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POST-PUNK  |  STUDIO

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1980 Killing Joke
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1985 Night Time
1994 Pandemonium
1996 Democracy
2003 Killing Joke 2003
2006 Hosannas From The Bas...
2015 Pylon
 

- Style : Alaric
- Membre : Jaz Coleman
- Style + Membre : Ministry, Prong
 

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KILLING JOKE - Absolute Dissent (2010)
Par STREETCLEANER le 18 Octobre 2010          Consultée 7838 fois

Il devait s'appeler XIII: Feast Of Fools, finalement le dernier album de KILLING JOKE (le groupe se réunit pour la première fois sur le line-up originel depuis 1982 !) sort sous le nom de Absolute Dissent ce 4 octobre 2010, avec quelques mois de retard par rapport à ce qui était prévu initialement. Le récent EP In Excelsis, dont il reprend trois titres, l'avait suggéré : le groupe ne semblait pas vouloir aller plus loin en termes d'agressivité et de gros son, et c'est donc sans surprise qu'Absolute Dissent voit le groupe revenir quelque peu vers les sonorités d'antan mais aussi vers ses premières années post-punk et new-wave. En fait, c'est un peu plus compliqué que cela. Comme souvent avec KILLING JOKE j'ai envie de dire. Il n'y a pas précisément une période particulièrement identifiable en terme d'inspiration mais plutôt plusieurs. Jaz et sa bande piochent un peu partout dans tout ce qu'ils ont pu faire précédemment pour en faire des assemblages et Absolute Dissent va porter indéniablement l'empreinte de la diversité mais aussi d'une certaine nostalgie car maints titres nous renverront dans le passé, c'était il y a 25 ans (voire 30 ans), au début/milieu des années 80. Mais revenir vers le passé ne signifie pas pour le combo anglais refaire la même chose. On se souvient d'avant mais cette nouvelle oeuvre qui reste bien trempée dans le riff mordant, la mélodie et l'intuition du refrain catchy ou revendicateur, possède sa propre personnalité. Absolute Dissent n'est pas le clone d'un ancêtre précisément identifié, loin de là...

Alors KILLING JOKE s'assagit-il ? En partie oui, c'est indiscutable, le groupe modère le propos, s'inspire parfois de superbes et mélodieuses lignes de chant de l'album Brighter Than A Thousand Suns ("The Raven King" (1), "Honour The Fire", "European Super State"), et se rend musicalement plus accessible et dansant. L'excellent "European Super State" plonge ses racines directement dans la période plus new-wave des 80's. Le combo retente-t-il un coup à la « Love Like Blood » pour ce single ? Je ne sais pas mais en tout cas l'esprit de Night Time flotte indéniablement ici : chant clair sous réverb’, guitare de Geordie qui s’efface perceptiblement, électro qui sent les night clubs et basses qui flirtent sur la frontière « dance/techno/ebm », refrain catchy et mélodieux, les lumières diminuent progressivement, les boules à facettes s'illuminent, les clubbers envahissent la piste, ce titre ne fera pas mentir Jaz qui voit d'abord dans KILLING JOKE un groupe de « dance music ». "European Super State" ou le morceau qui, par excellence, empêchera les metalleux pur jus de comprendre définitivement KILLING JOKE et d’y adhérer… Et puis ceux qui aiment les senteurs new-wave seront également gâtés avec quelques zestes disséminés sur les très bons « In Excelsis » (qui voit Killing Joke ressortir ses synthés des années 80 pour l’occasion), « The Great Cull », et surtout « The Raven King », qui montrent que nos anglais sont toujours capables de composer des chansons percutantes (ce sacré refrain hurlé et catchy de « The Great Cull » !) tout en y incluant des passages plus calmes et aux mélodies de toute beauté qui nous laisseront tels des grands enfants en train de savourer de délicieuses sucreries Candy du passé (« The Raven King », « Honour The Fire »). De manière générale, Coleman nous donne l’impression de mettre un peu la pédale douce sur ses hurlements rageurs au profit d’un chant plus posé et clair. Et d’ailleurs l’album se clôt de manière assez soft avec le dubby « Ghosts Of Ladbroke Grove » (Ladbroke Grove étant un quartier londonien)…

