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Edvard GRIEG - Opus 56 - Sigurd Jorsalfar (1892)
Par ERWIN le 23 Février 2018          Consultée 1364 fois

Bien... en préambule une petite leçon d'histoire et de linguistique les djeuns : La saga de Sigurd ici mise en musique par GRIEG est éminément scandinave, la plupart des documents écrits en vieux norrois sur le sujet proviennent de Snorri Turluson, citoyen islandais de son état et principal pourvoyeur en contes mythologiques scandinaves de l'histoire. WAGNER peut bien triompher avec ses divers opéras crées 16 ans plus tôt sur la grandiloquente épopée de Siegfried et des Nibelungens, le héros est bel et bien un viking, c'est dit, les germains ont juste repris l'histoire avec leur Siegfried... Sérieusement, on comprend mal ce qu'un terrien comme le blond héros germanique serait allé glander en terre islandaise pour chercher gloire et fortune aux cotés de Brunehilde… Voila, voilà pour rétablir quelques vérités essentielles. Cela n'enlève rien à la tétralogie Wagnerienne bien entendu !

Nous sommes donc en 1892, et dans l'ombre et la proximité immédiate de l'immense Peer Gynt suite se trouve cette œuvre majeure de Edvard GRIEG. Au lendemain des représentations triomphales du chef d'oeuvre précité à l'ancienne Kristiansand sort cet autre projet ambitieux.

On retrouve immédiatement les rythmes tressautants et familiers du norvégien pour l'attaque de son "Prélude, dans le hall du roi" et il est vrai qu'il se dégage quelque chose un rien précieux dans cette introduction. Puis les bois prennent le relais pour lancer le thème mélodique avec beaucoup d'à propos. C'est calme et enjouée. Les cordes reprennent le thème avec plus de grandiloquence mais restent proche des rythmes d'un menuet, on sait qu'Edvard est un admirateur de HAENDEL et des grands baroques depuis "les suites du temps d'Holberg" 8 ans plus tôt. Les réminiscences ici proposées sont donc évidentes, et se superposent à l'aspect folklorique nordique .

"Intermêde le rêve de Borghild" nous ramène sur des sentiers plus dramatiques, ce petit canon entamée par les cordes crée une ambiance d'une beauté fragile et éphémère, le titre n'est d'ailleurs pas long et brille par sa lumière. Lorsque les cordes s'emportent en revanche, on retrouve les élans tempétueux qui assaillent régulièrement le compositeur et qui en font une influence majeure des compositeurs du début 20eme siècle, nombreux s'inspireront de cette créativité moderne et nouvelle.

Enfin, le "Hommage marche" se veut une conclusion toute de velouté et de recueillement. On visualise les flots des fjords, ondoyants mais d'une puissance latente. La reprise du thème à la trompette a d'ailleurs sans doute influencé le grand Ennio MORRICONE pour nombre de ses compositions. On s'envole lors d'un chorus assez statique mais grandiloquent. Une forme d'hymne qui achève la grande œuvre. Nous évoluons en cet instant proche des thèmes folkloriques traditionnels, mais cette marche d'une durée de 12 minutes propose de nombreux passages et digressions, on passe d'une petite valse viennoise à des éléments plus modernes qui penchent vers DVORAK, tout ceci n'étant pas sans évoquer "La symphonie du nouveau monde" du tchèque.

Une belle épopée, recommandable de bout en bout. Pas mal d'originalité et une once de tradition pour évoquer la geste de Sigurd et ainsi rétablir une « certaine » vérité mythologique. Bien évidemment, comme pour son contemporain Peer Gynt il est issu des oeuvres pour piano seul de GRIEG à la base que nous retrouverons dans son opus 22 daté de 1872. L'ensemble n'est pas tout à fait au niveau du légendaire diptyque crée par le norvégien, mais le snober revendrait à se priver d'un plaisir certain car la création est fort belle. La version réalisée par le philarmonique de Berlin sous la direction de Herbert Von Karajan ici présentée est la plus reconnue.

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1. Prélude – Dans Le Hall Du Roi
2. Intermède – Le Rêve De Borghild
3. Hommage - Marche



             



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