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- Style : The J. Geils Band , Dr Feelgood, The Inmates
- Style + Membre : Rory Gallagher
 

 Nine Below Zero Online (2253)

NINE BELOW ZERO - Third Degree (1982)
Par LE KINGBEE le 17 Août 2017          Consultée 1694 fois

Nous sommes en 1982, NINE BELOW ZERO tourne toujours autant avec près de 230 concerts à l’année. Groupe de scène par excellence, à l’instar de la formation américaine The J. Geils Band, le groupe a sorti l’année précédente son premier album studio, mais reste encore marqué par l’étonnant succès de leur premier disque « Live At The Marquee » qui restituait pleinement l’énergie et les valeurs du combo.
Toujours sous contrat avec A&M Records, les dirigeants de la maison de disque décident de renvoyer la formation en studio avec comme seuls mots d’ordre : de la composition et des titres plus Pop Rock que Blues.
Mais si A&M est une maison de disque d’envergure, elle ne s’est jamais intéressée aux désirs ni à la volonté de ses petits groupes et encore moins aux subtilités du Rock n Roll ou du Blues. Chez A&M, on est là pour faire du fric et surtout du fric. Alors que les deux précédents albums avaient bien marché, A&M décide de changer complètement de formule, tant au niveau du répertoire, de la production que du studio. On place donc le groupe sous la houlette du producteur arrangeur touche à tout Simon Boswell. Ce dernier s’est jusqu’alors fait connaitre comme petit claviériste ; il prête parfois main forte à Echo And The Bunnymen et le bonhomme s’est même démerdé pour remplacer le guitariste Chris Cutler au sein de Live Wire. On peut, aujourd’hui encore, se demander pourquoi n’avoir pas continué l’aventure avec Glyn Johns ?

Boswell décide d’enregistrer au Wessex Studios à Highbury, ce n’est pas loin, les frais de transport ne risquent pas de couler la firme. Et puis, après tout, c’est là que les Pistols enregistrèrent « Never Mind The Bollocks » et les Clash « London Calling ». Dennis Greaves, le principal pourvoyeur du groupe s’est évertué à écrire à l’arrache 9 des 11 titres de l’album. Le dernier titre, « You Can’t Say Yes You Can’t Say No » provient d’une collaboration entre le guitariste et son batteur. Enfin, « Eleven Plus Eleven » qui ouvre les hostilités est en fait un ancien titre coécrit par le guitariste et Mickey Modern, le premier producteur manager du groupe. Si certains nouveaux titres figuraient déjà dans certaines set-list de concerts, avouons que ces morceaux pouvaient s’insérer plus ou moins facilement entre deux standards bluesy, pour le plus grand plaisir d’un public fervent de Pub Blues et de pintes de bière. Mais de là à en faire un album complet et en studio, la marge s’annonçait étroite. D’ailleurs, le groupe commence à prendre un peu de plomb dans l’aile. Fatigué par d’incessants concerts dans tous les clubs du territoire, le bassiste Pete Clark part, remplacé par Brian Bethell, un ancien partenaire de The Truth.

Alors, 35 ans après sa sortie, que reste t-il de cet album sous évalué dès sa sortie ? A vrai dire pas grand-chose, rien à voir en tous cas avec le « Live At The Marquee », l’un des meilleurs disques de Pub Blues de la fin seventies. On a parfois l’impression que les titres ont été écrits dans l’urgence afin de parfaire aux exigences de leur contrat avec A&M. L’énergie, le souffle et le peps imprimés par le quatuor sur scène semblent s’être comme évaporés. Les concerts donnés par le groupe peu de temps avant l’enregistrement de cet opus provoquaient pourtant une ambiance hors norme. En fait, la seule raison de cet échec ne peut être imputable qu’à Simon Boswell qui n’aura eu de cesse de plonger le répertoire dans une orientation Pop Rock aussi polie qu’insipide. Si « Eleven Plus Eleven » peut faire illusion en ouverture, le reste ne suit pas ou trop peu. Si « Wipe Away Your Kiss », un clin d’œil aux Jam, contenait les ingrédients pour accéder aux charts anglais, encore aurait-il fallu que la production n’éducolore pas le morceau avec une sonorité Pop. Même impression avec « Tearful Eye » dans lequel l’harmonica s’éteint au profit d’une coloration à la Men At Work.
L’emploi d’une guitare acoustique sur l’humoristique « Egg On My Face » était une bonne idée, mais la chanson semble mourir à petit feu et se perdre en route, malgré une mélodie attachante. « Sugarbeat (And Rhythm Sweet) », un vrai titre de freaky soul, aurait pu faire mouche, encore aurait-il fallu que l’orgue de Boswell (non accrédité comme musicien) ne transforme la chanson en une Pop Song à la Ian Dury ou à la Men At Work (encore eux).
On a l’impression que les arrangements et la production ont parfois lorgné sur le répertoire des Small Faces ou des Kings, mais à force de trop polir la sonorité abrupte du groupe, c’est un paquet de titres quelconques qui nous est proposé ici (« East Street, S.E.17 », You Don’t Love Me », « Mystery Man », « You Can’t Say Yes And You Can’t Say No »).
Si 4 titres de l’album seront édités en singles, il est étonnant de voir que « Tearful Eye » n’aura pas eu les faveurs d’A&M Records, pourtant ce mid tempo à la Inmates s’avère aujourd’hui encore bien supérieur au tiers des purges impulsées par Boswell, un bonhomme qui se fera connaitre plus tard dans le domaine de la bande son (que des purges hormis « Petits Meurtres entre Amis » ou le curieux « Perdita Durango »).

Troisième disque d’un groupe en fin de contrat, « Third Degree » a été réédité en 2014 dans une formule plus captivante. Un premier volet consacré à l’album original et un second avec 10 pistes enregistrées par Glyn Johns au Turn Up Down Studios contenant 7 alternates et 3 nouveaux titres beaucoup plus enthousiastes. Être fan n’excusant pas tout, une note de 2,5 ramenée à 2 nous semble la plus juste.

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   LE KINGBEE

 
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- Dennis Greaves (chant, guitare)
- Mickey Burkey (batterie, percussions)
- Brian Bethell (basse, chant)
- Mark Feltham (harmonica, chant)


1. Eleven Plus Eleven.
2. Wipe Away You Kiss.
3. Why Can't We Be What We Want To Be.
4. Tearful Eye.
5. True Love Is A Crime.
6. Egg On My Face.
7. Sugarbeat (and Rhythm Sweet).
8. Mystery Man.
9. East Street, S.e. 17.
10. You Don't Love Me.
11. You Can't Say Yes And You Can't Say No.



             



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