Le second album réalisé avec Mirwais Ahmadzaï est un peu plus convaincant que le premier. Music et American Life sont semblables à bien des points de vue. Le son est proche, les deux sont profondément américains (malgré le producteur européen), et un single indépendant est intégré vers la fin de chaque album, « American Pie » et « Die Another Day » détonnant tous les deux dans ces ensembles.

La différence, c'est que Music fait partie du tort des États-Unis alors qu'American Life montre ce tort. Et un concept, ça fait beaucoup. Si le son est par moments fort énervant (des effets divers et variés, dont des voix trafiquées disgracieuses), on sent une grande cohérence ici, ce qui suffit à faire d'American Life un album très correct. Et puis, peut-être les chansons sont-elles simplement mieux composées car plus inspirées ?

On ne pourra pas rater la chanson-titre, qui parle de l'amour qu'elle peut avoir du mode de vie américain tout en étant forcée de reconnaître ses torts, au moyen d'un rap étonnant. Autre moment étrange, à la fois affreux et fascinant, « Nobody knows me » ne peut laisser indifférent. Et puis, «Hollywood», « Love Profusion », « Nothing Fails » et le final « Easy Ride » sont belles et lourdes de sens.

Si on ne pourra pas se départir d'une certaine sensation de mauvais goût, qui doit faire relativiser la note, il faut reconnaître qu'American Life est une tentative courageuse qui offre une expérience musicale très particulière et est donc à ce titre une petite réussite.