A première vue, The Mix est soit une bonne blague, soit un gros foutage de gueule, selon l'humeur. Attendre pendant cinq ans un successeur au sympathique Electric Café est une chose, mais se retrouver avec un remix de certains des meilleurs morceaux de KRAFTWERK en est une autre. Avec une telle stratégie, on peut comprendre le départ de Karl Bartos, sans doute lassé par un certain immobilisme. The Mix, parti comme ça, pue à des lieues à la ronde.

Dans les faits, même s'il ne vaut clairement pas d'être aussi bien aimé que les albums de l'âge d'or, n'est pas si mauvais. La relecture techno des morceaux choisis ne fait pas mouche à tous les coups, mais lorsqu'elle est bien exécutée, rend des choses vraiment pas mauvaises. Dès le premier d'entre eux, de belles promesses nous tendent les bras. "The Robots" se pare en effet d'un beat efficace et d'une ligne de basse discrète mais marquante. Computer Love troque un minimalisme répétitif contre une énergie musicale rythmée et entrainante, et l'enchainement "Trans Europe Express"-"Abzug"-"Metal on Metal" est clairement le sommet de l'album.
Et à côté on a les ratés. La doublette "Pocket Calculator"-"Dentaku" amuse mais n'est pas transcendante, et Home Computer est trop sec et pas assez concis. Mais le plus gros problème, c'est "Radioactivity". Que l'on soit pour ou contre le nucléaire ne change rien au fait que l'auto-récupération idéologique est navrante. C'est dommage, et ce d'autant plus que le morceau en lui-même n'est pas fondamentalement mauvais.

Pour un grand fan de KRAFTWERK, The Mix est un très bon album, qui mérite l'attention. Un peu de lucidité ne fait pas de mal, et il faut reconnaître que sans être un disque franchement moche, il n'est pas essentiel pour un sou.

Note réelle : 2,5/5