Voilà, on y est, ça commence à bouger dans l'univers de Miley CYRUS, doucement mais sûrement et, pour l'heure, temporairement ! Elle ne veut plus être la gentille fille à son papa et oeuvrant pour Disney, la gentillesse s'arrête à 18 ans de toute façon, après c'est la guerre et miss Miley tient à l'affirmer en toute modernité, posant en cuir combattant et moue significative sur la pochette de Can't Be Tamed (sa deuxième meilleure après l'E.P The Time of Our Lives) pour clamer  moi, ma liberté, moi, ma volonté... Ceci dit en toute ironie mais plutôt dans le sens rétrospectif de souligner l'arrêt impromptu de sa carrière musicale juste après la période liée à l'album, pour ne revenir qu'en 2013 avec un message affranchi et fier bien plus marquant et déluré.

L'album fait revenir John Shanks aux manettes, ainsi que le tandem de producteurs Antonina Armato et Tim James, alias Rock Mafia. Les deux parties se réservent une moitié de l'album chacun, pour donner une cohérence tout en variant les plaisirs. À condition que ce dernier critère soit respecté ! Toutefois, il faut avouer que même avec plus de caractère, même en vendant des millions de disques et en enchantant la jeunesse, quitte à faire avancer d'un jour la sortie nationale de son nouvel album, Miley CYRUS n'est pas encore prête à figurer parmi les grands de la pop en terme de qualité musicale. Le personnage, en revanche, remplit son rôle à la perfection.

Avec "Liberty Walk", les années LADY GAGA battent leur plein et cela se ressent à l'écoute. L'intro électro emphatique choque un peu mais le titre plein d'éléments rap et funk dans le verbiage se montre festif, efficace, plus dense qu'il n'y paraît. Même chose pour le suivant, "Who Owns My Heart", orienté dance et hit en Belgique, tandis que "Can't Be Tamed", épris de liberté et d'indépendance, préfère une sorte de shuffle 2.0.

La prod' de Rock Mafia calme ensuite un peu le jeu avec "Two More Lonely People" qui retrouve quelques éléments country à mi-chemin de la boîte de nuit, plutôt réussi dans le genre, de même que les ballades "Forgiveness and Love" et "Every Rose Has Its Thorn" (empruntée au groupe glam-rock POISON). Miley au naturel prouve qu'elle ne se laisse pas totalement noyer dans ses dédoublements de voix et effets branchés divers, et ces chansons comportent de belles progressions, un piquant fort bienvenu de la hargne vocale à la guitare électrique samplée.

Une fois la première moitié de l'album terminée, John Shanks reprend donc le pas sur les six morceaux restants. Et force est de constater que malgré une première moitié d'album sympa, heureusement qu'il est là, le bougre ! Tout n'est pas forcément mémorable, "Stay" par exemple en tant que nouveau slow, mais le piano-voix et les sons de cordes s'insèrent joliment dans l'album, contre toutes attentes. Surtout que juste derrière, on change totalement de registre avec "Scars", rock noir à l'emballage gras et au refrain puissant, avec un petit pont 'dreamy' des familles, fort bien pensé !

Les deux meilleurs éléments sont à chercher ailleurs. "Permenent December" plonge dans la pop 80's pour en faire une sorte de "Bette Davis Eyes" par Kim CARNES version CYRUS junior fille. Malgré une voix un peu trop déformée par les nouveaux sons de la musique pour les masses (coucou Pro-Tools !), le ton acide de Miley lors des refrains et l'esprit vacances/globe-trotter façon jeune femme qui veut se lâcher et change de mec comme de ville nous restent dans les oreilles. Ensuite, la chanteuse à l'énergie survoltée nous réserve "Robot", petit bijou rock électro, épique et sans chaînes. La pop aérienne à la U2 de "Take Me Along" est de belle facture, mais on s'attardera plutôt sur l'hymne ample, profond et mélancolique de "My Heart Beats for Love", superbe choix pour conclure.

Pas un grand album, mais du solide, pour sûr ! Avec de l'amélioration, chose qui ne sera pas si évidente au retour de la pause 'cinéma' de miss Miley. À dans trois ans donc, pour de (pas si bonnes) nouvelles surprises !