Sorti en 1981, Playing in the Flame est un disque à sonorités pop, mais sans l'air de vouloir trop y toucher. Pour Sally OLDFIELD, c'est une sorte de routine et cela s'entend, contrairement au suivant qui marquera un vrai renouveau.

Les aspirations extrême-orientales de la demoiselle sont exhibées en grand sur la pochette du vinyle et sur la photo du verso où elle incarne joliment cette dame asiatique dessinée, en chair et en os de fait (ça lui va très bien). La musique, cependant, ne se trouve nullement affectée par cet exotisme, on reste dans le jardin de Sally avec juste un peu plus de piment voire de groove, sur le morceau-titre par exemple.

"Playing in the Flame", la chanson aussi bien que l'album d'ailleurs, met en exergue les paroles limitées en discours que l'on connaît et que la belle entonne avec urgence, ou comme pour une incantation, sur fond de rythme pop-reggae chaleureux et attrayant. Rien de mirobolant, juste sympathique et bien fait, comme d'habitude. Sally OLDFIELD, qui tient les claviers en plus du chant, a selon les morceaux fait appel à des musiciens plus ou moins réputés, le guitariste Stephen Lipson, le percussionniste Franck Ricotti, le batteur de Kate BUSH Charlie Morgan, le saxophoniste Mel Collins.

On retrouve ce groove très 'blue-eyed soul' (soul blanche) en début de seconde face, avec "Rare Lightning" et le violon alto aiguisé du virtuose Gavyn Wright. Jusque là, tout va bien, mais Playing in the Flame n'est pas une œuvre enflammée pour autant, sinon dans la passion exprimée par la chanteuse, sa voix et ses textes, chose toujours appréciable. Il manque sans doute des étincelles du point de vue mélodique, même si on salue la qualité des arrangements.

"It's a Long Time" et "Love of a Lifetime" ne laissent pas un souvenir impérissable, au contraire du jazzy et feutré "Man Child", où l'on est surpris par la brièveté de l'intervention du saxophone intelligent de Mel Collins, venu caresser la voix de Sally en introduction, avant que le bugle de Derek Watkins ne prenne le relais.

"Song of the Being" retrouve de plus belle les ambiances que l'artiste a déployées sur tous ses albums depuis le début avec Water Bearer en 1978, folk empreint de spiritualité qui repose sur un matériau simple et insistant. Le charme opère moins, sans doute parce que la mélodie n'est pas la meilleure trouvée et parce qu'elle tourne en boucle à l'issue d'un disque somme toute moyen.

On préfère largement le caractère de "River of My Childhood", meilleur titre de l'ensemble avec "Song of the Lamp". Entre le traitement plus rock du premier et l'orientation folk à l'anglaise traditionnelle, 'familiale', du second, on trouve là deux 'highlights', ou moments de choix, d'une artiste attachante. Elle offre une meilleure démonstration de ses talents lors de la tournée qui suit et du live qui en résulte.