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ENCHANT - Wounded (1996)
Par BAKER le 25 Septembre 2018          Consultée 823 fois

Trois ans après leur premier album, et quelques soucis internes (notamment leur claviériste qui ne cesse de faire des aller-retours), nos Américains sortent un second méfait, Wounded, avec une pochette... qui fait très peur. L'idée est belle, la réalisation affreusement cheap. Mais après tout, qu'importent la pochette et les problèmes de line-up tant que la musique est bonne, bonne bonne bonne.

C'est là le hic. ENCHANT conserve son identité, c'est le moins que l'on puisse dire, et nous sort un album qui ressemble pas mal au premier, en version un peu plus dark, plus agressive, et surtout méchamment ennuyeuse. Ne vous fiez pas au titre d'ouverture devenu un de leurs classiques : riff d'intro entraînant, ambiance plutôt uplifting, et surtout chanson ME-MO-RI-SABLE. Au bout de quelques écoutes (c'est du prog hein, le disque entier est alambiqué), on la fredonne, et ce malgré un refrain un peu inférieur au reste. C'est l'arme létale qui conduit cet album dans le mur : sur Wounded, ENCHANT se montre incapable d'écrire un refrain. Leur mise en place est toujours épatante, avec le retour de la section rythmique tueuse (Ed Platt est déchaîné sur "Hostile World", Paul Craddick n'a rien à envier à Mike PORTNOY sur "Missing"), mais sur le plan de l'efficacité, ça laisse à désirer.

A cela, s'ajoute la voix de Ted Leonard : certes, c'est un merveilleux chanteur, mais sans mélodie vocale forte, il ne peut rien faire ; pire, il peut énerver, sur un "Look Away" qui essaie désespérément d'avoir un refrain de variété sans aucun succès, ou sur un "Broken" énervant, gni, gniiiiiiiiii... Les chansons sont toutes d'une uniformité terrifiante, et non seulement leurs styles se ressemblent, mais leurs qualités aussi. Baroud d'honneur de Leonard avec une note d'une longueur surhumaine, "Pure" est une chanson molle aux diverses transposes harmoniques affreuses. La petite histoire veut qu'elle ait été écrite par Paul Craddick en hommage à celle qui deviendra sa future femme : Hannah Stobart. Le moins qu'on puisse dire est que le ramage ne se rapporte pas au plumage, malgré un solo qui sauve les meubles in-extremis.
Quelques moments surnagent : "Fade 2 Grey" n'est pas stricto sensu mauvaise ou ennuyeuse, juste un peu blafarde, "Missing" termine l'album sur du simili-metal prog avec une production différente (bien plus amateure) et des solos de synthé horribles mais au moins différents de ceux de Doug Ott ; et surtout, "Distractions" prend la même autoroute que ses copines, mais avec cette fois un vrai refrain qui brise un peu la froideur monotone (cet album est un congélateur) et laisse enfin entrevoir le potentiel deviné sur le premier opus.

La version remaster propose deux inédits : la démo de "Fade 2 Grey", déjà bien avancée, et une version acoustique de "Pure" qui est une abominable escroquerie, non seulement il manque le solo, unique partie intéressante, mais en prime, c'est une version unplugged se terminant sur UN FADE OUT. Ca non, c'est carton rouge. Même GENESIS, les demi-dieux du fade-out, ne le font pas. Débutant de façon agréable puis s'enlisant, Wounded est un ratage glacial et inutilement compliqué, qui décuple les soucis des débuts sans donner au groupe l'élan nécessaire. Ca n'empêchera pas le disque de se vendre correctement, permettant à ENCHANT de continuer, et ç'aurait été dommage de s'arrêter là car oui, le potentiel est bel et bien présent. Wounded plaira forcément aux adorateurs de A Blueprint, étant son pendant plus technique et sombre, mais si vous n'avez pas apprécié le premier album, évitez le second.

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   BAKER

 
  N/A



- Ted Leonard (chant, choeurs)
- Douglas A. Ott (guitare, claviers)
- Paul Craddick (batterie, claviers)
- Ed Platt (basse)
- Michael Geimer (claviers)
- Phil Bennett (claviers)


1. Below Zero
2. Fade 2 Grey
3. Pure
4. Broken
5. Hostile World
6. Look Away
7. Armour
8. Distractions
9. Missing
- bonus Track
10. Fade 2 Grey (demo)
11. Pure (acoustic)



             



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