Tout et son contraire. Que faire après un disque aussi festif et viril que Fire dances ? Réponse, quelque chose de plus romantique. Ça fait déjà bizarre de dire ça quand on connaît les quatre premiers albums de Killing Joke, et pourtant, à ce stade, ce n'était pas une mauvaise idée. C'est que tout est relatif quand même. Ça me sidère toujours d'en entendre se plaindre qu'ils se sont vendus, qu'ils ont troqué toute leur agression contre des synthés et autres bêtises du même genre. Night Time, ça reste nettement du KJ, dans leur registre le plus doux qu'on puisse admettre mais quand même clairement dans les limites. En plus, du synthé, il y en a toujours eu, Coleman n'a jamais été fermé aux instruments électroniques, certes plus souvent en mode industriel, mais pas exclusivement.

Allez quoi, la chanson-titre ouvre l'album avec un beau larsen et je les cherche toujours, les synthés romantiques là-dessus. Ce sont surtout « Darkness before dawn », « Multitudes » et le fameux tube « Love like blood » qui cultivent cette ambiance mais même là, la rythmique est sacrément marquée. Les autres plages sont à mon sens normales pour eux, et certainement meilleures que la plupart du contenu de Revelations. La chanson-titre, « Kings and queens » et « Eighties » sont à mon avis parmi les plus mémorables de KJ. Le côté commercial, je le cherche encore... à mon avis, ceux qui ont essayé l'album, parce qu'ils avaient aimé « Love like blood » mais sans connaître le groupe auparavant, ont été surpris voire rebutés par l'agressivité moyenne de la musique. Réhabilitons Night Time, par pitié, ce disque termine un chapitre plus qu'il n'en commence un, il est pour moi indissociable des quatre premiers opus.