Live à Ferber peut être considéré comme le premier album live d’Axel BAUER. Pourtant, paradoxalement, c’est un disque enregistré en studio, comme son nom l’indique, dans les studios FERBER situés rue du Capitaine Ferber dans le vingtième arrondissement.
L’idée serait née de la volonté de garder une trace des tournées effectuées à l’issue de la sortie de Peaux de Serpent. Mais comme celles-ci se sont déroulées de 2013 à 2015, cela semble assez surprenant. On pourrait émettre l’hypothèse que ce projet a été inspiré par l’album Acoustique de Bernard LAVILLIERS sorti en 2014 et possédant un peu le même esprit, les deux projets ayant en commun de proposer des versions ultra-léchées et très bien orchestrées d’anciens titres, en alliant l’esprit du live à un son parfait.
Toujours est-il que si l’idée est singulière, enregistrer un album live en studio, le résultat est plus que convaincant.
On sent que les douze morceaux interprétés à cette occasion ont été patinés, muris au cours de nombreuses interprétations en concert. Ainsi, si certains titres restent assez fidèles à leur version originale, comme c’est le cas de "Aveugle", d’autres acquièrent ici un autre statut, une autre dimension. Cela est particulièrement sensible sur "Éteins la lumière" porté par une section rythmique assez époustouflante. Le morceau est enrichi de nouvelles parties, et le chanteur prend quelques libertés avec le texte d’origine. Le résultat est de toute beauté. C’est également le cas avec "Orfèvre de l’inutile" dans lequel le piano est ici remplacé par deux guitares qui rivalisent d’émotion.
Il en va de même de cette version très organique de "Cargo" dont la magnifique intro arabisante n’est que le prélude à près de six minutes de bonheur. La session a été filmée, et c’est un plaisir de voir la satisfaction sur le visage de Vincent Lechevallier (batterie) lorsqu’il lance le morceau après une minute d’introduction planante. De même, Antoine Reininger (basse) et Franck Terranova (claviers) semblent habités lorsqu’ils réalisent les chœurs. On sent que le travail d’orchestration et d’arrangement réalisé avec Lena Coen a porté ses fruits et l’ensemble parvient à atteindre le parfait équilibre entre fraîcheur d’interprétation palpable et rigueur impressionnante. Le tout, sans chercher à arrondir les angles, l’ensemble sonnant foncièrement Rock.
La version de la "Chasse à l’instant" est également un bonheur, oscillant entre des parties très dynamiques et des passages plus envoûtants.
Le fait que cette session a été filmée est un réel plus. Cela permet de s’immerger totalement au sein des musiciens, et je recommande vivement le visionnage des vidéos disponibles sur YouTube.
A ma connaissance, cet 'album' n’est malheureusement pas disponible sous format physique, mais uniquement sous format numérique, via le site d’Axel BAUER ou d'autres sites marchands. C’est bien dommage, mais cela ne retire rien à la qualité de ce brillant opus qui nous dévoile une partie de l’œuvre d’Axel BAUER sous un angle bien séduisant.