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Klaus SCHULZE - Das Wagner Desaster (1994)
Par WALTERSMOKE le 15 Juillet 2013          Consultée 3904 fois

Alors que l'année 1994 est sur le point de s'achever, voilà que Klaus SCHULZE sort encore un album, déjà le quatrième en une année (cinq en comptant Trancelation de WAHNFRIED) ! Cette fois, cependant, il s'agit d'un travail bien plus récent (c'est relatif), un live enregistré quelques mois plus tôt. De plus, il montre bien que le MIDI n'était pas la meilleure musique jouée par K.S, rien de plus. Il faut donc remonter à l'affreux Totentag pour trouver le chant du cygne de cette période. L'album dont il est question ici s'appelle Das Wagner Desaster, ce qui devrait éveiller l'attention. En effet, c'est la première fois depuis Timewind (en excluant le side-project RICHARD WAHNFRIED) que K.S fait référence à son idole musicale. Au moins ne s'est-il pas comporté en groupie.

Das Wagner Desaster qui ferme le début des années 90 est également son meilleur album de 1994, le plus intéressant résidant dans sa structure. Lorsqu'on regarde la setlist, il paraît curieux de noter que les trois morceaux présents sur le premier CD ont sensiblement la même durée que ceux présents sur le deuxième, et pour cause : ce sont plus ou moins les mêmes. Ca sent l'arnaque, n'est-ce pas ? Das Wagner Desaster est une compilation de deux concerts, l'un donné à Paris et l'autre à Rome. N'oublions pas en effet que dans les années 90, il est désormais plus facile de jouer de la musique électronique en concert. Mais il faut également noter que je n'ai pas dit « totalement les mêmes concerts ». Chacun a été mixé en studio de manière différente, de manière à les différencier quelque peu. Ainsi, sur le CD 1 (Paris), on retrouve le Wild Mix, tandis que sur le CD 2, c'est le Soft Mix qui attend l'auditeur.

Alors, quid des deux mix est le meilleur ? Ni l'un ni l'autre, les deux se valent aisément. De manière globale, ils peuvent être décrits de la même manière. Ainsi, "Wagner" et "Liebe" sont deux facettes d'un morceau qui mêle avec génie des samples de chanteurs d'opéra et une musique électronique forte et captivante. Les séquences de folie et les riffs, oserais-je dire, s'enchaînent et participent à un caractère des plus épiques. "Wagner" se montre cependant légèrement plus intéressant car plus hargneux. Cela dit, il faut vraiment écouter attentivement les deux morceaux pour s'en rendre compte.
Les deux autres jumeaux, "Nietzsche" et "Haß", sont encore plus semblables. La musique s'y fait moins dynamique, mais ce que "Nietzsche" perd en puissance, il le gagne en force ambient. Il ne faut cependant pas se voiler la face, la partie centrale laisse à désirer, des bâillements ne sont pas à exclure. La dernière section ouverte par des cordes bien dramatiques est plus enthousiasmante. En ce qui concerne les différences entre les deux morceaux, courage pour les trouver.
Quant aux encore respectifs, ils sont en revanche bien différents l'un de l'autre. Sur le premier CD (Wild Mix, donc), c'est un croisement audacieux entre la techno et le classique, "Entfremdung", qui conclut le concert. Les fausses flûtes qui parcourent le morceau sont fantastiques, bien qu'elles sonnent de manière superficielle. La conclusion du concert à Rome, "Versöhnung", est bien plus calme malgré un petit rythme donnant du relief à l'ensemble. Les ambiances sont ici au premier plan, avec une flûte qui tient le rôle principal en quelque sorte. Un bon final, en vérité.

Das Wagner Desaster est non seulement un projet audacieux et original, mais se pose également en belle réussite de la part de Klaus SCHULZE. Le retour à une musique numérique sans sons MIDI est on ne peut plus gagnant. Pouvoir apprécier deux versions d'une même heure est une riche idée d'autant plus que, de manière générale, la musique de K.S ne se prête guère à une réinterprétation facile, contrairement à des formations rock. Bien joué – dans tous les sens du terme.

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- Klaus Schulze (tout)


1. Wagner (wild Mix)
2. Nietzsche (wild Mix)
3. Entfremdung (wild Mix, Encore Paris)

1. Liebe (soft Mix)
2. Haß (soft Mix)
3. Versöhnung (soft Mix, Encore Rome)



             



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