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Edvard GRIEG - Opus 27 - Quatuor Pour Cordes N°1 En Sol Mineur (1877)
Par ERWIN le 27 Avril 2018          Consultée 1397 fois

C'est au sein de la nature retrouvée de la ferme d'Hardanger que Evard GRIEG reprend contact avec la terre nourricière norvégienne. Les années passées à Kristiansand, à enseigner mais aussi à parfaire son art, lui ont laissé une impression d'enfermement. Le compositeur n'a d'autres envies que de se balader dans la campagne de son pays et magnifier sa beauté indomptée dans une prochaine œuvre. L'humeur est clairement guillerette et souriante. Il va puiser dans ses propres compositions pour bâtir le thème central de cette nouvelle œuvre, un lieder dont le texte aura été emprunté comme on le devine à son cher Ibsen. La maturité est désormais au chevet du norvégien puisqu'il a maintenant 34 ans. Qui plus est, ce quatuor pour cordes est le seul qui nous soit parvenu dans son intégralité puisque le premier écrit lors de ses années de jeunesse est perdu, et que le troisième est resté inachevé. C'est donc une composition qui attire l'attention, à défaut d'avoir provoqué l'amour de la postérité.

On attaque le « Poco andante » de manière dramatique et contemplative, puis le thème des violons s'envole avec beaucoup de dextérité et parfois quelques dissonants « Fortissimos » qui créent une aura de modernité bienvenue. La cavalcade laisse place à une nouvelle ondée tranquille. Bien sûr, vous remarquerez rapidement les ressemblances non fortuites avec l'immense concerto pour piano en la mineur popularisé par Arthur RUBINSTEIN. Le violon saute, gambade et tout à l'humeur d'une nature exubérante, est empreint d'une belle gaieté jusqu'à la reprise du thème central, plus dramatique et lourd. Ce cycle va revenir tout au long des quatre mouvements du quatuor avec beaucoup de grâce et de finesse. Il faut admettre que les quatre instruments donnent de la voix et provoquent plus qu'à leur tour une impression presque symphonique, c'est frappant de puissance... Et qu'ils alternent avec de saisissants instants de quiétude comme GRIEG aime à inclure – on pense régulièrement la « La mort d'Ase », toutes proportions gardées -.

La suite sur la « Romanze » est plus champêtre dans un premier temps. La lenteur du rythme laisse entrevoir un langoureux lever de soleil. Mais l'allegretto reprend vite ses droits avec à nouveau des violons qui se font agiles et mordants. L'ensemble sonnant alors plus slavo-germanique que réellement nordique, on y verra l'influence des grands BEETHOVEN et BRAHMS. C'est un « allegro » presque viennois auquel nous assistons alors, charmant et presque impérial. Pour un peu, on se croirait avec Sissi à la Hofburg de Vienne en train de danser. On en termine sur une note plus romancée, comme il se doit.

L « Intermezzo » tranche un peu par sa ressemblance avec les thèmes développées sur « Peer Gynt », mais la mélodie ne manque pas de piquant, sonnant dès lors très actuelle. Le « Piu vivo » propose une saute d'humeur assez intéressante mais qui finit par se diluer dans le premier thème, on y reconnaît GRIEG par toutes les fibres du violon et de l'alto qui se battent avec fracas sous le lent contrepoint du violoncelle. L'ensemble mérite une écoute attentive pour lui permettre de se démarquer de ses plus célèbres contemporains, et cela reste fort agréable.

Le final « Lento » voit un violon très coquin prendre le pouvoir avec une agilité de sauterelle – Saltarello ! -, les envols sont gracieux et l'ambiance se tourne vers les verts pâturages et une nature rieuse. Les écarts sont étonnants et les « Fortissimos » à nouveau très modernes et colorés, on ne pourra qu'être admiratif devant cet instrument virevoltant, que son vieux maître Olle Bull aura découvert avec son éternel sourire d'adolescent. Les cordes se juxtaposent avec beaucoup de maestria et de puissance. Nous ne sommes qu'en 1877, et pourtant beaucoup d'aspects modernistes envahissent le corps de ce « Lento », qui annoncent le groupe des quatre russes par son propos à la fois naturaliste et virtuose.

La critique aime dire que DEBUSSY s'inspirera de cette œuvre pour son propre quatuor. Et l'immense Franz LISZT dira à quel point il fut « intrigué par cette œuvre remarquable et admirable ». On aura entendu pires remarques, surtout de la part du vieil abbé hongrois ! Il demeure que le « Poco andante » est superbe et le « Lento » final d'une complexité rare. Je reste sur un 3, mais très solide et qui penche beaucoup vers le 3.5.

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   ERWIN

 
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1. Un Poco Andante – Allegro Molto Ed Agitato
2. Romanze : Andantino – Allegro Agitato
3. Intermezzo : Allegro Molto Marcato – Piu Vivo E Sc
4. Finale : Lento – Presto Al Saltarello



             



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