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NO ONE IS INNOCENT - Drugstore (2011)
Par OULIPOP le 29 Avril 2017          Consultée 1618 fois

Mais, que s’est-il passé ? Pourquoi ? Comment en est-on arrivé là ? Voilà un maigre échantillon des questions qui viennent à l’esprit de l’auditeur à l’écoute de ce Drugstore, cinquième effort de NO ONE IS INNOCENT. Interrogations amplement justifiées face à ce que l’on peut appeler, d’emblée dans cette chronique, un ratage quasi-total.
Oui, voilà une entrée en matière radicale et croyez bien que j’en suis profondément désolé mais difficile de faire autrement vis-à-vis de cet album, comme nous allons vite le comprendre.

Rappelons au préalable qu’en principe, il est toujours encourageant, voire sérieusement recommandé, pour des musiciens de tenter de nouvelles choses, d’aller explorer des territoires vierges dans lesquels leur musique ne s’est pas encore aventurée. La liste de celles et ceux qui s’y sont essayés est longue, avec autant de réussites indéniables que de loupés monumentaux. Car le risque est là : manquer sa cible et s’échouer lamentablement en produisant au mieux un disque bancal, au pire un totalement raté.
Et vous l’aurez compris, Drugstore se classe malheureusement dans cette dernière catégorie.

Après quatre albums franchement bons, voire excellents (Utopia), et une identité sonore bien définie à coups de guitares saturées, de basse endiablée et d’énergie débridée, NO ONE IS INNOCENT a clairement décidé pour ce nouvel opus de jouer la carte de l’électro. Certes ce n’est pas une nouveauté absolue puisque le groupe avait déjà expérimenté quelque peu ceci sur Revolution.com notamment ; mais ici, la synthétisation du son est tellement poussée à son paroxysme que Kemar Gulbenkian et sa troupe sont presque méconnaissables.

L’entrée en matière du disque est sans équivoque : « Cheri moog », « Drugs » et « Paris », loin d’être des mauvaises chansons en soi (« Drugs » et « Paris » par exemple possèdent des refrains plutôt accrocheurs), sont ainsi boursouflées d’effets en tout genre ; ce qui les rend difficilement appréciables et, qui plus est, très proches les unes des autres. En effet, à leur écoute, on a très vite la sensation d’entendre plus ou moins le même morceau ; ce qui a pour rapide conséquence la naissance d’une lassitude inévitable.
Et ce triste constat, hélas, n’est même pas tempéré par ce à quoi nous a depuis toujours habitué NO ONE IS INNOCENT : l’énergie, la rage, la colère. Ici, point d’explosion ni de tension, tout juste avons-nous à faire à de l’électro gentillette tendance dancefloor où la guitare et la basse, pourtant armes de prédilection du groupe, sont désespérément absentes. De fait les paroles, toujours un aspect important du quintette, non portées par le déchaînement sonore habituel semblent moins fortes qu’à l’accoutumée. Comme si, au final, les effets avaient pris le pas sur tout le reste.

La suite est du même acabit… en encore moins réussi ! « Come on », « Hurry up (city boys) », « K.O » et « The doll » sont ennuyeuses et anecdotiques.
Et que dire de « Qui je suis », en featuring (comme disent les djeun’s) avec Guizmo de TRYO ? Malgré un excellent questionnement sur la crise identitaire qui secoue la France depuis quelques années et l’idée originale de faire un titre totalement acoustique au milieu d’un disque résolument électronique, le morceau ne décolle jamais vraiment et devient rapidement soporifique. Et, comme pour ces homologues décrits auparavant dans leur genre, il souffre d’un déficit d’identité évident en ne sonnant pas du tout No One.

En fait, pour retrouver un tant soit peu le groupe que l’on connaît et avoir enfin de quoi nourrir correctement ses petites oreilles, il est préférable de lorgner du côté de « Le monde entier » où la basse retrouve ses lettres de noblesse au sein de cet album et « Les opposants » qui propose un joli dialogue entre une guitare et un mélodica, accompagné d’un texte fort face à l’amer constat de l’individualisme ambiant.
Difficile également de passer sous silence « Johnny Rotten », final atypique qui voit enfin l’énergie s’exprimer. Loin d’être un hommage au leader des SEX PISTOLS (les paroles ont été écrites suite à une altercation entre celui-ci et le groupe lors d’un festival), le titre, bien que trop brouillon, balance une déflagration salvatrice.

Mais ceci ne peut masquer l’évidence : NO ONE IS INNOCENT, avec Drugstore, a loupé le virage électro qu’il a souhaité prendre et, pire encore, a perdu l’essence même de sa musique enragée. Une bien triste entache sur une discographie jusqu’alors remarquable.

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   OULIPOP

 
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- Kemar Gulbenkian (voix)
- Shanka (guitares, choeurs)
- Bertrand Dessoliers (basse)
- Yann Coste (batterie)
- K-mille (machines, claviers, moog, mélodica)


1. Cheri Moog
2. Drugs
3. Paris
4. Le Monde Entier
5. Les Opposants
6. Qui Je Suis
7. Come On
8. Hurry Up (city Boys)
9. K.o
10. The Doll
11. Johnny Rotten



             



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