Les SURVIVOR, armés d'un joli logo cette fois définitif et ayant changé leur section rythmique, remettent le couvert deux ans plus tard. Il faut trouver un single qui leur permette d'asseoir leur réputation, ainsi que le font tous les groupes de soft-rock AOR en Amérique en ce début de décennie, un titre qui frappe les esprits sur MTV et soit le fer de lance de leurs prestations scéniques. La couverture n'en jette guère. Il faut dire que les membres du groupe ne sont pas des jeunes minets à la LOVERBOY et ne jouent pas les superstars comme leurs potes de JOURNEY. L'équation semble simple à résoudre, mais y parvenir n'a rien d'évident et reste l'apanage d'une petite minorité.

Deux singles sont chargés des relations publiques ! "Poor Man's Son" fait légèrement vaciller le billboard avec une 33ème place, un son et un style qui rappellent TOTO, vu le genre pratiqué, rien d'étonnant. Du vrai soft-rock à grosse gratte, de l'AOR de bon aloi, comme les radios ricaines en sont friandes. "Summer Nights" annonce ensuite les succès à Venir des DEF LEPPARD en matière de slows. On note un refrain très potable, le single ne fait certes pas de flambard mais monte à la 62ème place. Tel n'est pas le résultat escompté par la maison d'édition ni par les artistes eux-même.

"Chevy Nights" est certainement le titre du lot qui déménage le plus, ce qui n'est pas une grande performance vu que le groupe évolue sur ce deuxième opus dans une veine définitivement AOR et non hard-Rock, jusqu'au refrain très sympa mais très pop. D'ailleurs, "Take You On A Saturday" que j'ai découverte en face B de la B.O de Rocky "Eye Of The Tiger" l'année suivante est une petite ritournelle sympa, pas vraiment ambitieuse. A l'époque, je me disais que ça sonnait très hard-rock. A 13 ans, on n'est pas toujours calé en musique ! Jim et Frankie s'y partagent les solos.

On ne peut que reconnaître au groupe un travail intéressant sur les voix depuis ses débuts. C'est l'évidence sur "Heart's A Lonely Hunter" qui manque ensuite d'émotion pour prétendre au statut de classique. Une construction presque progressive drive "Light Of A Thousands Smiles". Le piano têtu y laisse place à une gratte distorsionnée, alors que le chant de Dave est de belle qualité. Le titre "Runway Lights" est séduisant, même si les aspects typés eighties auront du mal à plaire aux jeunes d'aujourd'hui. Bah, cette zique s'adresse en premier lieu aux quincas et quadras du lectorat, non ? On en termine avec "Love Is On My Side", un titre au tempo certes plus enlevé mais de facture très classique.

Ce deuxième album confirme les bonnes impressions laissées par le premier, mais il nous laisse clairement sur notre faim en matière de classique. La musique s'écoute d'une traite sans le moindre effort, et on tape du pied souvent, on chante même avec Dave Birckler, mais à la fin, on a déjà tout oublié. Pour le moins, les résultats obtenus au billboard permettent au groupe de continuer d'entretenir l'espoir de trouver sur un morceau la formule magique qui fera d'eux des superstars. Jim Peterik y travaille, faisons-lui confiance ! Pas un morceau mauvais, pas un morceau excellent, une note limpide à mettre !