Recherche avancée       Liste groupes



      
INDIE-POP  |  E.P

L' auteur
Acheter Cet E.P
 


ALBUMS STUDIO

2010 Gemini
2012 Nocturne
2016 Life Of Pause
2018 Indigo
2023 Hold

E.P

2010 Golden Haze
2013 Empty Estate
2020 Laughing Gas
 

- Style : Cathedral Bells

WILD NOTHING - Empty Estate (2013)
Par RICHARD le 25 Mai 2019          Consultée 839 fois

Surprise, voici le sentiment premier que j'ai ressenti durant l'été 2013 lorsque l'écoute de ce mini-album s'est terminée. Et pour une surprise, elle fut plutôt du genre excellente. Avec une régularité d'horloger vaudois, Jack Tatum, leader du projet WILD NOTHING, alternait sortie d'albums et formats courts à l'ancienne. Apparu sur la scène indépendante en 2010, fer de lance du mouvement revival dream pop, l'Américain (même si son audience reste malheureusement plus que réduite) à l'instar des artistes qui ont de belles choses à proposer en définitive était attendu au tournant. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'une nouvelle fois, la qualité était au rendez-vous. La baisse de régime ne faisant pas partie semble-t-il de sa personnalité.

Si je parle de surprise, c'est parce qu'Empty Estate ne ressemble vraiment en rien aux ambiances des précédentes galettes. En effet, on pouvait légitimement se demander à l'époque si le Virginien optait pour une pause (ré)créative tant les paysages sonores que l'on avait découverts sur Gemini (2010) et Nocturne (2012) semblaient déjà appartenir au passé. Exit les plages rêveuses et place à un univers qui en trente minutes convoquerait pour une improbable rencontre artistique le BOWIE berlinois et les CURE période synth-pop. Tatum aime assurément se remettre en cause. Par chance ou par talent, voire un peu des deux, ces sept titres à divers degrés possèdent tous un succulent petit goût de revenez-y.

WILD NOTHING entame donc cette petite promenade avec « The Body In Rainfall », un titre qui sent bon les années 80, souligné par un clavier sucré et des guitares virevoltantes. Voici le premier visage du nouveau Tatum cuvée 2013, celui de rythmes plus marqués, plus « funs ». Il mélange avec saveur les couleurs et les notes avec la plus grande des subtilités et nous invite à découvrir une peinture zébrée de fluo façon Keith HARING. A l'image de la pochette du E.P. aux teintes criardes, « Ocean Repeating (Big-eyed Girl) » et « A Dancing Shell » rappellent entre autres la new wave dansante et faussement joyeuse de Robert Smith période Japanese Whispers (1983). Il enfonce le clou avec « Data World » qui par son côté speed et ses claviers sonnant volontairement cheap ne sont pas sans évoquer les réminiscences colorées de NEW ORDER ou autres oubliés comme THE WAKE.

L'Américain serait sans aucun doute totalement frustré s'il ne se cantonnait qu'à une unique sphère musicale. Dont acte. Tel un Janus indie, WILD NOTHING nous propose son deuxième visage. Tatum s'éloigne donc paisiblement des côtes chillwave pour accoster sur des terres quelque peu plus expérimentales ou du moins moins pop. De fait, les plages instrumentales sont à s'y méprendre comme des tableaux que l'on pourrait aisément croire sortis des œuvres du Grand BOWIE. Tatum réussit même la prouesse à faire sonner « Hachiko » comme un mix de l'oriental Crystal Japan et du sombre Outside pour ses parties de guitare. Même sensation de recueillement et de réflexion qui nous étreint. Pour peu, à l'écoute de « Guyot », on s'attendrait à voir surgir avec bonheur le Thin White Duke et Brian ENO au détour d'un couloir du château d'Hérouville... Mais, non, on reste bien cantonné chez l'Oncle Sam et ce n'est que le maigre barbu roux qui arrive. Pas si mal quand même. C'est de prime abord assez surprenant, puis dangereusement envoûtant. Tatum continue de tirer son fil d'Ariane-BOWIE pour y retrouver un saxo haletant, limite asthmatique façon Neuköln de nouveau sur « A Dancing Shell ». Ça passe de nouveau sans effort. Le talent, que voulez-vous, il n'y a pas d'autre mot !

Empty Estate même si ce n'est qu'un simple E.P. est loin d'être avare en émotions. WILD NOTHING nous proposait encore une fois un monde puissamment varié, surprenant. Mais jusqu'où ira donc ce petit Tatum ?

A lire aussi en NEW-WAVE par RICHARD :


BABEL 17
Celeano Fragments (1990)
La folie des univers sombres hexagonaux




LEBANON HANOVER
Let Them Be Alien (2018)
Duo de glace.


Marquez et partagez





 
   RICHARD

 
  N/A



- Jack Tatum (chant, guitare,basse,piano,synthétiseurs)
- Tommy Gardner (batteries sur ' the body in rainfall' et 'data )
- Al Carlson (saxophone sur 'a dancing shell')


1. The Body In Rainfall
2. Ocean Repeating (big-eyed Girl)
3. On Guyot
4. Ride
5. Data World
6. A Dancing Shell
7. Hachiko



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod