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- Style : Dr Feelgood, Nine Below Zero

The INMATES - Shot In The Dark (1980)
Par LE KINGBEE le 21 Mars 2016          Consultée 2822 fois

Le succès de First Offence, premier disque du groupe, est tout juste digéré que Radar Records s’empresse d’envoyer ses cinq taulards en studio. Il faut dire que le groupe a multiplié les concerts, jouant dans des salles remplies à craquer et que l’entente musicale augmente naturellement. Cet empressement est logique car le label est sur le point de se faire bouffer tout crû par le groupe Warner. Ce second opus est encore supervisé par Vic Maile et sort dans les bacs fin 1980. Cette fois, plus de pochette à la STONES, le visuel dévoile les comparses debout dans une rue et de nuit. D’après le feu rouge, la devanture d’une échoppe et des panneaux indicateurs on en déduit qu’on est en Angleterre. Selon certains journalistes Shot In The Dark ("Un Tir Dans La Nuit") pourrait faire référence à l’assassinat de John LENNON. Je suis assez sceptique sur cette allégation, à l’époque du meurtre, le disque était déjà pressé, il aurait fallu se montrer plus que prompt pour changer son titre et refaire la pochette. Non, ce titre est un malheureux concours de circonstance, et certains journalistes adeptes de la rumeur ou du complot ont cru y déceler un hommage. Fermons la parenthèse.

Ce second opus est dans la continuité de leur premier bébé, mais cette fois l’effet de surprise est moins grand, moins frappant. Il n’est en effet pas de plus grand moment que celui de la naissance de son premier enfant, surtout quand il est beau et expressif. L’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, si beaux soient-ils, est en général moins marquant, même si certains auront tendance à préférer le cadet. C’est un peu pareil pour un disque, sauf que quand il ne plait pas ou plus on peut l’échanger, le vendre, le donner, le mettre au rebut ou tout simplement l’oublier. Refermons la parenthèse !

Donc, cet album reste dans la même lignée que le précédent, la cohésion s’affirme de plus en plus, mais la formation jouait sur scène parfois cinq à six fois par semaine. Le répertoire reste donc orienté dans une veine Rock de premier choix. Peter Gunn (Peter Staines) demeure le principal pourvoyeur avec six compositions, alors que le batteur Jim Russell contribue à « Show You My Way ». Le groupe propose donc sept originaux sur treize plages. Commençons par étudier ces compos : "Tell Me What’s Wrong" place d’entrée l’auditeur dans l’atmosphère, The INMATES ne sont pas là pour faire du tricot, le vocal efficace et superbement maîtrisé de Bill Hurley est superbement auréolé par les guitares de Gunn et Oliver. L’énergique "Stop It Baby" diffuse un riff tenace, le vocal est rageur et Gunn délivre un court solo. "Waiting Game" permet de laisser reposer les soupapes, le chant est toujours aussi opérant et permet de maintenir la tension, la rythmique bien en place permet à Gunn de lancer de sobres gimmicks.

La formation est aussi à l’aise dans des pièces plus R&B comme un atteste "Crime Don’t Pay", un mid tempo dans lequel Tony Oliver prend les commandes. Premier morceau de la face B "Heartbeat" deviendra vite l’un des titres fétiches du groupe, les riffs de guitare légèrement décalés font encore une fois merveille. Place à une petite ballade avec "Sweet Rain" qui pourrait s’inscrire dans un registre Northern Soul, la guitare de Tony Oliver prend encore les commandes tandis que le bruit de la pluie est renforcée par les chœurs. Somptueux! Après ce moment d’accalmie, "I Can’t Make Up My Mind" un court rockab vient booster le ton. "Show You My Way" s’inscrit totalement dans la sonorité INMATES, les riffs de guitare ne relâchent jamais la tension tandis que le chant expressif apporte d’avantageuses variations.

Si First Offence proposait d’habiles et judicieuses reprises, ce second disque présente lui aussi de superbes trouvailles que le groupe se réapproprie carrément. Première surprise avec "Talk Talk" un proto punk de MUSIC MACHINE gravé en 1966 pour Original Sound. La version de nos Taulards est épurée, plus de grosse ligne de basse ni d’orgue farfisa. Les guitares n’arrêtent pas de relancer la machine pour une version plus enjouée que celle d’ALICE COOPER, trop sombre et trop death à mon goût. Seconde bonne pioche avec "So Much In Love" composition du tandem Jagger/Richards jamais enregistrée par les STONES. Ce titre repris par d’obscurs petits groupes britanniques (The Mighty Avengers, The Herd (avec Peter Frampton), Charles Dickens dans une version à la Herman’s Hermit) connait là une véritable résurrection. Oliver à la rythmique est imperturbable tandis que Bill Hurley s’impose au chant. Etonnante interprétation du standard Sun de Junior Parker "Feelin’ Good". Ce classique a connu moult interprétations sous divers titres ("Feel So Good", "Looking Good", "I Wanna Boogie", sans parler de SAVOY BROWN qui s’accrédita le morceau sous le nom de "Savoy Brown Boogie"). Si certains, dont votre humble chroniqueur, ont une préférence pour la version originale, peut être rentrée dans nos inconscients collectifs, le titre a connu de savoureuses reprises (Otis Spann, MAGIC SAM, CUB KODA et plus tardivement les anglais NIGHTPORTERS), la version des INMATES rivalise avec celles des artistes précités. Un véritable feu d’artifice, une tuerie de boogie rock !

Autre reprise "Why, When The Love Has Gone" composée par Ivory Joe Hunter (qu’il n’a jamais enregistré) gravée par les ISLEY BROTHERS pour la Tamla Motown en 1968. Nos anglais prouvent qu’ils sont encore dans leur élément en durcissant ce R&B. Dernière bonne pioche avec "Some Kinda Wonderful", une petite pépite de John Ellison leader des Soul Brothers Six. Le titre connaîtra diverses interprétations (GRAND FUNK RAILROAD, Conway TWITTY, Buddy GUY pour ne citer que les principales). Contrairement à leur concitoyenne Joss Stone qui massacrera allègrement le morceau, le groupe fournit une remarquable prestation avec une rythmique impeccable, de bons riffs et un chant qui sait se faire sensible.

Shot In The Dark confirme largement le précédent disque, mais souffrira d’un certain manque de promotion de la part de WEA, grosse firme peu incline à mettre ses billes dans un groupe sous médiatisé et dans un répertoire à contre feux des courants de l’époque.

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- Bill Hurley (chant)
- Peter Gunn (guitare)
- Tony Oliver (guitare rythmique)
- Ben Donnelly (basse)
- Jim Russell (batterie)


1. Talk Talk.
2. Tell Me What's Wrong.
3. So Much In Love.
4. Stop It Baby.
5. Waiting Game.
6. Crime Don't Pay.
7. Felin' Good.
8. (i Thought I Heard A) Heartbeat.
9. Why, When The Love Has Gone.
10. Sweet Rain.
11. I Can't Make Up My Mind.
12. Show You My Way.
13. Some Kinda Wonderful.



             



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