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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Style + Membre : Xen

ENCHANT - A Blueprint Of The World (1993)
Par BAKER le 12 Août 2018          Consultée 1580 fois

Chroniquer des disques de musique n'est pas forcément chose aisée. Dans l'esprit collectif, vous avez "le méchant critique qui aime démolir parce qu'il est frustré d'une carrière artistique avortée" (traduction : le dernier disque de Narta Chelouf cay deu la mayrde) ; ou au contraire le fayot qui ne voit dans cet exercice que les disques gratuits, les dossiers de presse gratuits, les cocktails gratuits et les pass VIP gratuits (traduction : le dernier disque de Narta Chelouf cay tro 2 la ball).

Vous vous doutez que la vérité est ailleurs ; et oui, parfois il faut une seule écoute pour savoir qu'on aura du mal à apprécier un disque, ou deux petites écoutes pour tomber amoureux et commencer à savourer un album. Mais quand au bout d'une trentaine (!) d'écoutes, il est impossible au chroniqueur de reconnaître la moitié des morceaux, là, il y a souci. Et le recul est alors nécessaire. Que représentait Enchant en 1993 ? A n'en point douter, une force créatrice originale. Car il y a beau y avoir beaucoup de RUSH chez eux si on prend les instruments séparéments (guitare LIFESONienne, batterie PEARTesque...), une fois mélangées les pistes donnent naissance à une musique très personnelle.

On reconnaît immédiatement un disque d'Enchant. D'abord, les riffs, très "prog" (aucune mesure symétrique) et toujours conduits par une guitare attaquée avec force (même les riffs au synthé sont majoritairement suivis par la six-cordes). Ensuite, le jeu de batterie de Paul Craddick, qui est un vrai régal à écouter tout le long du disque : un jeu un peu sauvage, avec un kit de batterie accordé inhabituellement haut qui donne un côté à la fois jazz et punk rock par moments, sans perdre une seconde les tics de votre batteur de prog favori (qui qu'il soit). On reconnaît aussi Ted Leonard, évidemment, chanteur magnifique et dont le talent ira crescendo : une voix veloutée, puissante et naturelle, que beaucoup comparent souvent à Steve WALSH de KANSAS.

Mais le souci vient probablement de cette combinaison de talents : leur son est si identifiable que les chansons, elles, ne le sont pas. Après plus de vingt ans et donc trente écoutes au très bas mot, votre serviteur n'arrive toujours pas à différencier un "Oasis", un "East of Eden" ou un "Nighttime Sky". Les chansons sont uniformément longues, ressemblant très souvent à des prétextes pour les solos, il est vrai impressionnants, de Doug Ott. Les synthés sont mal mixés ou pas forcément bien utilisés, la basse parfois énorme d'Ed Platt est souvent noyée, mais ce sont surtout les compositions elles-mêmes qui pêchent : d'excellents riffs, mais un développement laborieux derrière.

De vraies qualités d'écriture sont cependant visibles, dès le premier titre, l'excellent "The Thirst" qui mélange un côté pop et épique en même temps. Le côté libérateur du refrain avec sa facette pop alternative des années 80 est bien vu. "Acquaintance" est un petit bijou de sensibilité, juste un peu long mais bénéficiant d'un boulot colossal de Craddick. Le solo de Ott est si mélodique qu'il le réutilisera sur un album futur. Le riff de "Mae Dae" (court instrumental qui aère beaucoup) est un classique absolu d'Enchant, et "At Death's Door" possède une intro et un riff des plus percutants. Ce sont des titres un peu plus faciles à digérer et c'est bien ça, le souci de ce premier album : il finit par être terriblement long et froid, et simplifier le propos semble la seule issue de secours possible.

Noter ce disque est donc d'une difficulté insondable. Vous risquez d'adorer devant l'originalité du propos et la force de conviction des musiciens, ou bien vous vous heurterez à un mur de glace. Dans le doute, la moyenne car il ne faut pas sous-estimer les talents de chaque musicien au poste (même si le claviériste Benignus semble un peu moins bien loti que les autres). Le disque a été remastérisé et est également ressorti en version 2 CD, avec un CD des démos de 1989 à 1992. Extrêmement difficile à trouver (les vendeurs envoyant souvent la version simple au prix de la double...y compris Amazon à l'époque où cette entreprise vendait des disques), elle est indispensable pour les archi-fans et totalement inutile pour les autres, tant dès les démos le groupe possédait déjà leur identité développée. On y trouve aussi deux inédits que je n'ai pas pu différencier des autres titres. Comme quoi l'histoire bégaie. Comme quoi l'histoire bégaie. (NDLR : Je vous demande de vous arrêter !)

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   BAKER

 
  N/A



- Ted Leonard (chant, choeurs)
- Douglas A. Ott (guitare)
- Mike Geimer (claviers)
- Paul Craddick (batterie)
- Ed Platt (basse)
- Steve Rothery (e-bow)


1. The Thirst
2. Catharsis
3. Oasis
4. Acquaintance
5. Mae Dae
6. At Death's Door
7. East Of Eden
8. Nighttime Sky
9. Enchanted
10. Open Eyes
- bonus Du Remaster
11. Enchanted (acoustic)
- démos (édition Limitée)
12. At Death's Door
13. Open Eyes
14. Mae Dae
15. The Calling
16. Oasis
17. Dollars And Cents
18. Enchanted
19. Nighttime Sky
20. Acquaintance
21. The Thirst



             



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