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Edvard GRIEG - Opus 40 - Suite Du Temps D'holberg (1880)
Par ERWIN le 20 Février 2018          Consultée 1530 fois

GRIEG a 37 ans en 1880, alors qu'il est nommé directeur musical du Philarmonique de Bergen. Tout lui réussit. Il parcourt l'Europe et rencontre les grands compositeurs de l'époque. C'est là qu'il compose ses suites en l'honneur du bicentenaire de l'humaniste Ludvig Holberg. Edvard les compose sur son piano et en fait tout d'abord une œuvre pour piano seul, qu'il transforme par la suite en orchestre de cordes, dans sa forme la plus celèbre aujourd'hui. Elles sont un exemple frappant de la capacité du compositeur à restituer les influences des grands anciens du siècle précédent et de fusionner cela avec sa propre vision créatrice. Rien d'étonnant, GRIEG ayant délibéremment opté pour une écriture du 18eme, époque où vivait le dramaturge danois natif comme lui de Bergen et contemporain de BACH. Chaque partie est d'ailleurs dédiée à un fondamental de la musique baroque.

L'élan premier du « Praeludium » mixe des éléments de baroque propres à HAENDEL ou BACH, mais mixées - c'est le cas de le dire finalement - à des instants bien plus modernes et romantiques qui évoquent tantôt BEETHOVEN, tantôt BRAHMS. Le final se tient remarquablement, et malgré sa courte durée, cet allegro vivace introduit fort bien les suites. La « Sarabande » qui suit, façonnée en Andante, livre une mélodie toute de quiétude dans un'ensemble équilibré. C'est manifestement sur la « Gavotte » que l'esprit baroque s'est le plus imposé sous la plume de GRIEG, on pourrait dire HAYDN ! Je lirai avec plaisir l'opinion de mon collègue Chipstouille sur cette création.

Il y a cependant un élément d'exception dans ces suites Holberg. L'andante religioso, subtilement prénommé « Air » se distingue avec beaucoup de finesse de la version plus fruste créée au piano par GRIEG au départ. Les cordes à l'unisson y proposent une version sourde et matinale, donnant l'image d'une aurore nordique, celles qui mettent des heures pour s'accomplir. La logique est évidente, et la douce mélodie nous emporte vers des contrées froides et ensoleillées, la Norvège du compositeur. Les traces baroques n'ont pas totalement disparu, mais laissent libre cours à un mouvement plus moderne et subtil qui trouve son point d'orgue lors de l'apaisement final, ciselé et d'une finesse rare.

Plus virevoltant, le début du « Rigaudon » - à la base une danse provençale - nous emmène par champs et verts pâturages, dans une ambiance à nouveau tournée vers le baroque. On reconnaît toutefois la patte de GRIEG dans la portion centrale plus moderato qui s'ensuit. On termine en gambadant dans tous les sens, les violons sont agiles et concluent sur une note que Johan PACHELBEL n'aurait pas renié ! Tout ceci baignant dans le folklore viking propre à la Norvège.

Le moins qu'on puisse dire est que le résultat ne manque pas de raffinement. Bien au contraire, la troublante beauté diaphane des cordes ne laisse pas d'évoquer l'onirisme sous toutes ses formes, toute forme pianistique gommée avec un talent consommé par le créateur des lieux. Il ne s'agit pas d'une des œuvres les plus connues de GRIEG, mais elle mérite une écoute attentive, notamment pour son « Air » si troublant. Un aimable 3.5.

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   ERWIN

 
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1. Praeludium – Allegro Vivace
2. Sarabande – Andante
3. Gavotte – Allegretto
4. Air – Andante Religioso
5. Rigaudon – Allegro Con Brio



             



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