Là où tout commence ou presque pour Miley, native du Tennessee alors âgée de 15 ans, car avant son succès américain puis international, elle reste la fille de Billy Ray CYRUS, chanteur country multi-millionnaire des années 90. La série TV Hannah Montana (où papa joue également d'ailleurs), typiquement pour plaire aux ados d'ascendance eurasienne, car faite de soap-opera familial, de ton feel-good lycéen, de rires pré-enregistrés et bien sûr de musique, avait tout pour propulser miss Miley au firmament. Et il n'est pas trop difficile pour un profane de connaître le contenu artistique quand on sait qu'il est taillé sur mesure, au plus brillant pour la belle pitchoune aux bouclettes et au sourire sucré fait de fossettes. Il faut juste savoir que le disque en question est, en 2007, celui de ce qui est déjà la saison 2 d'Hannah Montana, et vendu en double avec le premier disque solo de Miley CYRUS.

Ça démarre sur du bon lancement rock adolescent avec "We Got the Party", on sautille et on fait la fête un samedi soir avec des copains et de bonnes boissons ! On apprécie le moment tel qu'il vient et comme il se doit, sans besoin de lire Eckhart Tolle, best-seller de l'épanouissement perso. "Rock Star", un peu plus loin, joue à nouveau la carte des grosses guitares et des chœurs groupés avec une légère inspiration twist fort plaisante, même si pour certains, cela peut sonner très 'soda music'. N'empêche, le refrain garni d'éléments acoustiques apporte son exemplarité dans une courte durée, tout comme ensuite le solo de guitare échevelé. De même pour "Life's What You Make It" et sa tonalité country-pop en diable, ou bien le bubblegum "You And Me Together", d'une autre évidence.

Miley CYRUS muscle encore le ton avec "Nobody's Perfect" et son 'riff' plus électro, mais ça reste frais comme le vent californien le temps d'une balade en décapotable. Bonne humeur au programme, un peu trop d'ailleurs avec les dialogues pas toujours forcément utiles, mais le refrain fait bien son boulot, la petiote est communicative dans son chant. Pas étonnant qu'elle vende des disques par camions... "Old Blue Jeans" use du double registre paillettes et coolitude, offrant un semblant de nervosité dans les guitares et des synthés délicieusement présents pour souligner le chant.

Le timbre acidulé de Miley s'adapte avec un peu plus de douceur à la ballade curieusement nommée "Make Some Noise", où peu d'aspérités dépassent. Un slow pop-country dans la tradition west-coast WASP avec le zeste de rêve distillé face au soleil se reposant sur les flots du Pacifique, et de fait, appréciable. La teneur épique dans du simple, comme sur le ad-lib final, a toujours son petit plus. Le petit piano et la force de "One in a Million" ne sont pas à sous-estimer pour autant. Peut-être peut-on regretter parfois le trop-plein de production sur la voix de miss CYRUS.

Ce disque peut aisément figurer parmi ce qui peut se faire de mieux dans la gamme de cocktails adolescents, grâce à des éléments soignés comme l'écriture, l'agencement des tubes, l'intervention de musiciens qui savent ce qu'il font. Tout pour épauler au mieux une chanteuse-star à l'identité forte mais dont on sent qu'elle peut aussi très facilement s'écarter, voler de ses propres ailes en crachant un peu au passage (et avant même de vriller un brin, il faut le dire).

Note réelle : 3,5