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NO ONE IS INNOCENT - No One Is Innocent (1994)
Par OULIPOP le 10 Décembre 2016          Consultée 3006 fois

Après une décennie eighties en grande partie marquée par les synthés et autres boîtes à rythmes, le paysage musical mondial a opéré une énième mutation, drastique, à l’aube des années 90 ; comme s’il n’y avait pas eu d’autres choix possible pour tourner la page qu’un radicalisme absolu. C’est ainsi, qu’entre autre, les guitares se sont vues revenir sur le devant de la scène en sonnant de nouveau agressives et que les thématiques abordées par les textes se sont voulues plus revendicatrices et plus sombres.
La France n’a pas été en reste : NOIR DESIR a publié Tostaky, Les THUGS ont balancé I.A.B.F, la scène alternative d’alors a foisonné (Les CADAVRES, O.T.H, PARABELLUM, Les SALES MAJESTES, etc.) et NO ONE IS INNOCENT, deux ans après sa formation, a sorti ce premier album éponyme.

A la première écoute, deux évidences s’imposent. Tout d’abord que la filiation, autant musicale, vocale que textuelle, avec les camarades américains de RAGE AGAINST THE MACHINE est manifeste (difficile de le nier face à cette basse dominante, ces guitares qui rugissent, ces textes qui constatent le mauvais ordre du monde et ce phrasé tout autant rappé qu’hurlé), mais également que le disque contient une tripotée de fabuleux morceaux.

La tripotée en question saute surtout aux oreilles sur la première moitié du disque, et le titre d’ouverture (« La peau ») en est sans aucun doute le point culminant. Il faut dire qu’avec son riff ravageur, sa tension permanente, son thème profondément humaniste et son refrain fédérateur (du Grand Canyon au Yémen, et la peau est la même), il tape très fort d’entrée de jeu. Et le public ne s’y trompera d’ailleurs pas en en faisant rapidement un classique du groupe. S’enchaînent « Genocide » et « They learn your love », deux morceaux au titre équivoque où, une fois encore sur une rythmique furieuse et une basse qui mène la danse à merveille, Kmar Gulbenkian, le frontman du groupe, sort ses tripes et crache ses paroles amères comme si sa vie en dépendait : grands moments !

La suite enfonce le clou ; les pistes « Epargne moi », qui décrit avec une extrême froideur la relation malsaine et violente entre une victime et son bourreau, et « Henri, serial killer », profonde introspection dans l’esprit d’un tueur en série et référence assumée au film réalisé par John Mc Naughton en 1986 (Henry : portrait of a serial killer), sont particulièrement réussies et distillent, tout au long de leurs minutes égrenées, une ambiance poisseuse et agressive. « Rusted faces » vient clore cette première moitié d’album sur une note plus apaisée et légèrement funky avant que « Le feu » ne ravive le brasier de fort belle manière autour d’un gimmick textuel ardent (and no one, no one, no one, no one, le feu sacré de vos âmes).

Brasier que la seconde partie du disque entretient parfaitement dans un premier temps. « Ne reste-t-il que la guerre pour tuer le silence ? », plaidoyer pour une prise de conscience générale des masses face à une société malade, offre ainsi une montée une puissance folle qui entraîne tout sur son passage.
« Another land », pour sa part, musicalement coloré de berimbau (instrument à corde brésilien), fait figure d’ovni et d’accalmie bienvenue au milieu de ces cris, ces guitares distordues et cette basse vrombissante, mais démontre que NO ONE IS INNOCENT excelle aussi dans un autre registre. Le texte y demeure toutefois encore lourd de sens puisqu’il y est question du génocide perpétré par le régime turc en 1915 sur le peuple arménien. Pays justement originaire de Kmar Gulbenkian. Finalement, seul le dernier quart du disque s’avère être moins réussi en se montrant plus anecdotique que le reste ; avec trois titres, certes sympathiques et rythmés (« Beast in the bottle », « Nova » et « Gratitude », une reprise des BEASTIE BOYS), mais beaucoup plus classiques dans leur expression et, de fait, en dessous des bombes incendiaires précédemment décrites. Un final en demi-teinte en somme !

Cependant, rien ne peut masquer cette vérité : NO ONE IS INNOCENT signe, avec cet album éponyme, un disque sombre et violent, énergique et engagé, et pose, avec brio et dans un fracas assourdissant, la première pierre d’une aventure musicale hors norme dans le milieu rock hexagonal.

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   OULIPOP

 
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- Kmar Gulbenkian (voix)
- Paul Atlas (guitare)
- Jérôme Suzat (basse)
- Thierry Molinier (batterie)


1. La Peau
2. Genocide
3. They Learn Your Love
4. Épargne Moi
5. Henry, Serial Killer
6. Rusted Faces
7. Le Feu
8. Ne Reste-t-il Que La Guerre Pour Tuer Le Silence ?
9. Another Land
10. Beast In The Bottle
11. Nova
12. Gratitude



             



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