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1974 Kansas
1975 Song For America
  Masque
1976 Leftoverture
1977 Point Of Know Return
1978 Two For The Show
1979 Monolith
1980 Audio-visions
1982 Vinyl Confessions
1983 Drastic Measures
1984 The Best Of Kansas
1986 Power
1988 In The Spirit Of Thin...
1992 Live At The Whisky
1995 Freaks Of Nature
1998 Always Never The Same
2000 Somewhere To Elsewher...
2016 The Prelude Implicit
2017 Leftoverture : Live And ...
2020 The Absence Of Presen...
2021 Point Of Know Return: Li...
 

- Style : Rush, Styx, Ayreon, Journey, Genesis, Yes, Boston
- Membre : Steve Walsh , Deep Purple

KANSAS - Masque (1975)
Par LONG JOHN SILVER le 29 Janvier 2020          Consultée 2041 fois

On vous parle d’un temps que les moins de 20 ans peuvent (ne pas) connaître : L‘album Masque, troisième opus du groupe KANSAS, sort à peine 7 mois après Song For America, la même année en 1975. Ça laisse pantois quand on voit les délais qui séparent deux production de, au hasard, MUSE, aussi un groupe portant étiquette Prog avec accointance Metal. Comment faisaient-ils en ces temps désormais lointains ? Le système opératoire qui prévaut dans les 70’s est épuisant pour les musiciens, sans cesse sur la brèche. Pas le temps de se tripoter sur la console avec pour objectif d’en mettre plein les mirettes aux âmes (trop) influençables. On pourrait craindre de grosses chutes de niveau d’un disque à l’autre, vu le manque de temps alloué pour la création et la réalisation de nouveau matériel, pourtant tel n’est pas le cas. Le cas pour KANSAS, bien entendu, mais aussi pour de nombreux autres artistes dont les albums ont, depuis, traversé les décennies. Cependant Masque laisse craindre, l’espace de ses deux premiers titres bien dessous des canons du groupe, que le défaut d’inspiration s’est bien installé sous le joug des cadences infernales. Impression annihilée par tout ce qui s’ensuit. Néanmoins, si ce disque s’appuie largement sur les épaules de son prédécesseur, le groupe opte pour la production de titres plus courts : huit plages sur celui-là contre six pour le précédent, alors qu’il dure 5 minutes de moins. Ici, les crédits sont partagés à égalité entre Livgren et Walsh. Cette fois-ci Jeff Glixman est seul aux manettes, il deviendra LE producteur historique du groupe, même si fin 1975, vu l’urgence des conditions de travail, il ne réalise pas encore le grand ouvrage de KANSAS. La pochette reproduit une oeuvre du peintre de la Renaissance Giovanni Arcimboldo, un bon choix pour illustrer l’univers baroque du groupe. Mais voyons plutôt le contenu.

Masque s’ouvre avec une chanson signée du seul Steve Walsh, "It Takes A Woman’s Love (To Make A Man)", un titre rock qui ouvre l’album sur les mêmes bases que les deux premiers disques, surtout un choix (relativement) dommageable. Parce que pour le coup ce morceau, affublé d’un sax inutile alors que tu comptes un violoniste dans ton groupe pour te démarquer, ne casse rien du tout. On l’oublie vite, un peu comme le suivant, "Two Cents Worth", chanson pop un peu meilleure mais qui peine à s’inscrire dans le tableau. Une fois de plus, si on comprend qu’il est ardu de maintenir un niveau de qualité à son paroxysme sur un album entier alors qu’on publie à vitesse grand V, on se demande bien pourquoi ces deux titres n’ont pas été ventilés différemment sur ce disque. Alors que débuter avec un titre mastodonte aurait permis de s’emballer aussitôt, quitte à laisser son esprit vagabonder au moment où un titre moins exigeant ferait son apparition. Parce qu’on atteint souvent le top et même le top du top avec les 6 autres morceaux. Bon, peut-être pas avec "It’s You", courte chanson de moins de 3 minutes, mais elle est déjà nettement au dessus des deux openers choisis, alors tant qu’à faire concis pour ouvrir, autant commencer avec un passage authentiquement roboratif, comme c’était le cas sur Song For America et Kansas. On note ici l’usage du fade out en fin de morceau, procédé utilisé également ailleurs, or encore une fois c’est dommage. Parce que cela coupe un morceau qui ne demandait qu’à développer son côté épique.

Prenez "Mysteries And Mayhem", une pure tuerie de morceau proto Heavy Metal, au point qu’on y entende déjà ce que fera IRON MAIDEN dix ans après avec "Aces High" : fade out itou alors que le thème final de violon est exactement celui qui initie le morceau suivant, le grandiose et bien nommé "The Pinacle". Arf, y’avait pas moyen de raccorder les deux ? Procédé auquel on a également recours pour le final de "Icarus (Borne ON Wings Of Steel)", titre de Livgren qui constitue encore une fois un sommet, dans la lignée de "Song For America". Ici le fade out intervient après plus de 9 minutes de bonheur Prog, grandiose, emphatique, virtuose, les mots manquent… De fait, on ne se sent pas frustré en pleine rupture d’ascension. "All The World", qu’on doit au tandem Walsh/Steinhardt, lui succède de façon fort digne, adoptant un balancement Supertrampien avant de virer au Hard Rock. Hard Rock qui fait le lit de "Child Of Innocence", également chanté par les deux protagonistes précités mais signé du seul Livgren. Lequel affirme sa suprématie en qualité de compositeur puisqu'impliqué sur tous les meilleurs titres du groupe depuis ses débuts. Et cela se confirmera par la suite, on lui doit presque tous les classiques de KANSAS.

Pour conclure, le constat reste identique pour Masque par rapport aux deux premiers disques des étasuniens : leur potentiel impressionne, leur talent crève l’écran, les textes (souvent mystiques) portent fièrement l’existentialisme du propos. Le groupe joue en formation serrée, mais de menus défauts viennent perturber l’écoute de la galette alors qu’on ne demande qu’à s’enflammer pour de bon, à hurler d’enthousiasme. Ce ne sera pas –encore- pour cette fois. L’album connaît assurément une réception honorable dans les charts mais fait (un peu) moins bien que Song For America. Du côté de Kirshner Records, on s’agace, on aimerait propulser un hit, la pression n’est donc pas près de retomber. La pérennité de KANSAS reste en jeu en dépit du fait que ses concerts sont remarquables au point que le noyau des fans se presse déjà pour soutenir le 6 majeur de Topeka en tournée. Notons également que 1975 voit l’arrivée d’un autre (futur) géant du Heavy Prog US, le groupe JOURNEY y publie son premier album. L’année 1976 serait porteuse de grandes nouvelles. 1976, mais pas seulement.

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Steve Walsh (chant, claviers)
- Kerry Livgren (guitare, claviers)
- Robby Steinhardt (violon, chant)
- Phil Ehart (batterie)
- Rich Williams (guitare)
- Dave Hope (basse)
- +
- Earl Lon Price (saxo sur 1)


1. It Takes A Woman's Love (to Make A Man)
2. Two Cents Worth
3. Icarus (borne On Wings Of Steel)
4. All The World
5. Child Of Innocence
6. It's You
7. Mysteries And Mayhem
8. Pinacle



             



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