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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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KRAFTWERK - Computerwelt (1981)
Par SASKATCHEWAN le 26 Août 2013          Consultée 5628 fois

Trois années séparent Die Mensch-Maschine et Computerwelt, le temps pour KRAFWTERK de se remettre à jour. A la fin des années 70 et au début des années 80, la musique électronique se démocratise de plus en plus et les synthés Casio fleurissent sous les sapins de Noël. Le quatuor allemand, lui, pressent que son Kling-Klang ne sera bientôt plus une exception. Du studio personnel de KRAFTWERK au home studio accessible à tous, il n’y qu’un pas que la révolution informatique va permettre de franchir.

Comme sur les albums précédents, l’attitude de KRAFWTERK face à ce nouveau bond technologique est ambivalente. Derrière la glorification ingénue et les discours sur l’amitié entre les hommes et les robots, on devine une inquiétude instinctive face au progrès. Déjà en 1981, les paroles de "Computerwelt" envisagent l’informatique comme technologie de contrôle, tandis que "Computer Leibe" prédit la solitude des hommes face à leurs machines. Evidemment, tout cela est trop grave pour du KRAFTWERK, le groupe qui cache ses facéties derrière des mannequins en costume-cravate. "Taschenrechner" se charge de détendre l’atmosphère avec son slogan débile : Ich bin der Muzikant mit Taschenrechner in der Hand (Je suis le musicien avec une calculette dans la main).

Si beaucoup de morceaux de KRAFTWERK sont devenus kitsch avec le temps, c’est paradoxalement leurs albums les plus récents que les sonorités sont les plus désuètes. Le trio Computerwelt/Electric Café/The Mix présente à lui seul plus d’effets datés que tous les albums précédents réunis, avec une apothéose de mauvais goût sur The Mix. Le groupe allemand perd son inventivité en même temps que son inspiration, comme en témoignent les arrangements plastiques d’un "Computerwelt" ou d’un "Nummern". On retrouve les synthés pouet-pouet chers au YELLOW MAGIC ORCHESTRA, le groupe japonais qui a réussi à inventer la musique de borne d’arcade avant les bornes d’arcade.

Heureusement, Computerwelt ne se résume pas à sa première face. "Computer Liebe", "Heimcomputer" et "It’s More Fun to Compute" sont d’un autre niveau que les quatre morceaux précédents. On y entrevoit déjà les ingrédients qui feront le succès de la techno de Detroit quelques années plus tard. Les trois pères fondateurs du genre*¹ ont d’ailleurs avoué avoir été bercés à la musique électronique allemande. Sur "Heimcomputer", Hütter et Schneider effectuent un bref retour aux expérimentations de Radioaktivität, avec une esthétique sombre qui tranche avec les bip-bip criards de "Taschenrechner". "It’s Mor Fun to Compute" est dans la même veine ; les boucles synthétiques ont quelque chose de sinistre qui rappelle les passages les plus sombres de Trans Europa Express. Au contraire "Computer Leibe", avec sa mélodie d’une simplicité diabolique et son chant d’une fausseté attachante, ravira les amateurs de 'tubes' à la KRAFTWERK.

Techno avant l’heure, prophétique, idéaliste, daté, Computerwelt est tout cela à la fois. Ce n’est sûrement pas l’album le plus abouti de KRAFTWERK, mais celui où il pousse son concept le plus loin en essayant de mettre en musique les implications d’une innovation majeure : l’ordinateur. Après la tournée mondiale Computer World, KRAFTWERK a beaucoup de mal à se remettre à la page et à suivre l’évolution de la musique électronique aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Pas grave, il lui reste le vélo.

*¹ Note : Derrick MAY, Juan ATKINS, Kevin SAUNDERSON, on récite sa trinité en tenant son vinyle d’Acid Tracks près du cœur, et on court s’acheter les rééditions de MODEL 500 et de Derrick MAY sorties chez R&S Records.

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   (2 chroniques)



- Ralf Hütter (chant, arrangements électroniques)
- Florian Schneider-esleben (chant, arrangements électroniques)
- Karl Bartos (percussions électroniques)
- Wolfgang Flür (percussions électroniques)


1. Computerwelt
2. Taschenrechner
3. Nummern
4. Computerwelt 2
5. Computer Leibe
6. Heimcomputer
7. It's More Fun To Compute



             



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