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Edvard GRIEG - Opus 11 - En Automne/marche Funèbre Pour R. Nordraak (1866)
Par ERWIN le 23 Juin 2015          Consultée 2870 fois

L'ouverture de concert "En Automne" fut composée en 1866 par Edvard GRIEG dans des circonstances fort particulières. En effet, le compositeur âgé de 22 ans est en pleine découverte de la vieille Europe. Il descend en train jusqu'en Italie où il va passer l'hiver et le printemps de 1866, côtoyant la belle société romaine, ainsi que IBSEN et MUNCH. La vie trépidante d'un jeune homme déjà suffisamment privilégié pour vivre de son art en toute quiétude. Il visite à fond la ville aux sept collines et s'émerveille des oeuvres d'art. D'un point de vue musical, il va surtout y rencontrer Franz LISZT, considéré comme le plus grand pianiste de son temps. Malgré quelques opinions divergentes, le Norvégien accorde toute son admiration au vieil abbé hongrois qui, pourtant et d'aprés ses dires "se pavane entouré de femmes". Tel n'est pas son cas, puisqu'on le sait, son coeur appartient déjà à Nina.

L'opus 11 "En Automne" est donc la seule contribution remarquable de cette époque romaine. C'est peu... Et avouons-le sans autre préambule, elle sera fort mal reçue au départ par ses pairs. GRIEG n'aura de cesse de la réarranger jusqu'à ce qu'elle atteigne cette forme, la plus aboutie. Pourtant, comme nous le verrons un peu plus loin, bien que son existence soit aisée, quelques événements lui pourrissent la vie, ceci explique peut-être cela... Le thème romantique de cette ouverture est certes un peu linéaire et monolithique, mais il a du charme. Il manque toutefois probablement une certaine énergie dans les divers mouvements de cette ode de 11 minutes. Une petite cavalcade des cordes, suivie d'une digression un rien pressée qui rappelle par moments les "Préludes" de LISZT, sans atteindre au sublime de cette dernière.

Difficile à fredonner, l'air perd ainsi une partie de son efficacité, et pèche sans doute par un manque d'originalité. Néanmoins, la montée progressive de l'orchestre sur le second mouvement demeure intéressante et se situe dans la totale continuité du mouvement romantique. En cela, on distingue à merveille ses principales influences, de BEETHOVEN à BRAHMS. L'automne d'Edvard GRIEG ne sera donc reconnu que 20 ans plus tard, après moult transformations.

Finalement, c'est la "Marche funèbre à Rikard Nordaak" qui est l'oeuvre la plus intéressante de cette période italienne. Déjà, une "Marche funèbre", ça vous interpelle un esprit en quête d'héroïsme. Mais resituons donc son contexte : son ami Noordraak, compositeur norvégien, est alors atteint d'une tuberculose aiguë. Il n'y a que peu d'espoir, et les échanges entre les deux hommes deviennent complexes, le malade agonise à Berlin et reproche à son meilleur ami de ne pas venir l'assister pour ses derniers moments. Possible explication : le Norvégien ayant déjà souffert de cette maladie - et perdu l'usage d'un poumon - il aura certainement eu peur de la contagion... Chacun sera juge. Toujours est-il qu'il conçoit les plus vifs regrets à l'annonce du décès de son ami et se lance dans l'écriture d'un hommage en forme de marche funèbre.

On notera quelques similitudes avec la grande marche de CHOPIN, inégalable, et dont l'exemple sera à jamais fédérateur. La mélodie onirique est une véritable glorification, et se défend remarquablement. Il est profondément injuste que cette pièce de seulement huit minutes ne figure quasiment jamais au répertoire des philharmonies, à moins de vivre en Norvège. On y distingue bien la souffrance du jeune homme qui se sent profondément coupable. Dans ce drame intense, le thème est quasi olympien : sur le dernier mouvement, la puissance des cuivres tonne du haut des montagnes sacrées jusqu'à l'explosion des percussions. Le martèlement des caisses soutient la lente agonie des cuivres et des bois - ouf ! Belle émotion !

Les deux œuvres de la période italienne de GRIEG sont certes secondaires, mais nous ne saurions que trop vous conseiller l'écoute attentive de l'hommage à son ami Nordraak, qui porte en lui les prémices des futures œuvres magistrales du compositeur. A découvrir, d'autant qu'il ne lui a pas même été attribuée de numéro d'opus, elle est donc référencée EG 107... cruelle injustice !

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1. En Automne
2. Marche Funèbre à Rikard Nordraak



             



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