Alors c’est ça en fait, KILLING JOKE nous refourgue un nouveau Night Time ou un nouveau Brighter... juste survitaminé ou bien burné ? Oh que non ! Car en face on retrouve aussi du lourd et de l’agressif : je pense notamment à la tuerie qu'est "Depthcharge" qui, quant à elle, plonge directement dans la crasse et la noirceur du début des années 80 et drague le rageur Extremities de 1990 : son plus caverneux et raw malgré une production déjà bien rêche à la base, riff méchamment incisif qui nous possède littéralement et nous ordonne de bouger, grosse basse groovy, mais ici l'énergie punk-metal et revendicatrice développée est purement terrifiante, Jaz éructe quelques cris hargneux ou inquiétants et siffle, les poings se lèvent pendant que nous hurlons nous aussi comme des déments "depthcharge!", la boule à facettes tombe en explosant, le mobilier vole en éclats, un vaste mouvement de pogo sauvage et violent se répand telle une vague dans la salle, Ferguson nous offre en plein milieu un beau moment de batterie survoltée... sans doute le meilleur morceau de cet album, génial d’efficacité, jouissif en tout cas ! Combien de groupes avec autant de bouteille arrivent encore à composer des telles bombes ? Allez je vous laisse le temps de chercher car il ne doit pas y en avoir pléthore… « Fresh Fever From The Skies » pour sa part lorgne clairement du côté de l’album de 2003 (Killing Joke) et voit Ferguson s’inspirer de la batterie aux martèlements industrieux de Dave GROHL. C’est bien bon et « percussif » dira-t-on (ne cherchez pas, ce mot n'existe pas). Le groupe ralentit le tempo sur « This World Hell » pour gagner plus en lourdeur sur ce titre au riff trempé dans l’acier et dont le refrain se reprend comme un hymne, avec facilité. « This World Hell » parlons-en justement, est l’occasion de revenir un peu sur les textes. En 1994, Jaz comparait notre planète à un pandémonium. Et visiblement il ne change pas d’avis, notre monde est toujours synonyme d’enfer et de corruption. Mais ici les préoccupations sont dans l’ensemble plus d’ordre écologique ("Absolute Dissent", "The Great Cull", de surpopulation et de problèmes de ressources "Endgame"...) comme le rappelle également l’artwork intérieur du CD représentant un arbre desséché alors qu’il était auparavant verdoyant. Notre terre se meure… mais pas KILLING JOKE !

Vous comprendrez que je suis particulièrement enthousiaste de cette nouvelle offrande. Seul le morceau « Here Comes The Singularity » s'avère être plus moyen. Pourtant avec un album de plus de 62 minutes le groupe aurait pu largement s’en dispenser… En revanche, si le titre d’ouverture « Absolute Dissent » n’est pas le meilleur de l’album, celui-ci se laissera peu à peu apprivoiser et possède plutôt un bon riff en vérité. Un titre sympathique donc qui ne doit pas être négligé même s’il ne s’agit pas d’une composition de premier plan.

Avec Absolute Dissent, KILLING JOKE se retourne donc vers son passé tout en continuant à aller de l’avant. Absolute Dissent n’est certes pas le meilleur album que Jaz nous promettait. Il n'en reste pas moins excellent. Absolute Dissent demeure sacrément énergique même si dans l'ensemble il calme un peu le jeu, et le groupe continue son travail d’alchimiste en nous assénant d’une nouvelle collection de riffs solides, de jolies mélodies qui vous attrapent l’oreille avec facilité ou de refrains qui se hurlent avec bonheur. KILLING JOKE de nouveau mélodieux, de nouveau new-wave (un peu), de nouveau night club et dansant, encore post-punk, metallisant et industrieux, toujours rageur et libre. KILLING JOKE fait ce qu’il veut… pleinement vivant et en belle forme !

(1) hommage à Paul Raven, l'ex célèbre bassiste du groupe (de 1982 à 2006), et décédé en 2007

La grosse mandale punk-metal que tu prends dans ta gueule : Depthcharge
Le hit pour “clubbers” : European Super State
Les titres plus new-wave : The Raven King, Honour The Fire, European Super State
Le titre un peu décevant : Here Comes The Singularity

PS :

L'album est également disponible en Deluxe Version 2CD. Le second CD (non chroniqué actuellement) a la bonne idée de regrouper des covers (déjà célèbres pour la plupart) de Killing Joke par divers groupes. On y trouvera notamment le fameux "The Wait" repris par Metallica dans son Garage Inc. et "Millenium" repris par Fear Factory dans son album Transgression.

Le second CD comprend les morceaux suivants :

The Wait - Metallica
Europe - Amen
Primitive - Helmet
Pssyche - Econoline Crush
Love Like Blood - Dead By April
Democracy (NIN Remix) - Killing Joke
Wardance - Mad Capsule Markets
Pssyche - Nouvelle Vague
Millennium - Fear Factory
Requiem - Foo Fighters
Pandemuumio/Pandemonium - Kotiteollisuus

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- Jaz Coleman (chant)
- Youth (basse)
- Geordie Walker (guitares)
- Paul Ferguson (batterie)
- Participation Mentionnée Séparément :
- Reza Udhin (claviers)


1. Absolute Dissent
2. The Great Cull
3. Fresh Fever From The Skies
4. In Excelsis
5. European Super State
6. This World Hell
7. Endgame
8. The Raven King
9. Honour The Fire
10. Depthcharge
11. Here Comes The Singularity
12. Ghosts Of Ladbroke Grove



             



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