C'est la tête encore lourde que Miley s'éveilla vers 14h dans sa luxueuse demeure de Floride, un beau jour de novembre 2011...
Entre les vapeurs glauques du vomi qui jonchait le sol de sa chambre, les cadavres de bouteilles de vodka vides et les corps nus d'étalons mexicains qui dormaient encore à poings fermés sur un carrelage toujours humide, Miley déambula bien maladroitement et se dirigea vers le mini bar de sa cuisine. Quelques verres de gin plus tard, le téléphone sonna, Miley décrocha. Son producteur était au bout du fil.

"Bon Hannah... pardon Miley, ça a été ta petite fête d'anniversaire entre amis ? Ca fait quoi d'avoir 18 ans et d'être une grande fille maintenant ?"

(bruit de vomi)

Pour l'ancienne pop star politiquement correcte made in Disney, la gueule de bois post-Hannah Montana fût plus que douloureuse, et les risques de mort médiatique de plus en plus inquiétants. L'entrée dans l'âge adulte de notre amie Miley se devait donc d'être spectaculaire et foncièrement dégoûtante.
En 2013, c'est donc une Miley CYRUS entièrement reprogrammée de la tête au cul qui accouche de l'un des plus beaux buzz médiatiques de la pop music contemporaine. Un buzz largement immérité car l'album Bangerz est loin d'être un chef d'oeuvre, mais il faut admettre que tout le foin médiatique autour de sa sortie peut fasciner autant qu'il peut révulser. Les mèmes désopilants suscités sur Internet par la performance provocatrice de Miley lors des MTV Video Music Awards en août 2013 en compagnie de Robin Thicke suffisent à le prouver...

Ne le cachons pas, Bangerz est à l'image de sa kitschissime pochette inspirée par les pires visuels pop des années 1980 : un bon gros foutoir putassier, qui sent violemment le sperme et l'alcool, ambiance coke, champagne et sodomie. Un disque qui se situe dans la droite lignée de tout ce que le r'n'b commercial a pondu de plus bassement commercial ces 15 dernières années, l'influence pop trash en plus.

Pourtant, Bangerz n'est pas réellement un "mauvais" album. Non, on pourrait même le trouver relativement bon. Allez, même, osons dire qu'il est plutôt bon. La cause ? De véritables trouvailles en termes de production, qui rendent certains titres franchement sympas à écouter. De la pop efficace et sexy, trash et foncièrement cracra dans l'univers que Miley nous dépeint mais pas mauvaise pour un sou.
Las ! Car cet album aurait pu être largement meilleur s'il avait été mieux écrit. Du remplissage inutile, oui il y en a, et pas qu'un peu. Plusieurs titres ainsi trop ancrés dans un style de r'n'b/electro beaucoup trop convenu, sans réelle prise de risque. La finesse de certaines trouvailles évoquées plus haut ne suffit malheureusement pas à faire décoller totalement l'album, et au bout de quelques écoutes, l'intérêt primordial s'estompe.

Mais avec Bangerz, Miley CYRUS nous étonne quand même et nous divertit agréablement à défaut de nous délivrer une performance pop de calibre intergalactique. Un album qui ne méritait donc pas un tel buzz, mais qui peut s'apprécier au hasard d'une écoute, le temps d'une soirée entre amis, sans prise de tête...

Titres intéressants : "SMS (Bangerz)", "Love Money Party", "Drive", "FU", "Do My Thang"...

Note réelle : 2,5/5