Breakout, deuxième album de Miley CYRUS alors âgée de 16 ans, mais surtout son premier projet qui n’est pas directement lié au personnage d’Hannah Montana qu’elle incarne toujours à cette période. Le disque sort durant l’été 2008 chez Hollywood Records, groupe Walt Disney qui cherche à capitaliser le contenu plus mature de ses poulains. L’Américaine continue de s’établir avec ce disque pop-rock comme une artiste à part entière, même si on sent bien que Mickey Mouse n’est jamais bien loin pour éviter un contraste qui choquerait l’Amérique puritaine (pour rappel, Britney SPEARS vient de se raser le crâne et la grosse souris préférerait que l’émancipation de Miley ne fasse pas ce genre de gros titres).

Le beat est déjà rapide et soutenu par les guitares électriques sur le premier titre, "Breakout", comme sur le single "7 Things" aux influences un peu punk, ou avec les riffs rock de "Wake Up America" où la chanteuse exprime ses préoccupations liées à l’environnement. Assez vite, Miley s’essaie à la reprise (un exercice qu’elle aime toujours et accomplit toujours bien) sur le classique "Girls Just Wanna Have Fun" de Cindy LAUPER mais dans une version plus rock avec des violons presque poignardants.

Il y a ensuite un certain nombre de ballades, au piano comme "These Four Walls" ou minimaliste, cool et planante dans "Bottom Of The Ocean", parfois plus rock avec un tempo plus énergique, par exemple dans "The Driveway" ou "Full Circle". "Simple Song" est une piste mélodieuse qui apporte un peu de contraste à l’album, tout comme le remix de "See You Again" par l’équipe de production Rock Mafia dans une version dance, voire techno.

Le single électro-pop "Fly On The Wall" est pour moi la piste du disque à ne pas manquer, bourrée de guitares électriques, où Miley - tout en voix puissante et attitude - parle de son rapport aux paparazzi sur un refrain entraînant ; équation parfaite pour un succès commercial garanti. La dernière chanson inédite, "Goodbye" amène la chanteuse sur des jolies notes graves puis aiguës qui montrent sa croissance vocale et sa capacité à aller du timbre empli d’émotions aux mélodies plus acérées, même s’il manque tout de même un petit quelque chose au titre pour le rendre plus marquant.

On sent une Miley à l’étendue vocale confiante sur cet album qui se veut plus sophistiqué et un tournant de sa transition avec cette nouvelle direction musicale qui fait le job de réjouir ses anciens fans et d’en grappiller des nouveaux. Le son a beau être plus contemporain et la production bien foutue, il y a pour moi un peu trop de ballades qui plombent un peu l’ambiance générale du CD. Le tout reste assez prévisible, comme un petit pain précuit, et pour cause, l’entier du projet a été réalisé en à peine un an durant la tournée Hannah Montana Best Of Both Worlds. Dans tous les cas, Walt Disney peut continuer à se féliciter : ses petits pains se vendent et son poulain court assez vite pour rester dans le peloton de tête.