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 Nine Below Zero Online (2396)

NINE BELOW ZERO - Off The Hook (1992)
Par LE KINGBEE le 3 Mai 2016          Consultée 1688 fois

Nous sommes en 1992, NINE BELOW ZERO s’est donc reformé depuis deux ans et s’est même trouvé une petite maison de disque. L’album précédent n’a pas fracassé l’industrie mondiale ni les classements internationaux. On The Road Again était certes un bon disque, mais ses ventes n’ont rien eu de spectaculaires,un groupe parmi tant d’autres qui doit sa réputation à ses prestations scéniques.
Au début des années 90, NBZ se produit beaucoup. Souvent programmée, la formation se spécialise dans les ouvertures de festivals et de concerts, en première partie de STING, CLAPTON, BRIAN MAY ou Ray DAVIES. Dans ce monde impitoyable de l’industrie musicale, ce n’est déjà pas si mal, mais cela reste intrinsèquement en dessous des espérances du groupe. Le groupe… parlons-en justement. Hormis Dennis Greaves, il ne reste plus rien du line-up d’origine. Le groupe de copains mettant le feu à n’importe quelle salle d’Angleterre et d’Europe est toujours capable de fulgurances scéniques, mais il faut admettre que les disques studios ne sont pas leurs tasses de thé. Désireux de rentabiliser le groupe, China Records les expédie en studio chez Curtis Schwartz à Ardingly.

Revenons donc à l’année 92 et ce nouvel opus. Le graphisme de la pochette n’a certainement pas coûté une fortune à China Records : visuel peu vendeur, d’une affligeante banalité proche de l’indigence. Enfin passons, une pochette ne fait pas tout même si elle conditionne pas mal de choses. NBZ ne comporte donc plus que Dennis Greaves de la formation d’origine. Mark Feltham, un des meilleurs harmonicistes de la Perfide Albion, a stoppé ses activités suite à des problèmes de santé. On retrouve la section rythmique du précédent disque avec Gerry McAvoy et Brendan O’Neill (deux ex-RORY GALLAGHER), et avouons qu’on pourrait trouver pire. Feltham est remplacé par l’harmoniciste guitariste Alan Glen. Le gars a remporté plusieurs prix, (votre humble serviteur l’a croisé sur plusieurs concours d’harmonica, à une époque où il valait mieux être british pour s’imposer, fermons la parenthèse) et dispose d’une solide réputation: il a accompagné Johnny WINTER, Albert COLLINS ou BB KING quand ceux-ci venaient se produire en Angleterre. Influencé par Little Walter et Junior Wells, l’harmoniciste a un beau pedigree, mais cela ne suffit pas à faire oublier son prédécesseur.

Afin de donner plus de consistance à l’album, China Records a fait appel à quelques accompagnateurs : le guitariste Mick Lister (un ancien de The TRUTH), Dermot O’Connor (un ancien membre de SPUD, un folk band irlandais), mais hormis Geraint Watkins au piano, aucun de ces gars n’apporte un réel plus. Alors, que vaut ce nouvel album au titre légèrement présomptueux (Tiré d’Affaire) ? A vrai dire, c’est une impression mitigée qui se dégage de l’album, surtout quand on connaît le formidable potentiel du groupe sur scène. On a l’impression que le groupe se perd en route, ne sachant dans quelle direction aller. Le registre Pop de The TRUTH, le Blues Rock de GALLAGHER, le Pub Rock de DR. FEELGOOD ou des INMATES s’imbriquent tous plus ou moins dans le répertoire, mais on a l’impression d’avoir entre les oreilles un vulgaire brouillon sans véritable ligne directrice. Comme si le groupe avait entassé des morceaux comme d’autres enfilent les perles ou de pièces d’usinage.

Ne soyons pas trop sévères, tout n’est pas mauvais dans Off The Hook. En ouverture "Soft Touch", un blues plein de peps, lance le disque sur de bons rails. L’harmonica saturé peut faire illusion sur "Bad Town", un Jump Blues à l’anglaise. Le piano de Geraint Watkins essaie bien de nous diriger vers un boogie rockin’ jouissif, la mandoline d’O’Connor pourrait se révéler une bonne trouvaille mais "Work Shy" s’égare en route et on ne finit par retenir que le chorus. "Jump Back Baby" avec guitare fuzz et harmo saturé ne parvient pas à accrocher l’oreille et fait office de titre fourre tout. "She Gives Me The Shakes" peut et doit faire mouche sur scène, mais l’interprétation studio ne décolle jamais véritablement, donnant le sentiment que le groupe en garde trop sous la pédale, diminuant ainsi son impact. "Goodbye Cherry Red", un blues acoustique instrumental sous forme de shuffle d’une simplicité désarmante aurait mérité de figurer en milieu de disque de façon à casser une tonalité trop linéaire. Gardons le meilleur pour la fin avec "Satelitte Blues", un blues mid tempo qui finit immanquablement par happer l’esprit et envoûter l’auditeur. Un titre parfaitement représentatif du répertoire NBZ, capable de vous faire tomber en transe. On peut se demander pourquoi le groupe n’a pas insisté dans ce registre au lieu de se perdre en route.

En conclusion, cet album donne l’impression de grossir une discographie déjà luxuriante mais n’apporte rien (ou trop peu) à l’auditeur. Rappelons néanmoins qu’au début des années 90, de nombreux groupes allaient commencer à produire non pas des albums, mais des galettes de démarchage, destinées principalement aux programmateurs et aux festivaliers, mais c’est là un autre débat. Ne voyez rien de méchant dans mes propos, mais quand on connaît les éclairs de chaleurs que peut produire le groupe sur scène, cet opus quelconque ne restitue que trop rarement la magie, le groove et le peps de cette formation. Restons mesurés cependant, cet album proposait un répertoire sortant quelque peu du lot, à une époque ou nos bonnes radios françaises nous ressassaient "Dur Dur d’Etre Un Bébé" de Jordi, "Song Of Ocarina" du duo Audin/Modena ou "The Sun Go Down On Me" de la paire G. MICHAEL/Elton JOHN. Un autre aperçu de la musique.

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- Dennis Greaves (chant, guitare, basse 9)
- Gerry Mcavoy (basse,guitare acoustique 1)
- Brendan O'neill (batterie)
- Alan Glen (harmonica, guitare 3-6-11)
- Geraint Watkins (claviers 3-4-5-6)
- Dermot O'connor (mandoline 3)
- Mick Lister (guitare 1-8)


1. Soft Touch.
2. Bad Town.
3. Work Shy.
4. Down In The Dirt Again.
5. Jump Back Baby.
6. She Gives Me The Shakes.
7. Satellite Blues.
8. Fire Down Below.
9. Blue Moon Fever.
10. Another Kinda Love.
11. Goodbye Cherry Red.



             



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