes cette version reste l’un de ses morceaux les plus difficiles et demeure presque une torture à écouter si l’on n’adhère pas à l’ambiance.

The End… est aussi connu pour le scandale qui l’a marqué, qui commence avec la reprise de l’hymne allemand "Das Lied Der Deutschen". Pour rappel, cet hymne a été abandonné par l’Allemagne à la fin de la Seconde Guerre Mondiale après son utilisation nauséabonde par les nazis, et n’a été réhabilité qu’en 2009. Lorsque Nico la joue pour la première en concert à Berlin, le public s’indigna et quitta la salle… En 1974 c’est encore un tabou de la jouer. Quel que soit la raison pour laquelle NICO a choisi de la faire figurer sur l’album ça en reste son seul point faible. L’inclusion du morceau en post-scriptum du disque après le funèbre "The End" casse quelque peu le rythme.

Moins minimaliste mais plus bruitiste dans son ensemble que The Marble Index et Desertshore, The End… est peut-être le plus hermétique des trois à écouter. Il demeure néanmoins une expérience fascinante.

A lire aussi en MUSIQUE CONTEMPORAINE par DERWIJES :


NICO
The Marble Index (1968)
Le vœu des ténèbres




Jeremy SOULE
The Elder Scrolls V: Skyrim (2011)
Dovahkiin !


Marquez et partagez





 
   DERWIJES

 
   CORNELIUS

 
   (2 chroniques)



- Nico (chant, harmonium)
- John Cale (basse, xylophone, guitare, synthétiseurs, orgue, t)
- Brian Eno (synthétiseurs)
- Phil Manzarena (guitare électrique)
- Vicki Wood, Annagh Wood (choeurs)


1. It Has Not Taken Long
2. Secret Side
3. You Forget To Answer
4. Innocent And Vain
5. Valley Of The Kings
6. We've Got The Gold
7. The End
8. Das Lied Der Deutschland



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod