Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Membre : Ac/dc, Asia, Uriah Heep

MANFRED MANN'S EARTH BAND - Angel Station (1979)
Par JESTERS TEAR le 6 Mai 2019          Consultée 2407 fois

Les fans de musique aiment à classer les albums de leurs groupes adorés dans des périodes, de manière parfois arbitraire mais souvent reconnues par la communauté. C'est le cas de la trilogie Solar Fire, The Good Earth et Nightingales And Bombers pour le MANFRED MANN'S EARTH BAND, considérée comme l'âge d'or du groupe. Pourtant, étant anti-conformiste dans l'âme (ou au moins dans les oreilles, pour rester terre à terre), c'est une autre trilogie, moins reconnue, qui a ma préférence. The Roaring Silence, Watch et cet Angel Station. En effet, il faut pour moi l'arrivée de Chris Thompson au chant pour que je puisse parler des sommets du groupe de Manfred, mariant la puissance de sa voix aux qualités de composition et surtout d'arrangements (la plupart des titres étant des reprises alambiquées) de Monsieur Mann, et ces trois albums sont mes favoris.

Alors attention, il devient après cette introduction essentiel de jeter un peu d'eau sur le feu : Angel Station est indéniablement le plus faible des trois. Cela s'explique probablement par l'éclatement total du groupe d'origine, dont seul demeure désormais son créateur. Chris Slade, le dernier rescapé sur Watch, laisse la batterie à un nouveau venu et même Dave Flett, arrivé à la guitare sur The Roaring Silence, est remplacé. On compte d'ailleurs, en plus des nouveaux membres officiels, quelques invités. Difficile d'imaginer une cohésion d'équipe dans ce contexte, et l'album annonce bel et bien le déclin.

Là où je trouve The Roaring Silence et Watch à mon image, c'est-à-dire proches de la perfection, Angel Station montre quelques faiblesses. Il n'en est pas moins plein de qualités. Déjà, ceux qui aiment les claviers de Manfred MANN en ont pour leur argent puisque ses solis sont omniprésents et de très bonne qualité, donnant une couleur particulière à l'album qui m'est très attachante. Ensuite, le travail sur les voix, très bon, apporte de la variété. En effet, Steve Waller, le nouveau guitariste, pousse aussi la chansonnette, et Dyan Birch est aux choeurs, ce qui permet des mélanges de voix sur les morceaux, apportant un indéniable avantage.

De plus, la folie est toujours bien présente : en témoigne le titre d'ouverture, le plus connu de la galette. Ouverture à la talk-box qui hante tout le morceau, un refrain entraînant et tubesque, un passage planant parlé par Manfred lui-même, des claviers en veux-tu en voie lactée, solo de Moog en prime, guitare reprenant l'ascendant pour son solo sur la fin du titre qui a certes le défaut de finir en fade out, mais c'est bien le seul. A la fois accessible grâce à son refrain et complexe et déjanté par sa construction et ses arrangements, il illustre une fois encore à merveille le talent du groupe à cette période pour marier les deux.

Plus loin, "Hollywood Town" est pour moi l'un des titres les plus injustement méconnus du groupe au nom beaucoup trop long. Ce mid-tempo est à mon sens superbe, avec un Chris Thompson parfait au chant, une ambiance tout en retenue, quelques belles interventions solistes de la guitare dans la première partie, une deuxième partie planante où des claviers éthérés posent leur ambiance avant qu'un Moog sublime et déchirant se lance dans un long solo magnifique. Le morceau finit sur le retour des couplets chantés de Thompson, il n'est pas extrêmement complexe mais de toute beauté.

Au rang des réussites, nous avons aussi les deux Angels : "You Angel You" et "Angels At My Gate". Le premier est un morceau pop-rock entraînant parfaitement réussi qui tire son identité du jeu des voix et des passages instrumentaux courts mais bien travaillés. Le second est plus rampant, avec une ambiance bien cryptique qui n'évoque pas trop les contrées célestes et cotonneuses que peuplent en général les anges, mais dont l'effet n'en est pas moins réussi, jouant sur les voix de Thompson et surtout de Waller, celui-ci dégainant encore une fois la talk-box pour un chouette solo apocalyptique. Un bijou de noirceur très réussi.

Alors certes, le reste est moins marquant, mais il en reste pour autant tout à fait agréable à l'écoute. "Belle Of The Earth" est un morceau pop anecdotique mais réussi, bénéficiant encore une fois du travail sur les voix et du contraste entre les quelques mélodies. Disons que ça casse que deux pattes à un canard, mais que le canard trouve que c'est amplement suffisant. "Platform End" n'a que le défaut de n'avoir aucune utilité, puisque c'est un petit instrumental assez sympa d'un peu plus d'une minute, seul au milieu de la galette, posé là, comme ça, au cas où quelqu'un voudrait l'adopter.

Le sympathique "You Are, I Am" est un morceau à ambiance encore, calme, jouant sur la voix de Thompson mariée à celle de l'invitée Jo Ann Kelly. C'est peut-être un peu trop long, malgré un joli solo de Manfred, pour pouvoir vraiment rester en tête, mais ça n'en est pas mauvais pour autant. Le mid-tempo qui le suit, "Waiting For The Rain" est plus réussi, avec un côté symphonique sympa, un Thompson exemplaire au micro, un beau solo de violon. Encore une fois, c'est un peu trop long et ça manque d'un petit quelque chose pour vraiment rester en tête.

L'album se termine sur "Resurrection", un autre petit titre assez oubliable et clairement inutile cette fois, ce qui fait 3 morceaux pas marquants d'affilée en conclusion de Angel Station.

Angel Station, c'est clairement la fin d'une époque. Le prog recule de manière évidente : seule la moitié de l'album est excellente, la dernière partie en particulier est assez transparente. Pourtant, la folie de Manfred MANN est toujours là, et le talent des musiciens ainsi que des vocalistes aussi, ce qui donne un album qui mérite indéniablement l'écoute pour ceux qui ont apprécié les deux précédents.
Un 3,5 arrondi à 4 parce qu'il reste sur le podium, et une médaille de bronze, c'est déjà pas si mal.

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par JESTERS TEAR :


PENDRAGON
Not Of This World (2001)
Rock progressif




PENDRAGON
The Masquerade Overture (1996)
Grandiloquence, quand tu nous tiens.


Marquez et partagez





 
   JESTERS TEAR

 
  N/A



- Manfred Mann (claviers, voix)
- Chris Thompson (chant)
- Steve Waller (guitare, chant)
- Pat King (basse)
- Geoff Britton (batterie, saxophone)


1. Don't Kill It Carol
2. You Angel You
3. Hollywood Town
4. Belle Of The Earth
5. Platform End
6. Angels At My Gate
7. You Are, I Am
8. Waiting For The Rain
9. Resurrection



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod