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PUNK / POST-PUNK  |  STUDIO

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- Membre : Colin Newman , Bruce Gilbert

WIRE - Pink Flag (1977)
Par ONCLE VIANDE le 21 Décembre 2007          Consultée 4497 fois

Wire se rallia au mouvement punk par opportunisme. Ce groupe d’étudiants en architecture aborda la musique en toute fraîcheur et son premier disque en porte l'humeur spontanée. A l’écoute des deux albums suivants, on peut toutefois y discerner les éléments qui allaient êtres développés ultérieurement. La concision, le dépouillement et des guitares grasses très caractéristiques. Les éléments punks les plus typés se raréfieront sur « Chairs missing » pour disparaître sur « 154 ».

« Pink Flag » est composé d’un matériel hybride. Une moitié de l’album fonce tête baissée dans un punk expéditif et rudimentaire. « Brazil », « It’s so obvious », « Surgeon’s girl », « Mr. Suit », « 12xU » ou « Straight line » sont autant d’hymnes à la gloire du binaire. Ces titres abordent le punk par son aspect festif et invitent au pogo. Ils durent généralement moins d’une minute et cultivent l’art de la variation. On pourra ainsi se livrer au jeu des différences entre des titres quasiment identiques (Mr. Suit / Brazil). L’autre moitié dévoile des chansons plus posées et construites, mais au son tout aussi sommaire. « Strange », « Fragile », « Reuters » ou « Lowdown » jettent les bases du post-punk en général et du style Wire en particulier ; une musique réfléchie, souvent subtile et éthérée, mais servie par un dépouillement extrême. Ce mélange paradoxal de nonchalance et d’énergie, cette efficacité et cette aptitude mélodique fait beaucoup penser aux Pixies, ce que la suite confirmera.
Wire est un groupe de non musiciens et son approche peut être comparée à celle de Brian Eno. Le rock minimaliste lui permet d’assouvir son désir d’épure et de faire l'économie du sens. Ses titres sont comme des petits tableaux exécutés d’un geste rapide où un déballage de phrases ininterrompues fait office de texte. Le disque est un défilement d’images – certains diront un lancé d’assiettes – sans aucun rapport les unes avec les autres et fait montre d’un non-sens tout britannique. Les chansons sont présentées dans un ordre spécifique selon leurs ressemblances ou leurs différences, et créent des enchaînements que l’on peut penser prémédités. Le son est taillé à la hache. On est loin de la production proprette de « Never mind the bollocks » et c’est tant mieux. Wire cristallise peut-être mieux que d'autres l’essence du punk-rock. Des musiciens sans compétences qui se prêtent au jeu d’une musique sans prétention, joyeuse et communicative, sans arrières pensées ni récupérations commerciales.

« Pink Flag » reste toujours aussi frais et efficace trente ans après sa sortie et s’impose comme un bon disque de punk anglais, échappant aux réputations encombrantes ou surfaites. Le quatuor y déconstruit déjà la musique punk pour n’en garder que les éléments solubles. S’il reste le plus célèbre de la trilogie, il se montre toutefois moins varié que ses deux successeurs, qu'on trouvera plus cohérents et surtout plus travaillés.

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   ONCLE VIANDE

 
   STREETCLEANER

 
   (2 chroniques)



- Colin Newman (chant)
- Robert Gotobed (batterie)
- Bruce Gilbert (guitares)
- Graham Lewis (basse, voix)


1. Reuters
2. Field Day For The Sundays
3. Three Girl Rhumba
4. Ex Lion Tamer
5. Lowdown
6. Start To Move
7. Brazil
8. It's So Obvious
9. Surgeon's Girl
10. Pink Flag
11. The Commercial
12. Straight Line
13. 106 Beats That
14. Mr. Suit
15. Strange
16. Fragile
17. Mannequin
18. Different To Me
19. Champs
20. Feeling Called Love
21. 1 2 X U
22. Dot Dash (bonus)
23. Option R (bonus)



             



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