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Axel BAUER - Les Nouveaux Seigneurs (1987)
Par ERWIN le 16 Février 2015          Consultée 3868 fois

Il faut 4 longues années au marin de "Cargo" pour finaliser son premier album, pourtant produit par la géante EMI. La partie ne s'annonce pas si facile. Les eighties n'étaient pas synonymes de fidélité, et les ados d'alors ont complètement perdu de vue celui qui fut l'idole de l'été 83. De plus, notre artiste ne fait guère dans la facilité. Quand on regarde la photo de couverture, sobre et fort noirâtre, pas la moindre allusion au passé, l'homme aime la difficulté, c'est l'évidence ! Il a en outre choisi de vivre à Londres, loin du showbiz franchouillard. En gros, on repart de zéro.

"Vipère danse" sonne le retour du marin avec une belle énergie. La guitare mène la barque, mais le titre a tout de même du mal à s'imposer. Il lui manque un aspect sans doute un peu plus commercial, malgré un refrain bien sympa. "Le jardin sauvage" est de la même trempe, mais pêche par un certain manque mélodique et des paroles un peu 'limites'. L'éponyme "Les nouveaux seigneurs" présente une curieuse ambiance tourmentée, comparable à celle de "Cargo" avec sa reptation lancinante, sans doute le meilleur titre de ce premier opus. Voilà pour les aspects les plus réussis et rock de cette livraison.

Mais, il y a aussi plus faiblard : ainsi, on trouve une bien curieuse rythmique de guitare sur "Jessy", pas désagréable mais le titre manque de couilles. "Sous le soleil du Texas" me paraît maladroite. "Chaque cri, chaque pleur" sonne trop mainstream pour être honnête. Pas terrible. La guitare sur "L'homme qui rit" marque tout de même quelques points, avec une belle wah-wah sur le solo. Nous avons de plus droit à une étonnante resucée du standard de James BROWN : "Sex Machine" - ouais rien que ça -, incomparable avec l'originale, elle est enrichie par des voix à la "Another Brick in the Wall" des FLOYD. Pas déplacée, mais improbable.

Quelques faiblesses un rien maladroites sur le chant dans "Le tunnel", les nappes de synthé sont toutefois intéressantes, même si l'orchestration est très typée eighties. Je retiens cette chanson car la fin se fait plus urgente, plus tendue, et j'y trouve quelque chose de définitivement original. La guitare est là, discrète et étrange. Encore ces nappes sur "Laura" qui annonce la B.O à venir du Grand Bleu par Eric SERRA. La mélodie doit presque au Jazz-rock, certaines dissonances 'agréables' se font entendre. Ce gars-là ne fait décidément rien comme personne. Ce n'est 'pas encore ça', mais on s'approche de la vérité.

Il est clair qu'on n'est pas sorti de l'auberge : l'album ne bénéficie aucunement de la postérité de "Cargo". Axel propose donc un matos intéressant, il y a de la vibration dans certaines compositions, mais je les trouve encore trop immatures dans leur ensemble. Donc, malgré une note sévère, il me semble qu'il y a matière à espérer des jours meilleurs.

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1. Vipère Danse
2. Le Jardin Sauvage
3. Le Tunnel
4. Sex Machine
5. Laura
6. Jessy
7. Sous Le Soleil Du Texas
8. Chaque Cri Chaque Pleur
9. L'homme Qui Rit
10. Les Nouveaux Seigneurs



             



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